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566

C O R

&

r-econrbes

en

forme

d~

tenaille ou

'ck

dei.1x f'auci!;

!es oppofees l'une

a

l'autre : on s'e11 fervoit pour pin–

cer le belier

&

l'enlever. ·Ccs fortes de

corbta11x

forent

mis. en Cf:\lVre au fameux flege de Biiance par l'c:rn–

pereur Se'lere

:

ii n'y a guere de liege regulier

&

de

vive force qui foit plus memor?ble clans l'hiftoire, 11i

qui air

dur~

plus

long.rems, Dion dit que la ville

fut

afiieg~e

pendant trois ans par

les

flots , pour ain(i

dire, de toute la terre,

&

qu'il y avoic un

li

grand

pombrc d<; machines qu'on p'avoit jamais rien vu

tje

femblable.

Ce

meme auteur rappone que parmi les

m~chioes.

des a{Iieges , ii y avoit des

corb~411x

a

l'e~tremi1~

dcfqlld1 etoii:nt- des griffes de fer qu'on Ian,

~oit

centre les lilliegeans,

&

ql1i, s'accrochant

a

toqt

c_e

qt\~cton-11oit

prife,

l'enlevoi~

d'une vitelfe furprenante,

L<;

liege de Platee n'e!l: pas moins cflebre par la

grandeur des travau){-& des machines dent on fe fcr–

vit clans l'attaq\le

&

dans la dffenfe de ce\te place ,

&

!'on peut dire qu'elle fe defendic bien

main~

par

la

force qlle par \'imelligence

&

la valeur des ajiie–

ges: Thucydide dit que les a(liegeans ayan[ rnine une

.granc;le panie du no\jve<iu 1nur , par le moyen des ma–

,chiqes qu'ils plµntercnt fqr

l~s

plates-formes, ils dref–

ferer.t encore des batteries ailleurs , ce qui etonna

fore

Jes afi1eges; mais ils rompoient ]'effort d\l qelier· avec

des cordes qqi en dctournoient

I~

coup, ce qui ne

po11voit fe faire que par

le

moyen \]u

corben11

qu d11

)oup. ,Le bout q'en.bas de c;es cqrdes formoit plu!ieurs

pr~ncbes

en lacs courans, avec

lefquels on fai!ilfoit

la

\cte du belier q11'on elevoit en haut par le moyen

de la 111achine.

L.a

figure

1 ,

pla11cbe

II,

/irt militaire ,

1lt11m

&

machines

4~

g11.erre, danj

c~

S11ppl,

reprefente un

;orbeaie

a

lt11aille.

~oR~~AU

DJ;

Dt,rILLIU~,

dont je vais donner lade(.

cription' etoit line machine approchante de la grut; .

do[lt OQ

le

fert pour clever !cs fardeaux ; die etoit

compofee <l'un mat

-i,

(jig.

2.

planche XIII, dr.l mili<.

f;nnes

&

machines

de guerre,

Suppl.

) qui s'elevoit fur

le chateau

de

proue

3 ,

de

ia

hauteur c;le

Ill

uatre bra

f–

f

es; ce mat avoit trois palmes de diame·trn,

&:

frrvoit

QC

poip~on

par

le

hau t 4. La longue piece de bois ,

qu'on appelle le

rancher

dans Jes grues ,

&

qui por–

toit

I~

aorbeau,

pofoit for le pivot de fer qui etoit au

bot1t du

poin~on;

le

rancher tomnoit aife(l1ent de tous

Jes cotes fur foo pivot. affore par le moyen de la fel–

Jett~

fur

laqudle s'appuyoient !es lioQs : au bom dt1

rancher

5,

ii y avoit une poulie fur laquelle paffoic

h

corde

8'

~u

bout de laq\lelle etoit fufpendu

k

cor–

~etm

b

fort pointu ' done la f,gurc:; etoit en <;one

01.J

pyrarnidak ; ii devoit

etr~

de fer fond u

&

cros- pefant'

afin que tombant de fon propre poids, lorfqu'on

Ja.

choit la corde 9, ii put percer

le

pont ck proue; mais

COffinl~

iJ

eiH

pl,!

fortir par

le

meme troll qu'il •voit

fait

Cl\

entrant , i!

y

avoit des crochets de fer mobi.

Jes

10,

attaches par des charnieres, afin quc le

co1·.

b.tau

ayant crevci le pont , Jes crochets

fe

pliaffenc,

fo

rouvrifient d'eux-memes

&

fe

priffenc

a

cour ce qu'elle$

rencomroient. Des qu'un vaiffeau ainfi arme approchoit

d'nn autre

a

la portee de la machine'

011

lachoit !<1

corde pour

I~

faire 1ornber du plus haut de

b

longue

piece de bois; des que le

corbeau.

e[oit tornbe on ab–

battoi[ le pant , au bout duquel ii

y

avoir des griffes

de fer pour ;iccrocher le bordage, (

V. )

CQRB.EILLE, f. f.

(Hi.ft

. nqt.

l fhthyo!Qg,

)

Coyett

a

fait graver

&

enluminer

fous

ce nom, a\)

11'.

50 ,

de la

premiere partie cte fon

Rect{til

dei

poiffons

d'

/lmb.aine ,

un

poilfon plat , c'e!l:-a-dire ,

a

corps comprin,e par les

cores'

elliptiqu~

, a(Jb; c;ourt , poinru par ks deux

pouts' uoe fois

&

demi plqs long que prqfond ,

a

tete

&

yeux gra.nds ,

~

bouche petite,

Ses f\ageoires font au noml;>re de fept , favoi r ; deux:

vcntrales, petites , poinrnes au deffom des deux pe.

