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perieurs ; queJquefois iJ en e)eve une OU deux des taS
inferieurs pour donner au fcu la facilite de s'etendre
fur ce cote ; enfin ii
y
faic mettre quelques affifes de
briques
cui~es
, pour evirer le dechec qu'il
y
auroit
cenainement dans cctte partie,
&
retablir l'egalite de
chaleur dans coute la maffc:.
Les vents retardi:nc toujours la marche du fi:u; ou
la rendent incgale, dans
l'ec
endue du fourneau. Le
courant de !'air arrete par Jes abri-ven.ts ne peut frap–
per con.tre ks pareinens ; mais fes remous plangent
neceffa.irement fur la furface fupe,rieure ,
&
principa–
Jemenr conrre la partie la plus eloignee des paillaffons.
Alors le fru repoulfe fur lui-meme par le vent, fe
concentre plus bas,
y
acquiert plus de reffort,
&
fai t
des elforcs
confiderabl~s
pour s'echapper par quelque
endroit des paremens. C'dl: a certe caufe qm: j'attri–
bue Jes fouffiures que !'on remarque fouvent aucour
du corps quarre des fourneaux, 0(1 !'on voit des bri-
ques derangees.
·
.
Lorfque
le
cuifeur
s'apper~oit
qu'un parement fouf–
fre des efforts du
fel,I,
ii ne manque pas d'en faire
comber le placage. Sans cecce precaution, ii fe feroit
bic:n.t6t une breche qui ruineroictout !'edifice. Les joints
duparement, aiofi que les embouchures des foyers ,
font aucanc de regifl:res ql1'il fau t ouvrir
pro1~1ptement
pour donner um: iffoe
a
la matiere du fru ' done
l'aCl:ion tocale s'alfoiblira fur le champ.
Les fains d'un bon cuifeur, ne peuvcnc eependant
pas toujours empecher qu'il
!1C
fe faffe <;JUdques le–
zardes au fourneau : c'efl fur-tout aux angles qu'il doit
veil ler le plus. Si !'on continuoit
a
forcharger un an–
gle done ks briques font deplacecs ' fans
y
apportcr
quelque remcde ,
ii en arriveroit
infailliblement de
grands acci<lens.
Lors done quc quelque partie menace ruine,
&
que
le
teu s'y eft ralcnti , c'dt-a-dire, lorfque l'ex–
hauffement du fourneau a faic elt:vcr la zone du fru au–
ddfos de la partie dffeCl:ueufe du paremecit, le cuifeur
y
remet prompcement un nouveau placage , dans le–
quel ii a mel6 de la paille.
Nous avons vu quC' le placage ordinaire s'applique
a
la fin de chaque journee contre les nou veaux tas.
Comme cc placage eft un morcier liquide done la terre
efr fort divifee,
&
qu'il .fe trouve peu de tem,ps apres
expofe
a
un feu cres-vif, ii fe gc:rce beaucoup en
f€–
chanc trop promptement, iJ
fe
Ci.lit meme
&
s'atta–
l'hc peu aux briques do parement: ce placage ne con–
m bue done pas
a
la folidite du fourneau. II n'a d'au–
tre ufage quc de former !es joints ,
&
de s'oppofa , •
.cant
a
la diflip<1tion du fi;u par. Jes
p~reo1ens,
qt1'a la
crop grande viceffe qu'il acquerroit dans
fa
marche,
fi ks regifires inferieurs demeuroie!]t ouvercs.
Le meme effet n'a plus lieu, lorfque ce placage efl
applique pendant le declin de la chaleur des paremens.
ll
feehe toujours de pl us en plus lcntement,
&
for–
me un enduic alfcz fenm: pour !es preforvcr de s'ecrou–
k r, fur-tout lorfq u'on y mcle de la paille qui fa it ici
!'office des bourres
&
laines daos cous !es luts
&
au–
tres enduics.
Une main
de
briqueceurs emploie ordinairement deux
heures
&
demie a placer unc affifc de briq
u~s
for le
fourneau de notre exempk, ou trois heurcs ,
y
com–
pris la clrnrbonnee. L'experience fair voir qne
le:
feu
ne monte pas
Ii
vice dans le com111encement de fa con–
lh uCl:ion : pendant les neuf
&
dix premiers jours , je n'ai
V\l
clever les fourneaUX que de trois taS en vihgt-qua–
tre heures. Mais commc le feu augmente d'a&ivite par
fon fejour dans cc maflif,
ii faut lui fournir
a
pro–
portion
f.1
nourricure
&
fa
ciiche : on fsirme done qua–
tre
' cinq tas par jour quand cela devient neceffai–
re. Si cependant on chargeoit !es nouvelles affifes
a
contre-temps, c'cfl-a-dire, avant que le feu fe fit fen–
tir
Ii
la furface fuperieure, la quantice de matiere, foit
de ch:irbon, foic de briques , ralentiroit trop la mar–
che du feu , l'empecheroit de mooter : k s nouveaux
tas ne cuiroient point. j'ai fouvc:nc vu des
fo
1rneaux
BR l
63
ot1 ce defaut de conduice
&
ces accidens ecoicnc re–
marq uables; le feu crop long-terns retenu dans une
couche de quelques pieds d'i'paiffeur, apres en avoir
vicrifie Jes briques ,
&
s'etant ouvert des iff'ues
p~r
les
endroits foibles de la couche fuperieure, avoit craver–
fe
tome celle-ci trop prompcemeoc,
&
Jes briques en
ecoient prefq ue crues.
