LIL
huit ou vingt pieds de haut; !es boutons fot'lt fo rt gros
clans leur etat hi vernal; its font cou verts d'ecailles
plus ou moins vertes: dansJe
n°.
1 ,
elles font d'un
verd tirant fur le violet, atdans le
n°.
2,
d'une teinte
encore plus foncee. Le
Lilas
~lane
porte de fort gros
boutons
&
fort pointus, dont le verd tendre le fair
difiinguer des autres au premier coup d'reil: .!es
fe ui!Jes font. aulii d'un verd plus doux
&
plus gra-•
cieux : le fe uillage du
n°
1
ell d'un ton affez rembru–
ni '
&
!es feuilles des bourgeons recens du
n°.
2 '
tirent fur le violet. Les uns
&
!es autres portent
leurs boutons a fl eur au bout OU
a
cote du bout des
branches (
&
ii
en nait chaque annee de nouveattx
au-delfons ) , des la fin de mars; pour peu qu'on fou–
l
eve !es ecailles environnantes' on ,voit l'epi forme;
mais ii fau t un terns prodigieux
a
cet epi pour qn'il
acqui erre un parfait developpement, qui q'a
li~u
que
daRs !es premiers jours de mai.
II
nait ordinairement
d'un merµe bouton deux epis: CeUX du
n°.
I,
font
l es plus courfs; ceux du
Liiv
blancs font plus longs,
plus rameux
&
moins frrres: ceux du
n°.
2,
font
plus ctoffes
&
plus ferres qu'aucuns; !es fleurs du
n°.
1 ,
font !es plus petites; leur couleur ell un pur–
purin clair qui
fe
change en bleuatre purpurin au
bout de EJUelque terns,
&
cette couleur s'affoiblit
toujours davantage : !es fleurs du
Lilas
blanc font
plus grandes, elles font d'un blanc de lait affez pur:
Jes epis du rent environ huit
OU
dix jours de plus que
les autres : ceux du
n° .
2,
du rent encore plus Iong–
tems ,
&
ne perdent leur fraicheur.que pen de jours
avant de fe faner; !es fl eurs do nt its font compofes
fon~
aulii grandes que celles dLt
Lilas
blanc ; leur
couleur ell un purpurin tres -doux qui ,.fur !es bords
des peta les fe renforce de plufieurs teintes; en fo rte
que le dedans de la fl eur paroilfant prefque blanc,
ces epis meJes de deux couleurs Ont un eclat lfngu–
}ier; ce
Lilas
ell bien preferable au
n°.
t ;
le blanc a
aulii beaucoup de merite : ii faut entrelacer ces deux
efpecds clans !es
bo fq~iets
de mai. A l'egard du
Lilas
blen , comme
fa
fleur ne dure pas fi long-terns , ii
c onvient de le mettre en maffe a part, Le
Lilas n°.
2,
ell celui qu'on app elle en Angleterre
Lilas Hollandois;
il ell tres- commun en Flandre ; mais il ell encore
rare clans le relle de la France.
Rien n'ell comparable aux deuces fenfations que
donne le retour du printems; lorfque la vie rerom–
mence de circuler par·tout ' la nature pres de fe rege–
nerer, fe pare pour ['amour
OU
par !'amour ; notre
ame partage delicieufement ce fp eB:a cle; elle
fe
re–
pand, pour ainfi dire, fur tousles objets
&
devient
fenfible clans chacnn : comme elle ell doucement
eorne, !'admiration ea alors un fentiment: les arbres
fleuris font bien propres
a
!'exciter' mais il n'ell
point d'arbre dont !es flenrs embelliffent autant que
celles des
Lilas,
Jes decorations riantes du mois de
mai : qu'ils font beau x ces epis d'une couleur fi
tendre, qui dardent de toutes parts du fein d'un feuil–
lage plein d'amenite
!
quelle douce orleur ils exha–
lent,
&
combien d'idees agreables elle reveille ! Que
re plains ceux qui font emprifonnes
&
entaffes clans
Jes villes; ils y re(oirent un e o deur infe&e
&
mal–
faine; tandis qu'a la campagne l'air s'embaume en
balanr,:ant Jes fleLirs,
&
po rte clans Jes veines le plai–
fir avec la fante.
Les
Lilas
peuvent s'elever e n haute tige,
ii
fau t
pour !es rendre droits !es conduire avec un tuteur,
&
Jes elaguer avec foin pendant quelques annees ; -
on en fait, dans"les bo(quets du printems de petites
allees charmantes: il fuffira de leur donn er fix ou
huit pieds de largeur",
&
la meme dillance doit fe
trouver entre !es arbres clans la ligne ; au bout de
qu elques annees , ces allees
fe.r~nt
couvertes d'un
dome fleuri des plus agreables.
Ori
peut auili avec
ces
Lilas
former des tiges de trois ou quatre pieds de
Tome III.
