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BOL

'Quo.iqt1e syfiphe parle_

a

cetre dee<re

i1~ternale

"avec peu de refpefr, en Im donnant les noms burlef–

'ques de

Cochemar

&

de

vieille forciere,

ii lu.i obeit

'portrtant ponCluellement;

11

e?tre

d~ns

la tente d'U–

lilfe, & lui1nfpire la fraud.e qm devo1t caufer la perte

de Palamecle.

Cela s'appelle

voul~ir fair~

atler _tout.par

re!fo~t:

pour rendrc Ulylfe od1eu x , ·11 val01t nueux le faire

'agir par

fa

propre malignite' que de l'animer

a

la

perte de fon ennemi par un moyen furnaturel; <l'ail–

leurs, cet incident choque direClement le fyHeme

de la fab le: on ne voit jamais dans les vers des an–

<ciens, un criminel fortir du Tarrare pour repandte

ie defordre for la tehe.

Sed revocare gr.idum; fuperafque evadere ad auras,

Hoc opus; hie ta'bor efi.

bans le refre

de

cet alte,

&

clans les trois fuivans,

·on inaruit le proces

d~

Palamede.; on le condamne

enfin

fur

la foi d'une fauffe lettre de Priam, &

fur

·celle d'un cafoue rempli d'o r, enterre par tJlylfe

da ns la ten te de ce prince innocent.

Dans l'aCle cinquieme enfin , un courier vient

-annoncer

fa

mort

a

fon

frere Oate ; ii en decrit tou–

tes le pai-ticula

rit.ls

d'une maniere fort ecendue' en

depei gnant le lieu du lupplice : ii le place fur une

colline , ot1 , avant l'arrivce des Grecs , un temple

dedie

a

Phebus fo rvoit de fana l a4X vailfeaux ' par

le moyen de la fhpue du <lieu, qui tenoit en

fa

mai n

'une torche d'or, 1imicant fort narurelle1hent l'eclat

d'un flambeau v ' ritable : voih't ce qu'on appelle pen–

'fer a\'ec jufieffe..

A

pres que la mort de Palamede a

·ere

decrice en plus de cent vingt vers , la piece

de~

' \rroir nanrrellernent finir.

ll

en arrive autrement, Oafe qui n'a interrompu

·que par deux ligne;; ce long recit , _s'adreffe

a

Neptu.–

n e , fon -grand- pere,pour en obtemr la vengeance de

·cet horrible attentat : Neptune paroit; & pour con'–

'fole.r fo n petit-fils, il lui prognofiique en huit pages

les malheurs qui

devo i en~

arriyer

a

A ga~ei;nnon,

a

U ly ffe, &

a

to us ceux qu i avo1ent co nfp1 re contre

P alamede . Un difc0urs

fi

long auroit peut-etre ete

pardonnable

a

une divinite

fe mini~e.;

ma is

il

choque

certainement le

d~corum

de la gravne de

N~ptu ne.

Jnpiur

hac paucis , at non Yenus aurea contra ,

P auca rr.fert.

Ce n'efi pas affez , ava nt que de voir la fin de la

pie.ce

' le fpeltateur

<lo.it

encbre_

~e

tranfp?rter

a

Troye , pour etn:

temo~n.

de la J? 'e .de

Pn~ m

&

·d'Hecube qui veulent celeb rer ce 1our fortune pour

·eux ' par 'une fete fol emnell e ;

~'ea

apparemment

par un ef:Jion qu'ils avoien t

appn~

la

?1~rt

<le

Pal~rnede. L'auteur ne donne aucun eclairciifement la–

deffos; il aime mie ux nous

re ~aler

enc?re d'un

-chreur

de

filles Troyennes , qm ne connent que

vingt-deux firol)hes de qu atre vers.

Nous

manqu~rions

cettamement d;equite, fi nous

ne convenions pas que

<la~s

ces

0t~vrages_

7

0\1 nous

avons remarque des fautes

fi .eife~uelles,

11 fe r;ouve

des expreffi ons

des penfees d1gnes de la reputa–

tion de Vonclel : ii y a des traits de _genie ,

~omme

nous l'avons dit; de la force , du fubl1me; ma1s

Ennius , ingenio .ma:cimus, arte rudis.

Nous ne nous etendons pas fur

f~s

autres

poefi~s_,

qnoiqu'il y air une affez ample mat1ere pou r la cnt1-

que ; fe s fatyres, qui regar_denq>0ur la

plu p~ rt

!es

mini{hes <le la religion

d? ~ina nte_, ne_f~nt

qu un tas

d'injures groffieres & tnv1ales , Jnfp11:ees pa;

u~~

mufe harangere.

A

1'ega rd de fa t:a<lu0JO? ?e

1

E~e1-

cle nous nous contenterons de citer

I

op1111on qu en

av~it

Barlreus, celebre poete latin du me11'.e terns:

'.voici. ce -qu'il en dit' dan&

lUlC

lettre

a

Zuyl~chem,

Tome

III~

H 0

t ·

P.ous avez

lit

'

OU

drt moins vu ' le Vi'rgile

d-e Von–

<lel ,

mais

j(1ns

vie, fans moelle ,

&

!es reins

romp

us .'

fi

Aug1tfle le lifoit , it n'auroit garde de le dJlivrer dtt

ft'ztN.

bfi

fi .

tr.

l ' .

