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C· Y P
avoir vu$,. ni meme fo uVionnes ; quoiqu'.il s'en tro11-
ve plulicurs dont
le
verd efface pr fon eclat la plus
fraiche verdure du printems ,
&
que d'aurres par le11r
verd grave , mais luifant_; ?u par un ton bk,uatrc for–
ment une charmanre vanere.
Ourre que ces arbres rctracent all milieu de l'hyvcr
!'image du priotems , qu'ils multiplient ks oifeaux
q.uipreparent fes concerts,
&
9u'ils ks cngagent meme
a
faire eotendre
kur
harmon1e dans ccrtains momens de
)a rigoureufe faifon, ils ont encore un merite que Jes
perfonnes les moins attentives .ftntent peur-etre fans
pouvoir s'en rendre compre. }ls forment par leurs touf–
fcs des malfcs ou le repofe agreabkment l'ceil fatigue
de
p~rcourir
au travers des rameaux fees les campa–
anes decolorees ou enfevelies fous Jes neiges.
"' Depuis qudque terns le gout de l'hi.!loire naturclle
nous engage
a
ralfcmbler, pour notre in!lrutl:ion, Jes
arbres
&
arbufies de route elpece: r.ous les connoitrons,
nous les apprecierons ,
&
nous ferons enfin convaincus
qu'il n'en ell:
p~s
un qui ne puilfc produire un effet
agreable en qutlque faifon de l'annee; que les moin–
drcs ont le rnerite ineftimable d'ajouter
a
la variete'
&
qu'enfin le plus beau jardin feroit fans doute cclui
qui formeroit comme un abrege de la nature.
C'dt
.ainfi qu'un gouverneur Anglois , du cap de Bonne–
Efperance,
a
raffemble fous ces heureux dimats
ks
produCl:ions des qua re parties du monde.
Le
c;'Pres
pyramidal fait l'ornemcnt des maifons de
J?laifance d'ltalie, aupres defquelles on Jes voit s'ele–
_ver. On en doit planter autour des orangeries ;
&
f1
kurs murs font blanchis, rien ne fera plus ag_reable que
de voir ces pyramides vertes fe peindre fur ce fond
eclatant'
&
furpalfer !es toits par leurs cimes vaci!–
Jantes
&
regulieres. Cet effet eft tres-pittorefque. Auffi
n'_avons-noL1s guere d'anciens payfages italiens ou ii nc:
fo1t rendu.
Cet arbre doit erre place dans !es parties Jes plus
lointaincs des bofquets d'hyver . 0!1 on
le
mekra avec
des arbres de meme hauteur. On en forme de belles
allees: ii figure fort bien clans Jes plattes.bandes des
tres-grands jardins. On
en
peut p\anrer unc maify fur
des hauteurs rafes , pour y repofer les yeux , en en–
virooner des colonades
&
des ruines , pour fe
procu~
_
rer un point de vue au bout d'une mos-longue allee ,
au milieu des arbres a Aeurs du printems; il feroit
naitre la meme idee que
le
tombeau dans le payfa–
ge du Pouffin , ql11 rcprefente la delicicufc vallee de:
Tempe.
Le veritable
cypris
de notre
11°.
z.
n'dl: connu que
, de tres-peu de botaniftes. Miller lµ i-meme ne l'a di–
llingue des alltres que clans le terns ou ii donnoit fa
dernierc edition: encore a-t-il laifre fubfifier une equi–
voque daos
fa
phrafc, car tout en convcnant que c'e(l:
une efpecc diftinctc qui
fe
reproduit t01'.1jours par
ia
graine fans varier, neanmoins il donne
a
ce
cypriis
le
frxe :nafculin ; mais ii fe reproduit par
fa
grainc, les
cones qui ont produit cette .graine ont done ete des
. fleurs fonellcs
?
Ces fleurs femdJes Ont du etrc: fccon–
dees ; done ce
cypres
a des fleurs des deux fexes com–
me les aurres : quand bien meme, ce qu'on ne fa ic
pas , il auroit des individus males
&
d'autres femel–
les , ii n'en rffulteroit pas que le
qpres
dut etre qua–
lifie de male, puifque l'efpece
efl:
compofee d'indivi–
dus ,
&
que dans une phrafe botanique , c'e(l: de l'd–
pcce. qu'il s'agit.
On a confondu ce
cypres
avec un autre qui etend
auffi fes branches, mais mains horizontakment,
&
qui
n't:ft qu'une variete produite fouvent par egale panie
de la femence du
cypres
pyramidal. Cette variete n'eft
pas plus male que
A:
cyprts
d'Orient, dont il ell: que–
ftion ici, puifqu'elle porte des fleurs des deux ft:xes
fur le meme individu. Ces erreurs tiennent encore aux
anciens prej uges : on appelloit males pluticurs plantes
androgynes, je ne fais fur quel air mafcul in qu'il plai–
foit de Jcur rrouver. Encore
a
prffent nos payfons font
une plus lourdt: equivoque. lls appellent
males
clans
CYP
le
chanvre, !es rndividus' portant gr.aine·; pAr cqnfe.
qucnt les femellcs' appar!1hlment
a
caule de leur bau
teur
&
de Jeur force,
Cependant il y a e-n:tre
~es
deux vanetcs obtenues
de la rneme gratne., . Uhe"difference a!fez dfcntid\e
!
