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C O R
&
r-econrbes
en
forme
d~
tenaille ou
'ck
dei.1x f'auci!;
!es oppofees l'une
a
l'autre : on s'e11 fervoit pour pin–
cer le belier
&
l'enlever. ·Ccs fortes de
corbta11x
forent
mis. en Cf:\lVre au fameux flege de Biiance par l'c:rn–
pereur Se'lere
:
ii n'y a guere de liege regulier
&
de
vive force qui foit plus memor?ble clans l'hiftoire, 11i
qui air
dur~
plus
long.rems, Dion dit que la ville
fut
afiieg~e
pendant trois ans par
les
flots , pour ain(i
dire, de toute la terre,
&
qu'il y avoic un
li
grand
pombrc d<; machines qu'on p'avoit jamais rien vu
tje
femblable.
Ce
meme auteur rappone que parmi les
m~chioes.
des a{Iieges , ii y avoit des
corb~411x
a
l'e~tremi1~
dcfqlld1 etoii:nt- des griffes de fer qu'on Ian,
~oit
centre les lilliegeans,
&
ql1i, s'accrochant
a
toqt
c_e
qt\~cton-11oit
prife,
l'enlevoi~
d'une vitelfe furprenante,
L<;
liege de Platee n'e!l: pas moins cflebre par la
grandeur des travau){-& des machines dent on fe fcr–
vit clans l'attaq\le
&
dans la dffenfe de ce\te place ,
&
!'on peut dire qu'elle fe defendic bien
main~
par
la
force qlle par \'imelligence
&
la valeur des ajiie–
ges: Thucydide dit que les a(liegeans ayan[ rnine une
.granc;le panie du no\jve<iu 1nur , par le moyen des ma–
,chiqes qu'ils plµntercnt fqr
l~s
plates-formes, ils dref–
ferer.t encore des batteries ailleurs , ce qui etonna
fore
Jes afi1eges; mais ils rompoient ]'effort d\l qelier· avec
des cordes qqi en dctournoient
I~
coup, ce qui ne
po11voit fe faire que par
le
moyen \]u
corben11
qu d11
)oup. ,Le bout q'en.bas de c;es cqrdes formoit plu!ieurs
pr~ncbes
en lacs courans, avec
lefquels on fai!ilfoit
la
\cte du belier q11'on elevoit en haut par le moyen
de la 111achine.
L.a
figure
1 ,
pla11cbe
II,
/irt militaire ,
1lt11m
&
machines
4~
g11.erre, danj
c~
S11ppl,
reprefente un
;orbeaie
a
lt11aille.
~oR~~AU
DJ;
Dt,rILLIU~,
dont je vais donner lade(.
cription' etoit line machine approchante de la grut; .
do[lt OQ
le
fert pour clever !cs fardeaux ; die etoit
compofee <l'un mat
-i,
(jig.
2.
planche XIII, dr.l mili<.
f;nnes
&
machines
de guerre,
Suppl.
) qui s'elevoit fur
le chateau
de
proue
3 ,
de
ia
hauteur c;le
Ill
uatre bra
f–
f
es; ce mat avoit trois palmes de diame·trn,
&:
frrvoit
QC
poip~on
par
le
hau t 4. La longue piece de bois ,
qu'on appelle le
rancher
dans Jes grues ,
&
qui por–
toit
I~
aorbeau,
pofoit for le pivot de fer qui etoit au
bot1t du
poin~on;
le
rancher tomnoit aife(l1ent de tous
Jes cotes fur foo pivot. affore par le moyen de la fel–
Jett~
fur
laqudle s'appuyoient !es lioQs : au bom dt1
rancher
5,
ii y avoit une poulie fur laquelle paffoic
h
corde
8'
~u
bout de laq\lelle etoit fufpendu
k
cor–
~etm
b
fort pointu ' done la f,gurc:; etoit en <;one
01.J
pyrarnidak ; ii devoit
etr~
de fer fond u
&
cros- pefant'
afin que tombant de fon propre poids, lorfqu'on
Ja.
choit la corde 9, ii put percer
le
pont ck proue; mais
COffinl~
iJ
eiH
pl,!
fortir par
le
meme troll qu'il •voit
fait
Cl\
entrant , i!
y
avoit des crochets de fer mobi.
Jes
10,
attaches par des charnieres, afin quc le
co1·.
b.tau
ayant crevci le pont , Jes crochets
fe
pliaffenc,
fo
rouvrifient d'eux-memes
&
fe
priffenc
a
cour ce qu'elle$
rencomroient. Des qu'un vaiffeau ainfi arme approchoit
d'nn autre
a
la portee de la machine'
011
lachoit !<1
corde pour
I~
faire 1ornber du plus haut de
b
longue
piece de bois; des que le
corbeau.
e[oit tornbe on ab–
battoi[ le pant , au bout duquel ii
y
avoir des griffes
de fer pour ;iccrocher le bordage, (
V. )
CQRB.EILLE, f. f.