Lorfi:i_ue to4ces Jes briques font en(ournees, on cou–
vre ent1eremenc le fourneau du meme placage que l'on
applique aux paremens
a
la fin de chaque journee. Mais
Jes briqucs des tas pres la forfacc fupfrieure, ne lont
jamais cuites
a
leur vrai point, non plus que
cell~s
des paremens, enfon.e qu'dles tombenc en dechet fur
la fournee: elles ne compofent que de mauvaifes con-
. llrutlions
fi
on Jes emploie dans Jes
ma~onneries.
Le
fcu ne peuc .iamais acquerir, pres la furface du four–
neau,
le
meme degre d'incenfice que dans le corps
quarre , parce qu'il s'ecliappe cle
rous
cotes , &
que
fes
furfaccs fqnt concinuellement expofees aux
accidens de !'air exterieur.
·
J'ai fouvent remarque quatre
&
cinq tas cje briques
tres-mal cuices ,
&
quelq uefois beaucoup plus , qui
conronnoient Jes fourneaux : ce qui donne commu–
n6ment plus de quar?nte milliers de briques defi:–
Cl:ueufes au fommec d'un fourneau de cinq cens mil–
liers. J'evalue encor.e
a
trente milliers au moins Jes bri–
ques mal cuites des paremens : j'efiime done qu'il fe
trouve dnviron un fixieme de briques ma! fabriquecs
dans Jes fourneaux qui rfoffi/fenc le rnieux.
.J
e fuis perfuade que
!'on
eviceroit un dechet auffi
C!;)nfiderable ,
Ii
l'on n'employoit que
~ks
briques cui-
1es aux paremens
&
au couronm::nent
d~s
fomncaux. II
efl: vrai qu'il en faudroic payer la manutention aux
briqueteurs, comme on le fait pour ks briques du pied
du four; mais, calcui fair,
ii
y
au101t encore beau–
coup
a
gagner.
.
j'ai dit que la rrop grande quantice de charbon per-
. droit
le
fourncau. C'ell: une experience conllatee jour–
nellement· dans Jes briq4eteries 0(1 oi;i
l'emploie , que
le feu' lofqu'il efr pouffe
a
certains degres de force'
faic entrer la maciere des briques en fufion, la bour–
fouffle d'abord , la fait champignoner, reunit
&
fou –
de plufieurs briquc:s enfembk, change totalemrnt kur
forme , au point de n
'y
plus
r~connoitr.e
k s traces du
moule , enfin, la fait cou!er quelquefois par Jes foyers
comme des ru i!lea·ux que l'on m'a die ·avoir vu s'eten–
dre jufqu'a plufieurs toifes de difl:ance des fourneaux ,
done toute la maffe fe trouve enfuice prefque d'un
r~u l
morceau fans aucuns incervalles : j'en ai vu qu'il fal–
loit br.ifer
,a
force de coins
&
de maffcs par morceaux ,
de tro1s
&
quatre pieds cubes.
Je penfe que la converfion de la brique en verre,
ell:
le
maximum
des accidens de .cette mnnufoc'l:un:;
car ii e{t evident que toute briq ue qui a bouilli dans
le fourneau, a acquis plus ou moins de vitrification.
J'ai fouvent crouve clans !es fournt:aux des tubercules
de verre cranfparent , fort r
ffembl~nc
a
celui du fond
des pots de nos vtrreries.
L'idee gentrale que l'on
fe
forme ordinairement des
caraCl:eres de la meilleure brique, c'efi d'etre tres-dure
&
fonore fans ecre brulfr. On appclle
brique brfilie
,
celle qui reffemble plus ou mo.ins
a
du mache-fer, ou
aux fcories des metaux ; cclJe OU la chalellr noire &
l'abondance des cavites fpheriques indiquent qu'elles
one
fou~ert
l'ebullicion: Jes briques de cette efpece
font COLIJOUrs dfformecs, fouvent jointes infepar.ablc:–
rnent avec d'autres ; el!es (one luifonces dans toures lcllrS
cafi'ures,
&
donnent du fcu fous !es coups de briquet.
Je oe pretends pas dire ici qu'elks foient moins
b~n
nes dans les conll:ruCl:ions , que celles qui fonr moins
cuites ; mais elJes
l)C
font pas propres
a
etre
pbCC~S
aux paremens des edific9s '
&
Ii
!'on vouloic pouffa
la plur<ilite des briques d'un fou rneau jufqu'a ce de–
gre de cuiffon , on comberoit fouvenr dans un execs
ruineu~
pour les entrepreneurs.
.
.
On JUge crop
eu cuirc: au contra1re , la brique dont