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Ju

D

t rois nations y font un commerce conliderable d'ef–

claves ; c'efi l'endroic de la co te qui en fourn it le

plus. Les Noirs de

Juda

font !es meilleurs

&

Jes plus

chers de tousles Neares de l'Afrique : on les ellime

en Ameriq ue ,

fur-t~ut

a

caufe de leur dexterite

&

d e leurs di(politions

a

tout

apprendr~

en

pe~

de

te?J~·

L e fort fran c;:ois de

Juda

apparteno1t au r01, ma1s 11

l'a cede a la compagnie des lndes. Le royaume de

J uda

a foufferc de grandes revolutions. D ahomet

forcit des bois a la cece de cent mille hommes en

1727

s'en empara, apres avoir batru, cha!fe ou

fa it p1,ifonnier !es

~o!fe !feurs?

qui etoient p,tus ne:

gocians que guern ers. Ce prince negre a depeuple

tout ce pays. Au mois de

d~cembre

de chaque an·

n ee, ii fai foi c inviter les Europeens de fe trouver

a

fa cour, pour affifier a ce qu 'ii app elloit

Les coueu–

mes ,

c'efi-a-dire,

a

l'anniverfa ire de fon pere. La ii

immoloit aux manes de fon pere un grand nombre

d'hommes , de femmes, de chevaux , breufs , mou–

tons , chevreaux , poules

&

autres animaux , aux–

quels ii faifoit couper la tete,

&

qu'il fa ifoit jetter

dans un trou creufe en terre, pour aller, die-ii, fervir

fonpere clans l'autre monde. On jettoit clans le meme

trou de l'eau-de-vie , du mahis, des mo uchoirs, des

pi eces de foi e ,

&

rou tes fortes de vivres

&

d'etoffes.

Les Euro peens ecoient prefens a cet affreux fp eltacle,

&

D ahomet eto it alors env ironne des t rois direc–

teurs franc;:ois , anglois

&

portugais. Enfuit e on re–

fermo it le trou,

&

ii faifoit difirib uer au peuple de

l'eau-de-vie

&

d'autres marchandifes .

11

immoloit

autrefois a l'anni ve rfai re de fon pere jufqu'a huit

OU

neufcens, tant hommes que femmes; mais en

175 8 ,

qu'il ne lui refi oit plus environ que onze mille hom–

mes'

&

qu'il etoic mal avec tous fes voifins' ii n'irn–

moloit plus que peu de monde. On appelle

judai–

ques

!es habirans de ce royaume de

Ju

da.

(

+)

JUDA,

louange du S eigneur,

(Hi.fl

. fa cde.)

qua–

trieme fils de Jacob

&

de Lia , n

aquit

en Mefopota–

mie !'a n du monde

2249 :

ce fut lui qu i confei lla

a

fes freres de vendre leurfrere Jo feph qu'ils vouloient

faire mour ir '

&

qui depuis ' ayant promis

a

Jacob

de rame ner Ben jamin d'Egypte , s'offrit

a

Jofeph de

tenir fa place en prifo n '

&

lui

fit

a

ce fu jet un dif–

cours qui efi un modele de !'eloquence la plus per–

fu alive

&

la plus touchante.

II

epoufa la fi lle d'un

Chananeen nomme

,Hiran ,

&

ii en eut trois fils,

H er , Onan

&

Sela.

II

eut auffi de Thamar, femme

de fon fi ls , don t ii jouir fans la conno'itre , Pha res

&

Zara . Lorfqu e Jacob beni t fes enfa ns, ii <lit

a

Juda:

L e fa eptre

ne

Jortira point de

Juda ,

ni le Legiflatwr de

f a poflerid , jufqu'

a

La yenue de celui qui doit etre en–

,,oy i'

a

qui ''Speuples obeiront. Gen , x lix . Io .

La

trib u de

Juda ,

des le commencement, tenoit le pre–

mier rang parmi Jes autres: ell e a ete la plus pui!fante

&

la plus nombreufe ; car, au fortir de l'Egypte , ell e

etoit compofee de foixante-qua torze mille fix cens

hommes capables de-porterles armes. Le lot de cette

tri bu occupoi t rout e la partie meridionale de la Pa–

lefii n

e. La royaure pa{fa de Benjamin, d'ot1etoient

Sai.il

&

Isbofe th, cla ns la tribu de

Juda ,

qui etoit

celle

de D avid

&

des rois fe s fucc effeurs. Les dix

tribus s'eta nt feparees, celle de

Juda

&

celle de

Benjamin dc:meurerent att achees a la maifon de

D avid,

&

fo rmerent un royaume qui fe fo urint a·.·ec

eclat contre la pui!fance des rois d'lfra el. Aprf.s la

difpedion

&

la defirullio n de ce dernier royaume ,

celui de

Juda

fubfifia '

&

(e

maintint meme cians la

capcivite de Baby lone , con fe rvant touj ours l'au to–

rite fur !es fi ens. Au retou r , cette tribu vec ur fe lo n

fes loix, ayanr fe s maaifl:ra ts

&

(es

chefs ,

&

les refi es

des autre s tribus

fe

~a nge r ent

fo us fes etendards '

&

ne firent pl us qu'u n peu ple que !'on nomme

Juifi.