Cl:orale , qui font rondes, petites ; \lne dorfale fort lon–

gue, plus haute devant que derriere; une derriere

]'<I•

pus ,

&

une

a

la queue qui ell arrondie.

La

~ol_lleur

de

.foo

corps ell;

venJ.

i

tachete

\!e pe.

COR

tltcs lignes tran(verfales , difpoffes par compar:timens

quarres qui imitent cerraines corbeilles d'o(1 Jui vient

fon nom:

fa

t~te

ell: ce dree en deffus avec trois ra.

yons brum, arques derriere Jes yeux , jaune dc!fous;

fon vencre rouge tigre de noir

1

fes nageoires font jau.

nes cxcepre la dorfale qui a une raie bleuatre entri:

unc rouge

&

une jallpe,

&

celle de !'anus qui

fl:

rouge

Ji

fa

racin~

&

cendree-bku

a

fon extremire.

R~marq11e.

Ce poilfon forme un genre particulier dans

la famille des fcares.

(

M.

AOANSON.)

CORDE

A

povAu , CoRDE A v10LON.

(Art

du

Bo–

)'a11dier.

) La fabrication des

cordes

a

violon

eft une cha–

fe qui ell: prefq\le rffervee

a

l'l talie; :Naples

&

Ro'me

en fourniffent route !'Europe,

&

ii y a toujours beau–

coup de myftert dans ces branches exclufives de com–

merce, On peut voir clans le

Ditlio1111aire raifon11J des

Sciences,

&i;.

a

!'article

BovAUDltR, que ceux meme

de Paris , qui font au nombre de

hui~

,

&

qui tra–

vaillent au fau)(bourg Saint-Martirt pres de Montfau.

con , font un grand fecret de Jeurs procedes, quoi–

qu'ils falfent plus de

cordes

pour ks horloges

&

!es ra–

que[[es, ou bien pour bam e

&

rogner la capade ou

l'etolfe des chapeliers , que pour ks inll:rumens de

mulique,

II

s'en fabrique quelques-unes

a

Touloufe ,

a

Lyon,

a

Marfeilk , mais coujours avec be;iucoup

de fecret. Ccla m'a fait defirer de conoo!tre

1'1

fabri.

catic.n <;le Naples ql1i ell:

la plus e!l:imee.

M.

Angelo

Angelucci , pres de la fontaine des ferpens ,

a

bie11

voulu fe preter

a

ma curiofire: c'e!l: de tous celui qui

en fait le plus grand commerce; car ii emploie plus

de cent ouvriers dans !es differens endroits du Royau.

me ou l'on pellt avoir facilement la macicre premiere.

C'e!l:

av~c

I.es

boyaux des agneaux de fept

a

huit

mois , que l'

on f

ait ks meillemes

cor4es

de

violqn ;

ii

ne fau t pas que !es agneaux paffent un an; ceux des

mois d'aouc

~

de feptembre font !es meilleurs, non–

feulement parce qu'ils one alors fept

a

huit mois qui

,elr

l'ftge le plus convenable, mais parce que la 1ai.

fon

la

plt1s chaude ell: aufli

la me1lleure

1

le

boyau

~·rtrnd

mieux , ii ell: plus liffe , plus

fee

&

plus fonore.

II n'e!l: pas furprenant qu'en France on foit mains

porre

a

ce mwail; on rue peu d'agneaux de

li

bonne

heure ; qn !es refrrve pour le commerce de la laine ,

&

on Jes

lailf~

grandir, au

lieu qu'en ltalie on en

rue un nombrc prodiaitux avant un an. Les boyaux

Qe veau

font

trop

gr~s

, ils n'ont pas la meme deli–

careffe

&

la meme

harmoni~

; Jes boyaux de mouton

(ont clans le merne

qs'

ils

pe

pcuvent fervir

que

pour

Jes grolfes

cordes.

M.

Angelucci

emploi~

quatre perfonnes

a

Naples,

qui vent deux fois le jour, dans Jes quatre coins de

la ville, che,: ks

capr6tari

,

efpeces de bouchers qui

vendent !es <;hevreaux

&

les agneaqx ; on rama!Te ks

boyaux, on !es paie cinq grains , ou

4'

f.

~

d. .;, cha.

cun ; mais comme ils fe rompent fouvent, ii

y

en

a

beauco\lp de perdus.

On met cremper ces boyaux dans de l'eau fraiche

pendant

2.4

heures , on Jes nenoie enfuite avec un

morceau de canoe de jonc , pour en acer

les excre.

mens, la

gr~ilfe

&

Jes membranes inuriles.

On les met dans une eau alkaline , qu'on appelle

dans ces atcelicrs

forte.

Pour compofer ce[[e eau , on

met

fur

environ

200

pintes d'cau,

20

livres de lie

~e

vin brulee , cela fait l'eau la plus forte; la plus foi–

ble par laquclle On CO(l1mence, doit etrc etendue ?ans

quatre fois plus d'eau ,

OU

a

raifon de quatre Jivres

de maticre alkaline pour

200

pintes d'eau. La pre.

1J1iere eau

~fl:

li

foible, qu'a peine y

apper~oit-on

le

oout de !'alkali en la mcttant fur la langue.

" On

met enfemble dix boyaux daos une terrine pleine

de cettc premiere eau ; on

la change quatre fois

le '

jour ;

it

chaque fois- on (l1anie ks boyaux d'un bout

a

l'aurrc ,

&

on Ies lailfe quelques momens

a

frc.

Tous

!es jours on augmente la force de l'eau ,

&

l'oo

met

Jes boyaux dans des eaux de pl us en plus fortes , en

:wgmenrant la <;lofe

Q<:

\'cal.I la

plus forte' qu'on melc

41Yec

la

p1us foible.