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388

MED

de ju!lice, Jes deli ts qui y ont ,rapport. Le mini

fl

ere

du phyficien eO- fouvenr nece!faire dans cette re–

cherche.

1

°.

Les befoins

&

les infirmites de la na–

ture humaine fonr quelquefois incompatibles

avec

certains devoirs ;

i

0

·il feroit dangereux , pour

l'interet rneme de la religion ' qu'on rapportat

a

ces

caufes furnatmelles ce qui efi cl ans l'ordre de la na–

tl1re

&

conforme aux loix purernent phyfiques.

3

°.

La dignite

&

la neceilite des facremen s exigent dans

leur admioifrration certaines precautions de la part

des medecins

&

des accoucheurs. Le terme de l'ani·

mation du fretus, Ia difiinll:ion des rnonfires d'avec

Jes fretus humains pour l'adminifiration du bapteme,

font des quefiions qui concernent egalement les me–

decins

&

les tribunaux eccl ' lia<liques (

Voy.

BAP–

TtM E, MoNSTREs, AvoRTEMEN·T). Les caufes

de divorce •font quelquefois citees devant ces rne–

mes tribunaux; & clans des rems de fanatifme &

d'erreur, ils fe font f<>Llilles en condamnant comme

forci ers & poITedes des malheureu,x

imbecil.es

qui

ne pechoient que par defam de raifo

n (

Yoy e{

l'ar·

tide fuivant ). Lacour de Rome a quelquefois re·

quis les phyficiens ou les medecins de declarer fi des

evenernens' des guerifo0.5 extraordinaires ' pou–

v·oient dependre des loix univerfelles

&

conn ues ,

OU

s'il falloit les attribuer

a

des Caufes fumature Iles ;

cette decifion qui conilatoit ou faifoit di!paroitre le

miracle, deveuoit un all:e public dans les bea ifica•

tion s des faints & des faintes

&

Cervoit

de crirere

de verite clans des objets que le zele inconfidere ne

manquoit jamais de groffir ou de defigurer. II pa–

roit qu'on a ' fem i que, !ors meme que le phyficien

ne voyoit pas la chaine qui lie un effet aux caufes

general es, il ne falloit pas fe hater pr$cipiramment

tie l'attribuer

a

dc:s caufes celefl:es' parce qu'un phy–

ficien peut fe trornper, & ne pas tout connoitre.

C'eft done pour eviter une erreur d'une autre ef–

p ece qu'on a ce!fe d'empn

ter fon miniil:ere : ii

feroi t en effet indecent de fuppofer qu'on eut jarnais

pu. redouter l'reil du favant clans des objets qu'on

livroit

a

Ia foi publique.

Les maladies qu'on a appeflees furnaturelles,& qui

font

de nos jours clans l'ordre de la nature; l'extafe,

les jefmes long-terns prolonges, Jes affections hyil:e–

riques & convulfives , nous rappellenr !es erreurs

d e nos peres;

&

nous apprennent qu'il

faut

rare–

me nr croire

~nx

prodiges. Le bon Zacchias ne

crG>yoit pas qu'il

fftt

poffible de conferver long-terns

un cadavre clans

fa

fraicheur fans I'entremife du de–

mon,

a

moins que Dieu ne permit expreffernent

cet evenement contrc nature, pour edifier fon peu–

pl e , en faifa nt dccouvrir un fainr. II ne paroit pas

que Rnyfch & cant d'autres anatomiites aient ern–

prunte des fE'cours diaboliques pour orner let;rs ca–

binets. On fe contente d'admirer l'arciil:e; l'homme

efi confole de

fa

forbleffe en voyant fes progrcs, &

il ofe encore efperer davanrnge.

·

Les difpenfes pour les jefmes, l'abfiinence des

viandes, & certains devoirs religieux , concernent

auffi la

medecine,

lo rfqu'elles peuvent etre juil:ifiees

par des infirmites ou autres raifons fernblables.

II

ell: encore des cas on le medecin efi confultc fur Ia

compatibilite du temperament avec certains etats

religieux , comme celui de reclus ou de reclufe; on

a merne demand6 s'il eroit des temperamens pour

Iefquels la continenoe fut impolftble. Toutes·ces

quefiions qui clans l'ordre naturel apparriennent

de droit aux medecins' font pourtant fubordonnees

aux

ca{u~iles,

auxquels ii appartient de concilier,

aucant qu'il efi en eux, !es foib lelfes de l'hnmanite

avec les rigueu rs de l'erat religieux. Mais comme le

zele

&

la piete n'a1franchilfent perfonne des infir–

mites de l'efpece bumaine,

&

qu'au contraire ell es

en fon t fouvent aggravees) ii s'enfuit qu'un rnede-

1\1 ED

cin violeroit

~

s d voirs on I'obj et de

(oh

art, s'i1

diilimuloit Jes fuites de c s in

fit

mites , ou s'il ne

propofoit pas !es fecours que Ion

xpcri ence lui

fug–

gere: ces moyens ne font pas epalement pra tiqua–

bles,

&

c'efi

~

Jes propofrr qu on pelll borne r le

minillere du medecin '

tandis que la

<lifct

flio n

&

le jugemem fon t renvoyes

a

M..YI.

les

ev

ques.