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haut, furmontees d'une tete
arrondi~,
&
Jes pl eel'
a
quatre Oll cinq pieds de difiance les uns des autres
ati milieu des maffifs. Pour leur former c'ette tete, il
faut fe contenter de retrancher les bra!)ches Jes plus
irregulieres avec la ferpette,
~?mm e
!es fleu rs naif–
fent au bout des branches, le c1feau le? empecheroit
de fleurir.
Qn'on mette auffi clans le fond des mafiifs des
buiffons ou cepees de
Lilas
montes
fur
plufieurs tiges,
ils y feront . un tres - be! effet : enfin
09
en compofe
des berceaux charmans , en entremelant !es trois
efpeces avec le pad us pultier qui fleurit clans la meme
faifon.
On multiplie ordinairement
&
tres- facile'ment
c~
Lilas
par !es furgeons , qu'ils ne pmiffent de leu-r pied
qu'en trop grande abondance: ii faut prehdre des
furgeons de deux ans
&
en former, en automne, une
petite pepiniere; au bout de trois ou quarre ans on
pourra !es plamer
a
demeure. Les arbres obtenus
par cette voie font fort fuj ets
a
btliffonner du pied ; .
ce qui ell fort incommode. Ceux de marcottes ne -
tracent
pa~
tant,
&
ceux de boutures trace!H encore
moins. Les marcottes peuvent fe faire au mois de
juiller, la feconde automne elles
f~ront
fuffi lamment
enracinees. Les boutures fe font en o&obre ; fi o n
leur donne !es foins convenables
(Voyiz
L'ariicle
Bou–
TURE,
Suppl.),
ii en reprendra
~lD
grand nomb re.
Les arbres de graine font les. plus vivac es, !es
plus droits
&
les moins fuj ets
a
pouffer des drageo ns.
II
faut femer la graine en feptembre , des que !es fili–
ques s'ouvrent d'elles - memes' elles ge rmeront le
printems fuivant,
&
!es arbres fleuriront la troifieme
annee.
Le
Lilas
s'ecuffonne avec une merveilleufe facilite ;
j'ai multiplie par ce moyen le
Lilas
blanc
&
le
n°.
2 ;
je !es ai greffes fur le
Lilas
commun: on peut meme
fe p·rocurer par ce moyen des
Lilas
compo fes de troi.s
e.fpeces, dont la bigarrure efi
tr~s
-agreable. Cet
ecuffon fe fait en aoC1t,
&
meme encoreenfeptembre.
Its prennent auffi fur fr ene, mais je ne les y ai pas
vu pouffer: on alfure qu'ils reufiiffent fur le tilleul,
ce feroit un avantage finguli er; on fe procureroit,
par ce moyen, des
Lilas
a
ti ges rres - hautes
&
tres–
droites; mais je doute que cetre greffe dure.long·tems.
Le
Lilas
n°.
3'
ell celui qLL' on appelle le
Lilas
a
feuilles de troene :
i! s'eleve, clans les bonnes terres,
a
dix
Oll
douze pieds de haut
&
prend
Lill
tronc affez:
vigoureux; il trac e icfin.iment, en forte qu'on ne peut
guere l'elever en tige; !es. furgeons qu'il pouffe de
fon pied ferve nt
a
le multiplier:
le~
epis font peu
fern~s,
mais grands
&
larges; its nailfent au bout
des branches greles qu'ils inclinent agreablement: !es
fleurs font d'un ton'Plus bleuatre que celles du
Lilas
<yommun; ·elles s'epanouilfent lorfque , celles -
la fe
fan ent, durent plus long-terns
&
exhalent une odeur
encore plus agreable.
On
le multiplie aifement de
bourures faites en oltobre. Cet arbriffeau doit etre
plante en maffe clans !es bofquets de mai , ou entre–
lace clans le
fond
des mafiifs avec des arbriffeaux de
1
meme croiffance ' mais portant des fleurs de cou-.
leurs <lifferentes.
II
ya une variete de ce
Lilas
dont la fle ur ell d'un
blanc Jeaerement lave de purpurin; on l'ecu lfonne
•
"
h
fur le commun,
&
il efi agreable de !es meler en-
femble. Les marcottes
&
les boutures fe rvent
a
multiplier cette v ariete , en attendant
que
!es indivi-
1
dus qu'on en poffede pouffent des forgeons de leur
pied.
.
. . .
Le
Lilas n°.
4,
ellcelu1 que !es
1 ~rdm1er~ nom~ent
Lilas
a
feuill~s
de perfil :
fon femlla&e decoupe efr
fort agreabl e : ii s'eleve u n peu mo; ns haut que le
precedent ; l'ecorce efr ? 'un brun, P.lus obfcur
&
marquee de poin ts blanchatres; !es.ep1s fon t un pett
P
lus tardifs leur couleur ell plus vive : cette efpece
'
BB
bb b
ij