CtllX qui etendent leurs branches font ,moins fonfiblet
a
la gelee que !es pyramidaux.
La~ raifon
'en
dt
que
!curs branches , font. plus grolfes
&
plus• robu!les. Ce5
cypres
doivent etre
pl~'ces
dans les Jrnrffifs,
k4r
port
n_
'eta.ntpas
alf~z
agreable pom figurer claps
ks par.
tics lcs plus fo1gnees des j:1rdins.
,
r
L'efp~ce
n°,_
2
efl tres-comm-une en Orient. L'excel,
lonte qualite du bois de ce
cyprcJ
a·
engage ks Can–
diots
a
en faire d_e grandes plantar,ions , qu'on
y
aQ,
pdie
dos
fili£,
rant elles fpnt de bon rapport. En effct
cet arbre qui croir aum vlte pour le mains que le
cb.c
ne, devient prei"qu'auffi gros
&
plus haut. Son bois
di:
trcs-dur, tres-odorant , inacce1Iible aux infeCl:es.
II
prend un beau poli ,
&
une coukur agreabk. Scion
Thucidide, on l'employoit pour les farcopages des he–
ros,
~-
pdpr les caiffes ou l'on enfermoit les momie5·
de l'Egypte. Les portes de S. Pirn't1
~
Rome eroient
aurii faites de ce bois : dlcs ont dure depuis Conltan–
rin-Je-grand jufqu'au Pape Eugene
IV ,
c'cfi·a-dire,
cnze cons ans ,
&
tomefois dies ecoient encore par–
faitement faines, lorfque ce Pape
y
fo~ftirua
des por–
tes d'airain. Cet arbre abonnit !'air par fon infenfiblc:
~ranfpiration.
Les medecins orienta11x envoyoienr ks poi–
trinaires refpirer dans l'ifie de. Candie, ou ces arbres,:
abondenc.
H
yppo.crate fit faire auteur d'
A
thenes
d~5
feLlX de
')'pres
&
d;autre bois refineUX, pour arreter les
progres de la pefle
fl
bien decrire par Lucrece ,
&
le
fo cces rcpondit
a
fon atrente. Ces faits doivent enga–
ger !es botanifies cultivateurs
a
fc prQcurer de !'Orient
quanrite de graines de cet arbre , pour fe meme
a
portee d'eifayer fa culture en grand. Comme ii croit
bi en clans Jes. terrc:s ks moins prof9ndes
&
Jes plus
feches , ii ferviroit
a
couvrir la nuditc de nos
coreau~
ras,
&
a
tirer de ces lieux arides
le
feul produic qti'ils
nous pui_ffent accorder. Ce
cypreJ
eft beaucoup plus dur
que
It:
cypres
11° .
1.
II
reuriit par.foirement en Angle–
terre , ot1 l'on
~n
fait quelques plantations fur
•ks
momagnes infertiks.
Nous ajourernns aux caratl:eres exprimes dans la
phrafe du
C)'pres
11° .
3.
&
clans fes fynonymes , qu'il
efl d'un vcrd plus tirant fur
le
g!auque que Jes au–
tres , door ii fe diflingue d'ailk_qrs au premier coup
d'ceil par
re.
branches tombantes.
Cet arbre
ell:
bien plus delicat que le
cypres
11°.
1;
dans le climat 0[1 nous faifons nos experiences : ii
demande OU l'abri des couches
a
vitrage,
OU
l'oran–
gerie , ou pour le moins d'etre couvert 1'uivant
la
me–
thode indiquee a
!'article
AL:\TERNE.
Pem-erre pour–
ra-
t-on , lorfqu'on en aura d'affez forts , en rifquer
quelques pieds dans les endroits ks mieux abrites des
bofquers d'hyver, dont ils augmentcroient l'agrement.
Frdppe de la
gel~e,
ii demeure encore long-rems
verd: cette circonfl:ance nous a induits dans l'erreur
de croire qu'il avoit rerifre
a
l'hyver de 1768 , ain!i
que nous l'avons avance clans
no~re
'Traite dei arbres
dflmux
co11iferes ;
mais les vents fees de mars nous o?t
defabufes: ils one feche Jes branches ,
&
rougi le feu1l–
lage· t n fort peu de terns: nOUS aVO[lS ete ConvainCUS
des-lors ,
&
d~
n'otre perte ,
&
de notre erreur. Cet
arbre eft origin:ire de Goa, d'o\l il a e;e apporte, 11
y
a
fort long- terns , en Porcugal.
Il
sen
trou~e
en
grand nombre clans
Jes
jard ins de Bufaco, au pres
de
Crimbra.
Le
cypres, n•.
4.
reffemble parfaicement aux aucres
par Jes parties de la fruCl:ificarion , mais ii en differ_e
infiniment dans tout
le
refie.
II
porre des feu illes errOI·
. tes
&
linacees , conj uguees deux a dcux fur un long
ftipule fort mince. Ces feuilles font alfez rares,
&
s'faendent horizontalement. Elles one une grande ref:
femblance avec cellfs du vrai as;acia; leur verd gar
ks rend tres-agreables. Elles fe developpenc vers
la
~n
de ma1 .