z o
N' .
c!thér~
vote a·tr:avers le bleu célelle·,
&
n~
p®t -,c!rre
apper<;u;
il
chaíle les exbalaifons infeél:es
&
ver fe de
nouveau dans l' air épuifé les tréfors de la .vic élé-:–
mentaire. L 'atmofpherc s'approchc.>, fe qmltiplie,
comprim~
dans fes froids embraJlemen.s _nos corps.
qu'il anime.
11
nourrit
&
avive notre fang, rafine
nos efprits, pénetre avec
plu~
de vivaciré,
&
p_aílant
pa_r les nerfs qu'il. fortifie,
arri~e:
jufqu'au cerveau,
fé¡our de l'ameh grand,e, recuelllle .• calme, brillante
(:0!11me
le
tirmament: Toute
fa
nar.ure fent la force
renouvellante de l'hiver qui ne
paroft que ruine
a
l'~il vulgair~.
U
o
r.ouge plus.
fon.cééclate fur les
j oues . J.-a terre rell errée pa r la ge lée attire en aban·
dan ce l'¡¡me végétale ,
&
ra íl"emble t oure la vigueur
pour
l'anné~
fuivanre. Les rivieres plus p!Jres
~
plus
elaires, préfenrent daos leur profondeur un miroir
Jr~ofparent
au
berg~r, ~
mnrmurent pJus fou"de–
menc a, mefure que la
geh~e
s'établit.
41ors la
campagn~
devieAt ·plus diferte & les trou–
peaux repofent tranquillement enfermés daos leur-s
~:haudes
érables. Le breuf docile ne fe montre que
lorfi:¡ue ttainant uq
~hariot
du bois qp'up
buc~eron
a
coupé daos la
for~t proc~aine,
il
l'amene
~
l'enrrée
de
1~ t:~b2ne
du Jaboureur. Qn n'apper,oit plus
d'~u-1
tres oifeaux que
1~
rullique méflJng:e, le mignon roi–
tel~t
<;¡ui fa u
till-e
ca
&
1ª'
& le
liardi moineau qui
yient ¡ufques
d~ns
pos grange,
bequet~r
les graios
~ch~p,pés a~
vanneur.
.
Cependant i''hiver déploie des beautés r.aviíl"antes.
]'admire les germes du graio gui perceqt la neige de
leqrs terydres poiotes.
Que
ce
verd naiíl"ant fe ml!rie
bien avec le blanc qui regne a.J'encour!
11
ell agréa- ·
ble de voir !e foleil dorer les collines
~laochies
par
les frim:¡ts.
Le~
noices fouches des arbres,
&
!eurs
branches
ha uves, formen
e
un contralle majellueux
;¡v~c
l!!
rapjs éblouifl¡¡nt qqi couvre la pl aine. Les
fompres bui{l"or¡s d'épines rehau(Jept la blancheur des
champs,
p~r
ce brun ml!me qui en coupe l'afpeél
trop uniforme. Que! écJ'lt jettenc les arbres , !orfgue
Ja rpfée en forme de perles, efl lufpendue a leurs
foibles rarneaux, auxquels s'entrelacent des fils Iégers
qu i voltigent au
gr~
du vent ,
D.ans
ces
jours fraids
&
ferains, je choifis po1,1r ma
reir aite pres de la ville,
UQ
f~jour
agréable fitué fur
un cOteau fort élevé, couvert d'un cOté par des fo–
recs ' ouvert de
l'autr~ ~u
magp ifique fpeél:ade de la
na
tui-e, & m'offrant daos
l'~loignement,
la vue fans
bornes des vagues, _tantOt agítées,
&
tantOt tranquil–
lcs. C'e(t
dan~
cet
abrí folitaire, que lorfque le foyer
brillant,
~
les flambeaux allumés banniílent l' obfcu•
rité
d~
JIHOO
f&binc¡:t, je
m'.affied~ ~
& me li \1re forte–
rnent
a
l'étude.
Je
cop~erfe
avec
~es
mores illqflres,
~e5
fages _de
)' a ntiquit~ ,
révérés comme des dieux , bienfaifans
~o
mme eux' héros donoés
a
J!tlllmaqité pour le bol1-
f¡ eu"r des ares, des armes
~
de la ciyilifacion , Con–
(:entré
d~ns
cés
pe11fé~s
motrices de
l' iofp.i r~tion,
le
volqme
~ lltique
me combe des mains; méditant pro–
foodement, ¡e crois voir paíl·er devane mes yeux
é–
t onnés , ces ombres facrées, objets
d~
ma vénération .
