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L O
U
Les (ymptómes facheux (ont le venere enAé, tés
rnugiffemens, les défaillances , une pene de torce
confidérable, les rremblc:mens, les convulfions, les
réteotions d'urine,
les
di.lrrhécs longues
&
la
~yf
íenrerie.
Le
louvel
attaque ind illinélement les chevaux
&
les betes
a
cornes ; il eft ordi nainairement plus fré–
quent en été,
&
il
d I;
co('¡jours épidémiqm: en
ce~te
faifon; il 'ParoJt raremenc en hy ver,
&
11
eft
mom~
rneurtrier au prin tems qu'en automne.
00
a obCave
que cette maladie écoit plus commune dans les pays
rnarécageux que dans les pays élevés.
M.
Rcynier rapporte quelques obCervations qu'il a
faires fur l'ouverture des animaux morts de
louvet: 1"
peau de ces aoimaux lui a paru nacureHe, excepté
dans les endrOlcs ou les tumeurs s'étoient formées;
elle
y
étoir noiratre
&.
comme brulée; les
tum~ur9
étoient de la Oleme couleur, fort puantes, plemes
c:I'une férofité jaunatre , qui faiCoit une forte effervef.
eence avec les acides. Ces tumeurs étoient affez
f~m.
blables au charbon, fur.tout celles qui s'étoient for–
mécs
~
la poitrine & au ventre; la bouche .& les
l'laCeaux étoient un peu noiratres
&
fort
defféch~s.
Lorfqu'on kvoit
le
cuir, il en Cortoie un vent tres.
fétide; la chair paroiffoit livide, prefque fans traces
de fang: dans la cavité d u venere on a trou vé beau–
coup de: fang fort féreux
&
purulent; ¡les poumoos
étoient delTéchés, remplis de tubercuJes
&
de petits
abces, fur - tout dans les animaux qui avoient péri
apres le quatrieme jour de la maladie: 1e périca rpe
étoie rempli d'une férolité jaunatre; I'ellomac
&
les
ülteftins rougeatres de place en place, enduits de
glaires fore tenaces; la véficule du fid engorgée d'uno
bile fort.
diffou~e,
d'un jaune tirant fur le bruno La
chair des. animaux qui périffent ainfi, fe corrompe
avec une promptitudt: qui frappe; le fang de cc:ux
qu'on a faignés des le commencemc: ne, eft fon épais
&
d'un brun noiracre. On a f.,¡it ouvrir la jugulaire
a
quc:lq\les animaux pris de la malauie du
¡ol/vet;
il
¡l'cn ea foni q u'unt: férolicé puruleote q ui
a
peine
avoit quelque rougeur.
. La call le prochaine de ceete :maladie doie etre ato
tribu ;e. fuivane
M.
Reynier, aux fc:ls alkalis; mais
qu'dt-ce qui engendre ces fels dans les animaux,
&
eomment peuvent ils occauonner le
¡Ol/vet?
C'elt co
4j1;l'i1
nou~
faue aétuellement examiner.
La premiere c,aule qui les
eng~ndre,
provient de
la mauvaife qualité des eaux ou l'on abrcuve: le bé–
tail : on dt dan s I'ufage dans la plupdrt des villages
&
mernc; dans les vilks , de laver, été
&
hyver, dans
les
baffins des footames, le linge
&
toutes les oro
QUr!=S
des maifons. ce linge fe leffive avec des cen.
_r~;
on emploie encore le (avon pour le blanchir,
'lui
p'elt
comp.9fé que d'huile
&
de fel alkali fixe.
~el doi~
dOne etrt: l'effet de I'eau ou on
ainli la–
Y~
le.
linge, fur les animaux? C'eft ce qu déOlon.
tre-nt
lres-bien les _expériences fuivllntes.
10.
Si vous mettcz du fel alkali fixe fur du fang.
il
le diffout entiérement
&
le rend eXtr(!mement flui.
<le. Lewenboeck a meme obfervé que les globules rou·
ge!i
celfQient d'etre perceptibles au meilleur microfco.
pe
apres
U!,\
(el melange.
2
0 •
Si, apn!5 avoir mélé du
iel
alkali nxe avec du fang, vous laiffez le tout.
pendant quelques heures, dans un dégré de chakur
égal
¡"
q:lui du corps, le fang, apres etre
deven~
féreux, contraétera une fétidité qu'on n'obfervera point
dal1s celui 04 il ne fe trouvcra point de ce fel;
a
moins cependane qu'on ne le tienne dans ce dégré de
c"aleur pendant trois ou q uatre jours de fuite.
3·.
Si
on lave de
la
chair avec une diffolution de ce fel dans
de l'e:au : óu ólvec de la lelive de cendres, elle: de.
vient dans tres-peu de: tems Aafque, lívide
&
noira–
tre,
&
eOl1lraéte de la puanteur; indice certain de
mortilleation. On
~'apper~oi~
encore plus (en(iblement
de cet effet fur
le
corps vivant; tous le:s jours les
~I!!rurgien$
ront dans l'ufage de fe fervir de cendres
LOU
pour empbrtér
&
ronger les chairs , fur-tout celles des
vieux ulceres.
