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ZON

en le buvant rappell e

a

notre jmag ination

anim~e

la

levre que nous croyon preOee. leí fe fait le bour–

gogoe délicieox ou le

joye.ux

charnpagne, vif comme

l 'efprit qu' 1l uous

dono~.

Lu Hyaáu, Vertumne ,

&

f

b11mide

Ori.on

,

ur la urre embdite ont

vtrfl

ltur

s /ar~tff

is;

Et Bauhus hbapp; du {11reurs du /ion,

A bi#n fu tmir fis promeifu.

']otJijfons

ttl

repos de u Jieu fortrm; ,

Le calme

&

finnounu y

timne_nt ltur tmpirt

'E.e

áu .{or1cis

ajfretl ~

k.fouflle nnpoifonn;

·

A')

corrompe point l'air qtl'on re(pirt.

fa", Diane, Apo//on, lu

Ji'

aunes, lu Syluailu,

Peupltut ici nos bois, nos flerger .r, nos montagnes;

La vil/e e/f le féjotlr du pro.fanu lmmaim;

Lu dieux b.abiunt /u camp11rnn

.

QuaRd l'année c.ommence :\ décliner,

les

vapeors

.de la

rerr~

fe condenfen t, les exhalaifons

s'épaifi f~

fent

dl05

l'air , les brollillards paroill enr

&

roulent

aucour des collines ;

le foleil verfe foiblement fes

.rayons ; fouvent il éblouit plus qu'il n' éclaire ,

&

préfente plufi eurs

orb.es

élargis , effroi des narions

fuperll itieufes ! Al

ors les

hirondelles planent daos

les

•irs,

&

volent en rafant la terre. Elles fe rejoignent

,enfemble pour fe rranfporter dans des climats plus

,chauds, jufqu' a ce que le prirHeltlS les

invite

a

re•

;yenir ,

&

nous ramene ctette

multicu~e

lcfgere fur

l~s

~les

·de Pamour.

O!ftau~

,

/i

tous /u ans voru challtez de clim•ts

Dts

qtte le vent

d'

~yver d~pot~ille

nos boca,::u,

Ce n'eft pas

{tul~m.ent

pour

d~anger

de fiuiJiage.r,

Jtli

pour ewter nos {rtmatr;

M11is 'IJOtre

dejlin~e

N e vou.r permet

tf

11imer qtte la /ili{on de.r fleur.r;

Et qtumtl eJ/e a paj{é, flou.r la cherchez 11illeurs,

'

A

fin tf.aimer toute l'annít.

.J

Il

etl cependant encor.e des momens daos le der–

~ier

période de l'automne, ou

la

lumiere domine

-&

pl)

le calme pur pa rotr fan s bornes . Le ruiiJeau

dont les eaux femblent plu rflc friffonner que couler,

.demeure

inc~rtain

daos fon cours,

tandis ·que lc:s

nuages chugés de ro{ee irnbibent le foleil, qui dar·

de a-travers leors voiles' fa lumiere adoucie fur le

monde paiqbte. Q'etl e!l ce

te~s

que cemc qui font

guidés par la fagelle' lavent fe dérober

a

la

foule

-cHive qui habite les vil les,

&

prenant leur ellort

·au-deOus des foibles fcenes de l'arc, viennent fouler

'aux p'iés les baOes idées do vice, chercher le calme,

¡ancidote des paff¡ons rurbulences,

&

trouver l;heu..

,..eufe

p~i~ d~ns

les promenades rufliques,

O

Jqux

•mufimtn.r,

iJ

ch11rm1 inconcev•b/1

A

Cltlx

que du grand mo11de éblouit lt 111hos:

.Solitairu vallon.r,

ret~aite

i nviol.blt

De

f

imto.-ence

&

du repos.

Puilfé-je, retiré, penfif,

&

r~veur

, venir. errer

{ouvent da os vos fombres bofquers , od l'on enrend

le gazouillement de quelques chantres domefliques

qui égaiem

l~s

tra v.aux do bucheron, tand is que cant

~·autres

oifeaux done tes chants fans are formoienr,

il y a pe u qe cen1s

1

des

conc~rts;

maintena'nt pr,i–

vés de leur ame melodieufe , fe percheot en trem·

blal)t fur l'arbre dépouillé. Cene croupe décci'uragáe,

qui a perdu (léclat de fes plomes. n'otfre plus

a

J'oreille que

~es

tons difcords. Mais que le fofil di·

rigé

p~~

l'a:il inhumain, ne vien ne pas détruire la

mufique de

l'~ nnée

foto re,

&

}le fat1e pas une proie

barbare de ces foibles

&

innocentes

efp~ces.

L'année déclinan¡e infpire des fentimens pitoya–

bles . La feni ll e feche

&

~ruyante

combe du bo!quer,

&

réveille fouvenr comme en furfaot l'homme réfié·

chifrant qui fe promene fous ks arbres. Tout fem–

.,le al<?rs nous·

port~r

el

la mélancolie philofophique.

Quel empire fon impulfion

n'a~t-elle

pas fur les ames

fenfibles? Tantót arrachant des larmes fubices, elle

fe mani fe!le ·fur les jooes enfiammées; tantó.t fon

in~

fluence facrée embrafe l'imagioat1on. M ille

&

millc

idées fe

f~.ccedent'

&

l'~ i l

de l'efprit créateor en

~onc¡otc

d

~nacceffibles

a

u_ vulgaire. Les paffions qui

f Orrefpondcnt

a

ces idées auffi variées, auffi fubli–

.p,tes qq'!rles. s!élevenc rapidement.