'

ous o erverons, en muant , que e geni e

poe~

tique de Vandel, Jui attira autant de

cha.gri.ns

que

de gloire ; fans parler de la haine des thfo logiens

protefians qu'.il merita'

&

dont ii fe vengea par fes

fa

tyres; fans parler de la petite mortificat ion qu'il

eut, de voir qu'ils empecherent qu'on ne jouar

fa.

'C

/dl.ce

des mauvais a'nges:

fon

P

atamede

pen.fa

lui cofi.

ter la vie, ou au moins la liberte. Cecte pi·ece irrira

le prince Maurice , infiigateur du meurtre de Bar–

nevelt : il voulut fai re fa ire le proces

a

!'auteur

qui pourtant en flit quitte pour une amende de troii

cens florins·.

l ean

Antonid~s

Van-der-Does ,

poete Zelandois,

naq'uit de parens anabaptifies , honnetes gens, mais

d'une affez baffe extratlion : ils en font <l'aurant pin's

efiimab!es' de n'avolr rien neglige pour \'education

de leur fits, & de s'ecre efforces de remplacer en '

lui les qu alites cnimfriq ues de la naiffance ' par !es

talens ree ls de l'efprit.

.

.

A

presavoir ere infhuin\ans la langue latine

&

mS·

me dahs Jes mathematiques, ii voulut effayer

fa

veine

en l'atin ; & ce que

fa

mufe produifit ne deplut pas

aux gens du meilleur go(1t : cependaht la gloire de

Vondel

&

de quelqu es autres pbetes, qu\ par leurs

vers

lzollanJ.ois ,

s'attiroient clans ce terns les ap plau·

diffemens du pi.1blic '

~xcita

en notre auceur une

noble emulation pour s'eXercer•cl ans cette Carriere ;

& pol1r enrichir

fa

veine , ii

commen~a

par tra<luire

quelques endroits des meilleurs .auteurs Latins.

Ayant ainfi forme fon golit

ft11·

ces excellens mo•

deles, Jes revolutions de la Chine lui fourni rent le

foj et d'une tragedie , intitulee

T ratiL

ou

La Conquete

d~

la

Chine par

l~s Tartar~s;

c'efi la premiere piece

de tongue haleine; par laque ll e

fa

mufe s'efi d1fiin::.

guee.

Ceue· p~ece

n' efi pas

a

l'abri de la cenfure;

auffi fon auteur n'a jarnais fonge

a

la donner au pu–

blic : il faut convenir pourtant qu'il ya des endroitS

merveilleux ' des fentimens eleves' un e imagination

tres-vive,

&

des vers bien faits .

Cet effai fut fuivi bienc c'Jt apres d'un poeme, inti–

tule

Bellone aux

firs :

!es fon noiffeurs fure nt furpris

9e cette piece ;

&

Vondel meme avoua gu;ll la lrou• .

voit

fi

belle , gu'il y mettroit fo n nom de tout fon

creur. Anime par ces louanges , noire auteur

con~ut

&

digera le deffin de fon

chef.cl

"ce uvre, qui pa

rut

enfuite fous \'e titre

d' Y jlroom ;

Oll

fa

'riviere d' Y:

hous en parlerons plus bas.

ll

s'attira par-la ; non - fet1l emcrlt !'admiration

i

mais encore l'amitie de plufleurs perfonn es de dif.:

rinll:ion,

&

entr'autres de

M.

de Burcro, dept1te alors

dans le college de l'amiraute, qui; voyant

~e

beau

genie enfeveli fous !es drogues d'une boL11ique d'apo·

'thicaire, l'excita

a

acheve r fes 'tudes

a

Utre cht;

&

l'y

foutint par

fa

generofire, jufqu'a ce qu'il fe

ffLL

fai t recevoir do tleu r en mededne : te di gne Mecene

lui prdcura meme une charge de fecretaire de l'ami.;.

raute.

Peu ae te'ms

a

pres, notre poete Joignit le myrr he

a

fes lauriers' en epoufant la fille d'un minifire:

e\le avoit aufll tjt1 elque tal ent pour la poefie;

&

pluficurs habiles gens honoretent cette i1t1iori des

produll:ions de leurs mufes .

La petite piece latirte

de

M.

Francit1s, profeffeur

en eloquence'

ea

ft

orlgi nale ' & approche

fi

f~>rt

des ouvrages des anciens , qu e' ri olls ctoyons fair e

plaifir aux lell:e1irs

eh

la plac;ant iei.

Calliopen Batdvam, B atavo conj1tngere Plul!.ho,

Et vnwn vati

junger~

,

gaudet hymen.

Romra connubio quid l)onjjmabis ab

ifto ?

~ii

ij