L" tat du rnedecin

&

du chiru r ien leur impof!!

encore !'obligation d'avertir

I

s malades en danger

de mort , ou lellrs parens, pour l'adminiil:ration

des facremens; Jes confiirn tions, Jes bnlles, !es con•

ciles, la declaration du roi de

1712

o

celle de

17i4,

font expreff ment mention de "ce dcvoir; mais ii

convient encore mieux all medecin dont le minif–

tere fe borne au foulagement du

ma l~dc

( s'il eft

d'ailleurs atteint d'une maladie mortelle), de ne

donner cet a vis qu'aux affiftans ou aux 1hiniil:res de

l'eglife, pour

y

pourvoir eux-memes,

&

d' ' par–

gner au moribond prefque tou jours timide ou ef-

'

fraye , le defagi:ement de s'emendre pro11o ncer

un arret de mort par celui auquel il a conn.

fa

vie.

Ce pi2n dont je viens de faire l'expoiition, me

paroir ernbraffer le plus grand nombre des rapports

qui fe trouv ent entre Ia m.edecine

c'

les loix de

route efpece : mon unique obj ec dans c t article a

Cte de prefenter Je fyfreme

OU

Je tableau des COn–

noilfances meclicinales relatives

a

Ia legiAarion ,

&

c'eft fur-tout pour les medecins

&

Jes chirurgien

que je l'ai fair.

Il

ell ai(e de fentir' que Jes rapports

des Ioix avec la med ecine peuvent erre confidcrcs

fous un autre afpell: qui concerneroi t de pl us pr s.

!es

jurifconful~s

&

les juges: le refulrat de ces rap –

ports confiitue ce qu'on appe lle la jurifprudence de

la med ecine : ouvrage de detail' heureufement en–

trepri s &te·rmine par M. Verdier, do ete ur en mc–

decine , & avocat en la cour du parlement de

Paris.

Q_uejlions

a

e!aguer..

Les progres des eonnoilfan–

i;:es & ql!elque peu de philofophie , Ont eloigne l'ab–

furde barbarie qui fiegeoit autrei>is fur les premiers

tribun aux de jufiice : on voit plu s rarement ccs fre–

nes fanguinai res ou humiliant es pour la raifon, mais

Jes loix qui Jes autoriferent fubfifl: ent encore clan

nos code , & fervent quelquefois de precexte

a

de

nouvclles acrocites. ll feroit ai(e de prou ve r par des

exemples recens' qu'on s'efi appt ye fur ccs loix

abfu rdes pour autorifer des injufiices : la voi x de la

raifon et1 encore foible cl ans que lques tribunaux ,

& le magifl:rat parriculier que !'ignora nce

&

la tirlli·

dire preoccupent' tranquille

a

l'ombre de ce loix,

etouffe fans remords le cri de

fa

confcience

&

celui

de l'humanirc. Tirons le voile fl1r ccs objets affii–

geans,

&

faifons des vamx pour le progres des Iu–

mieres; !es homrn es font barbares par infiinll: lorf–

qu'ils ne font pas eclaires.

Je me difpenfe de joindre au plan que je vi ens

d'expofer , une foule d'aurre.s quefiions pueriles Olt

abfurdes dont rous les aureurs de

mcdecine LCgale

ont

groffi leurs recueils. Si !'on n'etoit irrice par le fu ites

funefies qu'onteues leurs opinions , on ne manque–

roit pas d'admirer !'extreme

pati e nc~

avec laqnelle

ils ont compile des inepties inintelligibles, & l'air

d'importance dont ils Jes ont revetues. Tra<;ons fuc–

cintement quelques- unes de ces quefiions ponr ne

plus !es citer, elles rappelleront

a

nos neveux par

quels degres ii nous a fa lln pafilr pour arriver an

point ot1 nous Commes.

On a quelf1uefois qtlefiionne Jes medecins fur la

relfemblance ou la diffemblance d s enfans avec

leurs peres.

En

partant du priocipe que !, ma ciere

feminale confe rve la fo rme qu'elle

avoit

acqu ifr, on

en concluoit qu'il falloir qu'un cnfam re!Temblat cl_e

n eceffite

a

fon pere. La dolle antiquice qui rrairo1r

tout