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6j2

C· Y P

avoir vu$,. ni meme fo uVionnes ; quoiqu'.il s'en tro11-

ve plulicurs dont

le

verd efface pr fon eclat la plus

fraiche verdure du printems ,

&

que d'aurres par le11r

verd grave , mais luifant_; ?u par un ton bk,uatrc for–

ment une charmanre vanere.

Ourre que ces arbres rctracent all milieu de l'hyvcr

!'image du priotems , qu'ils multiplient ks oifeaux

q.ui

preparent fes concerts,

&

9u'ils ks cngagent meme

a

faire eotendre

kur

harmon1e dans ccrtains momens de

)a rigoureufe faifon, ils ont encore un merite que Jes

perfonnes les moins attentives .ftntent peur-etre fans

pouvoir s'en rendre compre. }ls forment par leurs touf–

fcs des malfcs ou le repofe agreabkment l'ceil fatigue

de

p~rcourir

au travers des rameaux fees les campa–

anes decolorees ou enfevelies fous Jes neiges.

"' Depuis qudque terns le gout de l'hi.!loire naturclle

nous engage

a

ralfcmbler, pour notre in!lrutl:ion, Jes

arbres

&

arbufies de route elpece: r.ous les connoitrons,

nous les apprecierons ,

&

nous ferons enfin convaincus

qu'il n'en ell:

p~s

un qui ne puilfc produire un effet

agreable en qutlque faifon de l'annee; que les moin–

drcs ont le rnerite ineftimable d'ajouter

a

la variete'

&

qu'enfin le plus beau jardin feroit fans doute cclui

qui formeroit comme un abrege de la nature.

C'dt

.ainfi qu'un gouverneur Anglois , du cap de Bonne–

Efperance,

a

raffemble fous ces heureux dimats

ks

produCl:ions des qua re parties du monde.

Le

c;'Pres

pyramidal fait l'ornemcnt des maifons de

J?laifance d'ltalie, aupres defquelles on Jes voit s'ele–

_ver. On en doit planter autour des orangeries ;

&

f1

kurs murs font blanchis, rien ne fera plus ag_reable que

de voir ces pyramides vertes fe peindre fur ce fond

eclatant'

&

furpalfer !es toits par leurs cimes vaci!–

Jantes

&

regulieres. Cet effet eft tres-pittorefque. Auffi

n'_avons-noL1s guere d'anciens payfages italiens ou ii nc:

fo1t rendu.

Cet arbre doit erre place dans !es parties Jes plus

lointaincs des bofquets d'hyver . 0!1 on

le

mekra avec

des arbres de meme hauteur. On en forme de belles

allees: ii figure fort bien clans Jes plattes.bandes des

tres-grands jardins. On

en

peut p\anrer unc maify fur

des hauteurs rafes , pour y repofer les yeux , en en–

virooner des colonades

&

des ruines , pour fe

procu~

_

rer un point de vue au bout d'une mos-longue allee ,

au milieu des arbres a Aeurs du printems; il feroit

naitre la meme idee que

le

tombeau dans le payfa–

ge du Pouffin , ql11 rcprefente la delicicufc vallee de:

Tempe.

Le veritable

cypris

de notre

11°.

z.

n'dl: connu que

, de tres-peu de botaniftes. Miller lµ i-meme ne l'a di–

llingue des alltres que clans le terns ou ii donnoit fa

dernierc edition: encore a-t-il laifre fubfifier une equi–

voque daos

fa

phrafc, car tout en convcnant que c'e(l:

une efpecc diftinctc qui

fe

reproduit t01'.1jours par

ia

graine fans varier, neanmoins il donne

a

ce

cypriis

le

frxe :nafculin ; mais ii fe reproduit par

fa

grainc, les

cones qui ont produit cette .graine ont done ete des

. fleurs fonellcs

?

Ces fleurs femdJes Ont du etrc: fccon–

dees ; done ce

cypres

a des fleurs des deux fexes com–

me les aurres : quand bien meme, ce qu'on ne fa ic

pas , il auroit des individus males

&

d'autres femel–

les , ii n'en rffulteroit pas que le

qpres

dut etre qua–

lifie de male, puifque l'efpece

efl:

compofee d'indivi–

dus ,

&

que dans une phrafe botanique , c'e(l: de l'd–

pcce. qu'il s'agit.

On a confondu ce

cypres

avec un autre qui etend

auffi fes branches, mais mains horizontakment,

&

qui

n't:ft qu'une variete produite fouvent par egale panie

de la femence du

cypres

pyramidal. Cette variete n'eft

pas plus male que

A:

cyprts

d'Orient, dont il ell: que–

ftion ici, puifqu'elle porte des fleurs des deux ft:xes

fur le meme individu. Ces erreurs tiennent encore aux

anciens prej uges : on appelloit males pluticurs plantes

androgynes, je ne fais fur quel air mafcul in qu'il plai–

foit de Jcur rrouver. Encore

a

prffent nos payfons font

une plus lourdt: equivoque. lls appellent

males

clans

CYP

le

chanvre, !es rndividus' portant gr.aine·; pAr cqnfe.

qucnt les femellcs' appar!1hlment

a

caule de leur bau

teur

&

de Jeur force,

Cependant il y a e-n:tre

~es

deux vanetcs obtenues

de la rneme gratne., . Uhe"difference a!fez dfcntid\e

!