Ce meme fel qui e:ft diffous dans la leffi lle, appli–
qué fur la chair, la picote, l'i rrite, l'enAamme:,
&
't
attlre enfin la gangrene; mais. lorfq u'il
c1t
devcnu
vo–
latil , il eft en core pl1,!s pénétrant
&
plus
a
craiodre.
De: ces expériences on doit néceffaircment conclure
que ces fels diffolveot le fang; qu'un ufage crop fré–
quent peut le rendre trop féreu".
&
qll'enfin leur
aaion entre meme j ufques fur les Colides.
M.
Reynier
entre:
a
ce fujet dans de tres.grands raifonnc:mens qu'il
faut lire dans fon ouvragc meme; conféquemmcnt,
l'ufage de layer le linge dans les baffins des fontai–
nes , ne peut etre que tres -nuifible
a
la fanté du bé.
tail;
les
fontaines qui fe trouvent dans les campagnes,
ne font pas fouvenc plus exemptes de mal-propreté
¡
elles font prefque toCljours remplies de moulfes, de:
bones, de fangfues, ou de frai de grenouilles,
&
c1.
lt:s fe troublent
a
la rnoindre: pluie.
.
Une feeoode caufe des maladies du bétail, eft lit
peu de foin que le payfan peend pour l'abreuver en
été: pendant l'hyver eomme on a plus de loifir, on
ne néglige pas ceue occupation; mais en été , com–
bien de fois n'envoie-t-on pas lc:s beftiaux aux patu.
ragcs fans les faire abreuver? c'eft ce qui faie qu'ils
vont fouvent boire de l'cau mal- propre des folfes,
quand ils en peuvent trouver: les effets de la difene
d'cau font auffi
a
craindre pour
le~
arumaux que: pour
I'homme,
&
meme davantage; chofe
a,
laque1le: on ne
s'attache pas alfa.
La croifieme caufe prov ient de la mauvaife nourri–
cure qu'on donne au bétail: on en nourrit rouvent
trop pendant I'hyver, pour la quantité de fourrages
qu'on a; c'eft ce qui donne lieu
a
en retrancher
il
chacun fur la q uantité q u'0!l eft en ufage de lui don.
ner;
&
quand ce font des
vacli.esqui ne donnent point
de lait, ou des chev aux qll'on o'attele
pas,
on ne
leur donne pour lors que de la pailie d'avoine ou des
légumes; encare ne lcur en
donne-t.onpas en fuffi–
fante quantite: le pnnrcms n'eft pas plutót arrivé
~
que le fourrage fe trouvant entiérement confommé , on
envoie paltrt: les belliaux des la fin de mars; mai.
dans cetce faiCon il ne fe trouve alors que qUelqUt:9
brios d'herbes; encore Cont-ce fouvt'ot des
br~ns
d'her.
bes qui foot reftés de l'annee précéde:nte,
&
qui onl
fouffcre la gelée: le bétai l , qui, au commencemenc
de l'hyver étoit gras, devient pour Jors
maig.re&
ex.
ténué, dllns un tems cependant ou il de:vroit etre mieux
foigné,
a
caufe des travaux
Ol!
il va etre employé :
en été, fi on en excepre le tems de la fenaifon,
l'a–
nimal eft encore plus mal nourri; les nuits fone cour–
tes, les jours longs ,
&
la chaleur infupportable dans
le milieu du jour. On prévient I'aurore pour profil<:r
de: la fra,ichc:ur,
&
I'a nimal n'a pour lui que le tema
ou la chaleur I'empeche de p áturer , ou
qcro
la lam–
tude l'empeche de fe tenir debout pour brouter: d'ail–
leurs, les paturages publics
nI:
font pas toujours éga.
lement bons; ils font, ou marécagc ux, ou al'idcs:
dans les marécageux il oe crolt que de tres· mauvai.
fes plantes; I'eau
y
croupit,
&
ce font-13 léS retrai.
tes de différens infcétes, meme des araignées dans lec
tems de féchereffe; dans les paturages arrdes il nc
croJt prefq ue point d'hcrbes; I'animal
ca
fouvellt obli.
gé de ne fe nourrir que de racines: un autré abus,
c'eft de: donnc:r aux animaux du foin nouye1Jement ré.
colté; ce foin les échauffe
&
Icur procure des cha–
leurs d'entrailles; les gelées blanches du primems
&
celles d'automne:, leur font auffi tres-nuifiblc5. torf–
qu'on les lailTe paturer pendant la nuit daos -ces deux
faifons, c;omme il eft d'ufage : le bétail nI: fouffr.e pa.
moins pc:ndant l'été, lorfqu'on le laiffe tXpbfé
~janJ
les prairies aux ardeurs du foleil; il
s'y
tPOlWe expofé
aux affauts continuels des infcétes.
'
U
n~
quatrieme caufe du
IOtl'vet
1
c'ell: la tfi:lp grande
f.atigue qu'on fait effuyer aux chevaux
&.
a'UK • .Jbreufs
de la part
dc~
par
fans : on n'¡¡ttend
pa~ fó~nt
que