Socrate
d'abor~,
dem1=uré ft;ul verc1,1eux da11s un
étar
coq-omp~,
feul ferme
~ ir;~vincible .
11
b rava la
r ag'e des tyrarís' fans craindre pour la vie . ni pour
la more,
&
n1= connoiílant d'autres maitres que tes
fa intes
l9_ix
q'\lnl! raifon éclí!i.rée, cecee voix de Dicu
~ui
retentÍf jorérieurement
a
(a COf1fcience attentive.
So loo, le ¡rrand oraele de la mqrale, qui fonda fa
republique fut•
t~
vafle
baf~
q<:
('équi~é.
11
Í'5UC
par
des loix douces ,
r~pr.\mer
uq
peuple
f~ugt,~eux,
lui
conferver fon
cou rag~ ~ ~
ce ft'u vif, pa r lequel
il
devine
(i
fupérieur
dan~ 1~
champs
gtori~u~
des Iau–
riers ,
~ d ~s
bea ux-arrs.
1
& de la noble Ji b.erté,
&
9ui le rend1t enfin
l'orgt,~ei~
d.e la Grece
~
du genre
humain.
·
~ycurg~e,
ce.
e _ho!!Jm,e í'ou verall_lem.ent gra nd! ce
géllle fubhme, qlll pha coures les paffions fou s le Joug
de la difcipline la plus étroite, & qui par l'infailli–
bilité' d,e fes
infli~'uti9[J,S' · condui (l~
Sr.arre
a
la plus
haute gloire ,
&
rcndi_c lbn peuple, ten que lque for-
te,
le
législareur de la Grece enciel-e .
·
·
Apres luí, s'avance ce chef iotrépide , qui s'étant
dév9ué pour, la patrie '· comba glorieuft:ment
a.u.x
Thermopyles-
,
&
prati~ul\.
e~
que
l'aur;~e ~vott.
~tabli.
• Arillide- lev ' fon front ou brille la candeur, creÍlr
vraiment pur'
a
qui" la voi'x "finccre de la "liberte'
doooe le beau nom
deju/fe.
Refpeél:é dans
C1
pau-·
v·re~é
fainte
&
rnqjeflueu(e,
il
foUiqit au bien de
fa,
'
'Eemt:
XI?
J,l,
--
~
·
· · ·.· · ··
·.
'
r
.
·.
¡
•
•,
-
ZON
~atrie
jufqo'a .fa propre glo)re,
&·
accrut la réputa–
tlon de fon
r¡val trop orgue11leux, mais immortalifé
par la viél'oire de Salamine.
J'apper~eis
Cimon fon, difctiplc .,
cour:onoé d'uh
rayan plus doux; fon
g~nie
s'élevant avec force
repsuíTh au loin la molle volupté. Au-dehors le
·fléa~
de l'orgueil
~es
Perfes, au·dedans il étoit l'ami ·
du
mérite
&
-des ares; modelle
&
6mple au milieu de
la pomp(? qe la
rich~íle.
.
. .
.
Je vois enfuite paroJrre & marcher penfifs les der..
niers hommes de la Grece furfon déclin , héros ap,.
pellés trap .tard
a
la gloire ' &
ve~us
daos des tems
malheuri!UJC . Thimoléon ,
l'hpnneur de Corinthe..,
bomme heureufement oé, également doux
&.
ferme,
&
don t la ha ute générqfité pl eure fon .frere dans
le
tyran qu'il immole . Les deu x Thél>ains ógaux
aux meilleurs, done l'héroilme combiné, éleva ·Jeur
-pays a la liberté.-
a
l'empire
&
a
la renommée .
L~
grand Phocion , dif"ciple de Pl:uon ,
&
rival de
Dé~
mollh~ne,
daos
le
tombeaQ duquel l'honneur des
Athéniens fue enfeveli: fevere comme hOP"Jme
pu~
blic ,, iqexorable au
vice,
inébranlable daos la verru;
mais fous fon toit illullre, quoique bas, la paix
&
la
lage(Je heureufe adouciíloieot fon froot;
l'amitié
,ne p,quvoit
e!
ere plus fl.atteufe, o.i l'amour plus ren-.
dre. Agis, re dernier des fils du vieux Lycuc:gue,
fue la géoéreufe
vi~ime
de l'entreprife toujours vaine
· -de fauver ún étl!t corrompu
¡
il vi e Sparte
m~ru~,
·
per~ue dan~
!'avarice fervile.