On

foupire

POI.!f

J

ZON

le mérite

fi

utfranr; on fent

n:~itre

en foi le mépris

pour l'orguerl tyrannique • le coorage pour les

gra~

des emreprifes, t'adm1ra rion pour la

ffillrt

du patrio–

re , ml!me dms les fiecles les plu

re cule¡. Eofin

!' on efl ému pour la vertu, pour la répuracion, pour

les fympa th ies,

&

pour toutes les douces émanationi

de l'ame (ociale .

.Le foleil occidental ne doane plus que

d~;s

jours

racourcis; ks foirées humide gl iOenc fur le

firma–

mene,

&

jetten.t l'ur la terre les vapeurs

cond~nfées.

En meme-tems la Lune

per~anc

a-tra vers les iilterta(P

les des nuages , fe mo ncrt: en fon plein daos l'orient

cramoifi, les rochers

&

les eaux repercute oc fes rayons

crem

blans:

to1,1t l'armofphere fe blanchit par le

re·

fl.ux

immeofe de fa clareé qui vacille autou r de

la

cerr

e.

La

nui ~

e!l

déja

plus long ue, le matin parolt

plus card,

&

développe les dernit:rs beaux jours

~

l' autonlJie, brilla os d'.éclat

&

de ro lee. Touresfois le

foleil eo montant dilfipe encare les brouillards.

La

gelée blanch«r fe fqnd d€vent 'es rayons; les gouues

de ro[ét étincellent fur

chaqu~

arbre, fur cbaque ra·

meau

&

fur chaqoe plante .

Pourquoi dérober la ruche pefante,

&

mallacrer ·

.dans leur demeure fes habiraos ? Pourqooi l'enlever

dans l'embre

de

la nuit favorable aux crimes , pour

{a

plac.crr fur le {oufre, tandis stue ce p.euple ionor

cene s'o.ccupoit de fes foins publics daos fes cellule¡

.de cire,

&

projettoit des plans d'économie pour

le

trille hyver ? Tranquille

&

content de l'abondance

d~

fes tré fors, to,ut·a-coup la vapeur noire monte de

tous clhés, & cene cendre efpece accoucumée

a

de

plus

dou

ces odeurs, tombanc en monceau par

mil~

liers

d~

tes domes mielleux, s'enralle fur la pouflir·

re. Race u

ti

le! éroir-ce pour cecee fin que vous vo–

liez au printems de fleurs en fl.eurs

?

étoit-ce poo1·

mériter ce forr barbare que vous br aviez les chaleura

de l'éré,

&

que

d;~ns

cet auromne mlme vous

a

vez

erré fans relache,

&

fans perdre un feul rayon

dll

foleil? Homme cruel, maftre ryrannique! cambien

d!!

tems la nature prollernée gémira -t.elle lous ton {ce·

ptre de fer? Tu pouvois empruncer de ces foible¡ ani·

maux leur nourriture d'ambro1fi e ; tu devois par re·

connoiOance les metrre a-couverc des vents du110rd;

.&

quand la failon deviene dure, leur offrir quelque

portion de léur bien . Mais je me l'a(Je de parler

a

UD

ingrat qui ne rougit point de

l'~tre,

&

qui le lera

jufqu'au tombeau . Encore un coup d'reil fur la

fin

:de cene faifon .

Tous les rréfors de la moilfon maintenant

recueil~o

lis , font en ffireté pour le laboureu r:

&

l'abonJ ance

rerin~e

défie les rigueurs de l'hyver qui s'approcbe.

Cependant les llabira ns des vill ages

te

livrenc

a

lp.

joie

Lince

re

&

perdent la mémoire de leurs pt:ines,

La jeune filie laborieufe, s'abandonnant an fentiment

qu'excite la mulique champerre, fa ute rufliquement ,

quoiqu avec graee, dans la dan fe animde

¡

l~gere ~

,riche en beauré narurelle, c'efl la perle do hameau .

Accorde-t-elle un coup d'o::il favorable, les ¡eux en

deviennent plus vifs

&

plus intéreOans. La

vteillelf~

·meme fait des efforts pour briller,

&

raconte longue–

ment

a

cable les exploits de fon

jeune Sge. Tous

enfin fe réjouiOent & oublit:nt qu'ávec le {oleil

du

lendemain, leur rravail journalier doic

re~ummencer

encore . .

Le centaure cede au capricorne le

~rifle

empirt,l

do firmacnenr,

&

le fler verfeau obfcurcit le

b~r­

ceau de l'année. Le foleil penché vers les eurémi..

tés de

1

u.nivers, répand un foible joor for le mon–

de; il darde obJjquement fes

rayons émouflés

dan~

l'air ol>fcurci.

Déja le díp11rt des pllyades

A fait rettrer les nochers·;

Et tlíj4 le.r froid .r hyade.r

Fvrcene' les frilleu(ú driAdes,

De cbercher l11bri

tle.r

roclt1rs .

Le "Jolaze 11m.ant de Cly!ie

Ne carelfo p/Ju

110J"

climats,

.fit bienelt des manes de Sc-;thit' ,

Le {Ougueux amant d'Ory.thie

f/a nous rame11er les frimats.

Les nuages fortent épais de l'orient glacé,

&

lei

champs prennent leur robe d'hiver. Bergers,

il

eít

tems de renfermer vos troopeaux, de les metrre

i

l'abri du froid,

&

de

leur donner une nourriture

{lgqqd~~rc;.

Voici

l~s

jours fereins !ie

g~lée,

le nitre

·

~fh~rr

.

-