CtllX qui etendent leurs branches font ,moins fonfiblet

a

la gelee que !es pyramidaux.

La~ raifon

'en

dt

que

!curs branches , font. plus grolfes

&

plus• robu!les. Ce5

cypres

doivent etre

pl~'ces

dans les Jrnrffifs,

k4r

port

n_

'eta.nt

pas

alf~z

agreable pom figurer claps

ks par.

tics lcs plus fo1gnees des j:1rdins.

,

r

L'efp~ce

n°,_

2

efl tres-comm-une en Orient. L'excel,

lonte qualite du bois de ce

cyprcJ

engage ks Can–

diots

a

en faire d_e grandes plantar,ions , qu'on

y

aQ,

pdie

dos

fili£,

rant elles fpnt de bon rapport. En effct

cet arbre qui croir aum vlte pour le mains que le

cb.c

ne, devient prei"qu'auffi gros

&

plus haut. Son bois

di:

trcs-dur, tres-odorant , inacce1Iible aux infeCl:es.

II

prend un beau poli ,

&

une coukur agreabk. Scion

Thucidide, on l'employoit pour les farcopages des he–

ros,

~-

pdpr les caiffes ou l'on enfermoit les momie5·

de l'Egypte. Les portes de S. Pirn't1

~

Rome eroient

aurii faites de ce bois : dlcs ont dure depuis Conltan–

rin-Je-grand jufqu'au Pape Eugene

IV ,

c'cfi·a-dire,

cnze cons ans ,

&

tomefois dies ecoient encore par–

faitement faines, lorfque ce Pape

y

fo~ftirua

des por–

tes d'airain. Cet arbre abonnit !'air par fon infenfiblc:

~ranfpiration.

Les medecins orienta11x envoyoienr ks poi–

trinaires refpirer dans l'ifie de. Candie, ou ces arbres,:

abondenc.

H

yppo.crate fit faire auteur d'

A

thenes

d~5

feLlX de

')'pres

&

d;autre bois refineUX, pour arreter les

progres de la pefle

fl

bien decrire par Lucrece ,

&

le

fo cces rcpondit

a

fon atrente. Ces faits doivent enga–

ger !es botanifies cultivateurs

a

fc prQcurer de !'Orient

quanrite de graines de cet arbre , pour fe meme

a

portee d'eifayer fa culture en grand. Comme ii croit

bi en clans Jes. terrc:s ks moins prof9ndes

&

Jes plus

feches , ii ferviroit

a

couvrir la nuditc de nos

coreau~

ras,

&

a

tirer de ces lieux arides

le

feul produic qti'ils

nous pui_ffent accorder. Ce

cypreJ

eft beaucoup plus dur

que

It:

cypres

11° .

1.

II

reuriit par.foirement en Angle–

terre , ot1 l'on

~n

fait quelques plantations fur

•ks

momagnes infertiks.

Nous ajourernns aux caratl:eres exprimes dans la

phrafe du

C)'pres

11° .

3.

&

clans fes fynonymes , qu'il

efl d'un vcrd plus tirant fur

le

g!auque que Jes au–

tres , door ii fe diflingue d'ailk_qrs au premier coup

d'ceil par

re.

branches tombantes.

Cet arbre

ell:

bien plus delicat que le

cypres

11°.

1;

dans le climat 0[1 nous faifons nos experiences : ii

demande OU l'abri des couches

a

vitrage,

OU

l'oran–

gerie , ou pour le moins d'etre couvert 1'uivant

la

me–

thode indiquee a

!'article

AL:\TERNE.

Pem-erre pour–

ra-

t-on , lorfqu'on en aura d'affez forts , en rifquer

quelques pieds dans les endroits ks mieux abrites des

bofquers d'hyver, dont ils augmentcroient l'agrement.

Frdppe de la

gel~e,

ii demeure encore long-rems

verd: cette circonfl:ance nous a induits dans l'erreur

de croire qu'il avoit rerifre

a

l'hyver de 1768 , ain!i

que nous l'avons avance clans

no~re

'Traite dei arbres

dflmux

co11iferes ;

mais les vents fees de mars nous o?t

defabufes: ils one feche Jes branches ,

&

rougi le feu1l–

lage· t n fort peu de terns: nOUS aVO[lS ete ConvainCUS

des-lors ,

&

d~

n'otre perte ,

&

de notre erreur. Cet

arbre eft origin:ire de Goa, d'o\l il a e;e apporte, 11

y

a

fort long- terns , en Porcugal.

Il

sen

trou~e

en

grand nombre clans

Jes

jard ins de Bufaco, au pres

de

Crimbra.

Le

cypres, n•.

4.

reffemble parfaicement aux aucres

par Jes parties de la fruCl:ificarion , mais ii en differ_e

infiniment dans tout

le

refie.

II

porre des feu illes errOI·

. tes

&

linacees , conj uguees deux a dcux fur un long

ftipule fort mince. Ces feuilles font alfez rares,

&

s'faendent horizontalement. Elles one une grande ref:

femblance avec cellfs du vrai as;acia; leur verd gar

ks rend tres-agreables. Elles fe developpenc vers

la

~n

de ma1 .