·
Les qeQX freres
.t\chéen~
rermenr la
fe~
A,ratus
qui ranima quelques tems dans la
~rece
la liberté ex ..
piranre,
&
J'aimable Philopremen,
1~
favQri,
&
le
dernier efpoir de fon pays, qui ne pouvanc
~n
bao–
nir le !use
&
la pompe, f-sut le tourner du cOté
des armes; berger ftmple - & laborieux
a
la campa–
gne,
~
hahile &
intr~pi~e
au champ de
J\1ar.s.
,
Un peuple, roi d
u mqndf;'-
r:~ce
de
héros. s'avan.,.
ce. Son front plus
fév.er~n'a J'autre
rach~
( fi
e'
en
eft une), qu'uo amour
exc~ffif
de la p¡mie,
paaio~
quehjuefois trop ardente & tr<;>p partiale.
Num~,
la
lumiere de Rome, fut fon premjer
&
fon meillepr
fondateur, puifqu'íl fue celui des
m~urs,
.Le
roi
Ser.,
vius pofa la bljfe folide fur laquelle s'éleva la valle
république q':Ji
do~ina
l'univers.
Viennenc
enfui~e
les grands
&
vén~rable~
confuls
Lucius Junius Brutus , d11ns qui le pere public,
d~
1"\auc de fon redouta.ble cribunal;
fit
tair.e le
per~
pri–
vé: Camille, que fon pays ingrat oe put perdre,
&q
qui ne
f15u~
que venger les injures de . fa patrie:-
Fa-
6riciu$, ·qpi foule aux piés l'oj.' féduél:eur: (:in 'r:ma.,.
tUS . redoutable
a
l'.inflaot OU
il
qui.ttoit fa eh
rue ;
~
toi,
~égulus,
viélime volo(ltaire de C,arthage, ¡m.,
p¿tueux
a
vaioc¡;e
1¡¡
n¡¡ture, tU t'arracbes aux lar.,
mes de ta famille, pqur- garder ta foi , & pour obéir:.
~
la voix
d~
l'h9.nneur!
~cipion,
ce chef également
brave
&
h,umain, <fui p.arcpurt rapiden1eot
&
fan~
~achc,
tous les différeo.s degré• de gloire. .t\rdenc
dans. la jeuneíl"e' il f<;ut
gollt~r eniui~e
les dnuceurs.
9e
la retraite avec les mufes,
l'amiti~
&
la phílofo–
phie: Cicéron, dont
f3
eulflante .éloquence,
arr~ra
quelque tems le
rapi~e
dellín qe Rome; (_;atoo, fem–
l;llable
a~~ ~ieu¡¡,
&
d'une v.e.rtu
invi"ncible~ ; &
toi.
malheureux Brutos, ,héroa hienfaifant, doot le braSr
tranquiUe · pouíl"é par la vertu
m,/!
me, plongea. I'.épc!e
romaine daos le fejn de . ton ami. Mille a,utres encare
demaudenc
&
m.éritent le tribut de mon ad,miration.
Mais qui peu.t nomhrer les
~toUes
do
cid,
q1,1i
peu~
cél~brer
Jeurs intluences
í'ur
ce .bas nlOnde
~
Quel
e(l
celu~
gui · s'ap.proc\\_e . d'1;1n
a,
ir modefte,
doux,
&
maiefiueu.x co,mme le foleil du
pri~tems ~.
C'ell Phébus
luhm~rne,
o.u le berger de 1\:lantoue •.
Le fublime
~o
mere, rapide
&
audacieux. pere·. du.
chant, paro!
e
devane lui. L'uu & l'autre ont percé,
f•efpace, font parvenus d'un plein vol au fommet
d~
~em,ple d~
la renommee •.
le~
flnuitzte.r
únmorteÚer
'Totu tes jour.r de
fleurs nouwttes,.
Ont foin
tle
pa1·er
·
/eur.
front,
~
/!.t
,
pa,r teur,
commtttt
foff.rage,
Ct
coupte
Nlltt¡ue p"rt4ge
J¡.e
flept.r~
t/,11
tloubt.e
mont.
·
L~,
á'uf1
Dreu
(ier
&barb11re,
dr.pbée'
•doNcit
les
to.is;.
·
.
Jet
"/e tiÍi)in Pintlare
·Ci111rm~:
t'orritle
des
r~i.r
;.
))11ns
de
ilo11ces prom
mades,,M"j~
_
f!DÍS,
les
fo~~~s .fd~'
l.at/.t.r~
..
...
mm~
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