Les tems 011de voit s'accompli r la prome!fe du

Melli e

'ta nr arrives , la puiilance romaine,

a

qui

T"me 111,

JUD

rien ne reliO:oit' alrujettit ce peuple 'lui ota le droit

de fe choifir un chef,

&

leur donna pour roi He–

rode ' etranger

&

idumeen ;

&

ain!i cett e tribu,

apres avoir conferve le depot de la vraie religion

&

l'exercice publicdu facerdoce

&

des ceremonies de la

Joi clans le temple de Jerufalem,

&

avoir donne naif–

fance au Meffie , fut reduite au meme etat que !es

autres tribus, difperfee

&

demembree comme elles,

etant par-la une preuve fubfifiante de l'accompli!fe–

men t de la prophetie de Jacob. (

+)

JUDAS, <lit

Macchabee ,

(

Hijl.facde.)

fils de

Mauhatias, de la famille des Afmoneens, focceda

a

fon pere clans la <lignite de general des Juifs. Mattha–

tias, qui avoit eprouve fon courage

&

fon

zele pour

la loi de Dieu , le prefera a fes autres enfans ,

&

le

chargea de combattre pour la defenfe d' lfra el.

J udas

n·e rrom pa point fes efperances ; mais , feconde de

fes freres, ii marcha contre Apollonius , general des

troupes du roi de Syrie , le defi t , le tua,

&

alla

comre Seton, autre capitaine , qui avoit une nom–

breufe armee ' qu'il bauit egalement' quoiqu'avec

un fort petit nombre, mais en mettant fa confiance

dans la force de Dieu. Antiochu s , ayant appris ces

<leux viltoires, envoya contre

Judas

trois generaux

de reputation, Ptolomee, Nicanor

&

Gorgias. L'ar–

mee prodigieufe qu'ils firent marcher en Judee '

epouvanta d'abord ceux qui accompagnoient

Judas;

mais fon courage ayant ranime celui de fes gens,

&

s'etant prepare au combat par le jet1ne

&

la pri ere,

ii tomba fur cette grande armee

&

la diffipa. Ly fias,

r egent du royaume pendant l'abfence d'Antiochus ,

defefpere de ce que Jes ordres de fon prince etoient

1i

mal executes, crut qu'il feroir mieux par lui·meme.

II

vint done en Judee avec une armee nombreufe ;

mais il ne

fit

qu'augmenter le triomphe de

Judas ,

qui le defir,

&

l'obligea de retourner en Syrie pour

armer de nouveau. Macchabee profita de cet inter–

valle pour retablir

J

erufalem ; ii donna fes premiers

Coins a la reparation du temple' detrui!it l'autel que

les idolatres avoient profane , en batit un autre , fit

faire de nouveaux vafe s,

&

le

2

5c

du mois de Cafl eu,

!'an du monde

3

840, trois ans apres qu e ce temple

eut ete profane par Antiochus, ii en fit la dedicace ,

&

celebra cette fe te pendant huit jours. C'efi de la

memoire de cette dedicace dont ii efi parle clans

l'Evangile , oli ii efi dit que Jefus-Chrifi vint au

temple de Jeru falem'

a

la dedicace ' pendant l'hiver.

Peu de terns apres cette ceremonie,

Judaj

dent

encore Timothee

&

Bacchides, deux capiraines

Sy riens , battit !es ldumeens, !es Ammonites, defit

!es nat ions qui affiegeoient ceux de Galaad,

&

revint

charge de riches depouilles : ii avoit Dieu meme pour

condulleur. Dans un nouveau combat contre Timo–

thee, les ennemis font epouvant es , en voyant cinq

cavaliers envoyes du ciel, dont deux couvroient

Ju das

de leurs armes ,

&

lanc;:oi ent fur eux des fo u–

dres qui les terra!foient. Plus de vingt mill e hommes

refierent fur la place : Timothee s'etant enfui , fu t

pris

&

ru e. Lylias revient avec plus de cent mille

hommes; un aut re prodige encourage l'armee des

Juifs,

&

l'a!fure de la viCl:oire. Un homme a cheval ,

vetu d'un habit blanc , avec des armes d'o r

&

une

lance , marche devant eux. L'a rmee de Ly fias

ea

mife en deroure ,

&

ce general efi force de recon–

noitre que !es Juifs font invincibles , lorfq u'ils s'ap–

puient fur le fecours du Dieu rout-puiffant. Ly fi as ,

aya nt perdu une partie co nfiderab le de fon armee ,

conclut la paix avec

Ju das.

Ellene fut pas de longue

duree ; la guerre recommen c;:a,

&

J udas

re~ porr_a

plulieurs avantages. Aniiochus Eupato r, qui avo1t

fuccede

a

Epiphan es , irrite des mauvais fucces de

fes generaux , vint lui-meme en Judee ,

&

affiegea

Bethfu re.

Judas

marcha au fecours de fes freres: du

premier i;hoc

il

tua fix cens hommes des ennemis;

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