G E N E R A
t
E D E,S
I N D E S.
3$
fe d.e FuenMaior natifde Yangcs l'an
1548.
En cefte ifle il
n'y auoit aucuns animaulx a quatre piedz, fi-no o trois for
tes de connili,ou pour mieulx dire,gros rats,qu'ils appellét
hutias, cory mohuy, & quemis qui font comme lieures,
&
petins chiens de diuerfes couleurs,qui ne lappoieot, ny ab–
bayoiét:ils cha!foiét auec ces ch1és,& puys apres eftrc de·ue
nuz gras>ilsles mangeoient.
M~is m~intenant
il y a en ce
pays toures fortes de beíles,qm feru>=nt pour le manger,&
pour porter:Lesvaches y ont tant
multiplié,qu~on
bailloit
la
ch~ir
pour auoir la peau:Le Doyen Roderic de
Baíli~as
a
eu d'vne feulevache quatre vingt peaux en vingt íix ans.
Elles ont touslesans desveaux,
&
le plus fouuent elles en
ont deu.x par an , elles vellent dan s dix rnoys li elles font
~eunes,les
iuments fom demefme. Les chiés qu'on y a por–
tez,& qui fy font procréez,& n ou'rriz par les mócagnes,&
deferts font deuenuz ptus carnaliers que les loups, & font
grand dommage aux cheures,& moutons.Les chacs qu'on
y
a portez d'Efpagne ne crient pas tant comme ils font par
des:a,ils n'attédent point le rnoys de I áuier, pour emrer en
chaleur, rnais tous les moys de
l'an
font en amour fans fai–
re aucun hruiét,& fans gróder. 11 y auoit en teCle Hle de la
vigne. qui pon:oit des grappes , dcfquclles ils ne faifoicnt
poínt de vin,dc quoy
ie
m'eftonne,attendu que cefte 11atió
eíl:fort fubieél:e a fenjurer On aapporté de la vigne d'Ef–
pagne,lesraifins fe meurifsét
a~Noel,&
toucesfoys on n'en
faiétpoinél:encor•devin.
Ienef~ay
pourquoy íicen'eft
pour la
pareífe,& nonchalláce des hommes,ou pour la for–
cedu pa
"is.Legrain y proffite fort bien encor• qu'on
f,y
ad–
donne p
eu,araifon que le maiz efr plus fa.cile a cultiuer, &
plus feur
a
recueillir,& faiél: vn pain plus matericl) & auffi
qu'il ferr de
vin.Aucommencementque on fema du grain
il iettoitlc t
uyau fort, &
1'
efpy
fi
groz, qu'il y en auoit tel,'
qui rendoit deux milie grains:on nc vit iamais telle multi–
plicatió,ce qui dóné
a
cognoiílre que ce pays eft fort graz:
& par la auffi on peut iuger que les oliuiers ,
&
autres frui–
éticrs,qui onc noyau, doibuent dhc fteriles,& fans fruiél::
mefme il y en a quelques vns comme pcfches,& tels autres,
qui ne veulent prendre racinc.Les palmiers toutesfoys ren
dent let.irs
dar~es
meures, mais elles n'ont point de bonté.
A
u contraire !es arhres>qui ont pepinou femence y profitét
E
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