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HIS OIRE DE LA
CONQ...UETE
toujours daos l
joyc,
&
pafrcrent agreablcment lcur quartier d'hyvcr.
Cep
dant le Général, qui s'appliquoit tout enticr a la découvcrte du pays,
fit
ap
ler Maldonado Capitaine vaillant,
&
qui avoit bien fervi dans toutes les
contres.
ll
lui commanda de laiífer le foin de
fa
compagnie a Gufman
&
d llcr
au Gol
fe
d'Auté
¡
que la il prendroit deu brigantins que l'on y a oit
laiffi
qu' pres il fuivroit la cote cent licues vers l'Occadent
;
qu'il remarqueroit
aétcment les Baycs, les Havrcs
&
ks fleuves,
&
en féroit une fidele rel
ion,
que cette découverte pourroit etre extr 'mement importante,
&
qu'il lui
noit dcux mois pour ce voyage.
Maldonado
fe
rendit done au Golfe d'Auté,
&
lors qu'il cut rafé la
co
il
retourna dans le temps prcfcrit.
11 raporta qu'il avoit
écou ert a
foi
an
licues du Golfe un port que l'on appelloit Achuffi
;
que ce port étoit tr
beau, a l'abri de tous les vcnts, capable de contenir plufieur na ircs
&
d'un
bon fond, qu'il étoit aifé de s'approcher de tcrre,
&
meme d'y faut r fans
11 amena de la deux Indiens qui étoient arens,
&
dont l'un étoit Cacique: mai
il les prit J'une maniere fort malhonnete. Comme il fue abor ié au port,
1
habitans le
re~urent
civ1lemcnt, le prierent de defcendre, & promirent qu'on lui
donneroit des vivres.
aldonado qui ne fe fioit point a eu
, n'ofa accepter leu
otfres
:
mais les Indiens reconnoiffant
fa
défiance, firent les premieres dém
ches pour lui otcr fes
íoup~ons.
Is vinrent dans les
V
iíleaux deux a deux' qu
t
i
quatre lui rendrc vifite, ils lui apporterent le provifio s dont
il
avoit befoin,
&
pcu a pcu les Efpagnols fe raífur rent
& {;
nderent le port.
Enfuite apr
avoir pris tout ce qui leur étoit néceffi ire, il
haulfereQt les voiles
&
fe
irent
au large avec les dcu
lndiens, qui fe
6.
nt aux m rques d amitié que l'on s''
oit
'íf
onnées de part
&
d
11
utre, furent ainfi l" ch mcnt trahi .
CHAPITRE
X
11.
On
en'VOJI
aux Havanes une re/atio• de Ja Jlcou'IJerte.
L
Es Efpngnols appirent avec joye la découvcrte du port d' Achtdli
&
de tou·
te
la
cóte. Il leur fembloit qu'ils pourroient enfin s'h bituer dans la •lori
puis que la princi ale chofe confifiant a rencontrer un port ,
ils
n avoi
t
trouvé un ou le
va11fe
ux pourroient aborder' avec toutes
1
s chofes ncc
a
·–
res a un étnbliff'ement. C'efi pourquoi Maldonado
re~ilt
ord1e
'aller v
les deux bri antins aux
H
vancs vers Bovadilla, lui racontcr le détail de ce
s'éroit paífé
¡
&
en porter la nouvclle
a
toutc l'Ifle de Cub •
On Jui commanda auffi qu'au mois d'
ltob1e • fuivant de l'année mille
cinq ceni; quarante
&
un
il
re
rendit au port d' chuffi avec les brig:mtins,
J
caravelle d'Arias,
&
quelques vaHfeauxehargez de moufquets, de poudre,
&
• On étoit alors fur la fin de Févrler
J
s
40.