(Hi.ft. nqt.
l fhthyo!Qg,
)
Coyett
a
fait graver
&
enluminer
fousce nom, a\)
11'.
50 ,
de la
premiere partie cte fon
Rect{til
dei
poiffons
d'
/lmb.aine ,
un
poilfon plat , c'e!l:-a-dire ,
a
corps comprin,e par les
cores'
elliptiqu~
, a(Jb; c;ourt , poinru par ks deux
pouts' uoe fois
&
demi plqs long que prqfond ,
a
tete
&
yeux gra.nds ,
~
bouche petite,
Ses f\ageoires font au noml;>re de fept , favoi r ; deux:
vcntrales, petites , poinrnes au deffom des deux pe.
Cl:orale , qui font rondes, petites ; \lne dorfale fort lon–
gue, plus haute devant que derriere; une derriere
]'<I•
pus ,
&
une
a
la queue qui ell arrondie.
La
~ol_lleur
de
.foo
corps ell;
venJ.
i
tachete
\!e pe.
COR
tltcs lignes tran(verfales , difpoffes par compar:timens
quarres qui imitent cerraines corbeilles d'o(1 Jui vient
fon nom:
fa
t~te
ell: ce dree en deffus avec trois ra.
yons brum, arques derriere Jes yeux , jaune dc!fous;
fon vencre rouge tigre de noir
1
fes nageoires font jau.
nes cxcepre la dorfale qui a une raie bleuatre entri:
unc rouge
&
une jallpe,
&
celle de !'anus qui
fl:
rouge
Ji
fa
racin~
&
cendree-bku
a
fon extremire.
R~marq11e.
Ce poilfon forme un genre particulier dans
la famille des fcares.
(
M.
AOANSON.)
CORDE
A
povAu , CoRDE A v10LON.
(Art
du
Bo–
)'a11dier.
) La fabrication des
cordes
a
violon
eft une cha–
fe qui ell: prefq\le rffervee
a
l'l talie; :Naples
&
Ro'me
en fourniffent route !'Europe,
&
ii y a toujours beau–
coup de myftert dans ces branches exclufives de com–
merce, On peut voir clans le
Ditlio1111aire raifon11J des
Sciences,
&i;.
a
!'article
BovAUDltR, que ceux meme
de Paris , qui font au nombre de
hui~
,
&
qui tra–
vaillent au fau)(bourg Saint-Martirt pres de Montfau.
con , font un grand fecret de Jeurs procedes, quoi–
qu'ils falfent plus de
cordes
pour ks horloges
&
!es ra–
que[[es, ou bien pour bam e
&
rogner la capade ou
l'etolfe des chapeliers , que pour ks inll:rumens de
mulique,
II
s'en fabrique quelques-unes
a
Touloufe ,
a
Lyon,
a
Marfeilk , mais coujours avec be;iucoup
de fecret. Ccla m'a fait defirer de conoo!tre
1'1
fabri.
catic.n <;le Naples ql1i ell:
la plus e!l:imee.
M.
Angelo
Angelucci , pres de la fontaine des ferpens ,
a
bie11
voulu fe preter
a
ma curiofire: c'e!l: de tous celui qui
en fait le plus grand commerce; car ii emploie plus
de cent ouvriers dans !es differens endroits du Royau.
me ou l'on pellt avoir facilement la macicre premiere.
C'e!l:
av~c
I.esboyaux des agneaux de fept
a
huit
mois , que l'
on fait ks meillemes
cor4es
de
violqn ;
ii
ne fau t pas que !es agneaux paffent un an; ceux des
mois d'aouc
~
de feptembre font !es meilleurs, non–
feulement parce qu'ils one alors fept
a
huit mois qui
,elr
l'ftge le plus convenable, mais parce que la 1ai.
fon
la
plt1s chaude ell: aufli
la me1lleure
1
le
boyau
~·rtrnd
mieux , ii ell: plus liffe , plus
fee
&
plus fonore.
II n'e!l: pas furprenant qu'en France on foit mains
porre
a
ce mwail; on rue peu d'agneaux de
li
bonne
heure ; qn !es refrrve pour le commerce de la laine ,
&
on Jes
lailf~
grandir, au
lieu qu'en ltalie on en
rue un nombrc prodiaitux avant un an. Les boyaux
Qe veau
font
trop
gr~s
, ils n'ont pas la meme deli–
careffe
&
la meme
harmoni~
; Jes boyaux de mouton
(ont clans le merne
qs'
ils
pe
pcuvent fervir
que
pour
Jes grolfes
cordes.
M.
Angelucci
emploi~
quatre perfonnes
a
Naples,
qui vent deux fois le jour, dans Jes quatre coins de
la ville, che,: ks
capr6tari
,
efpeces de bouchers qui
vendent !es <;hevreaux
&
les agneaqx ; on rama!Te ks
boyaux, on !es paie cinq grains , ou
4'
f.
~
d. .;, cha.
cun ; mais comme ils fe rompent fouvent, ii
y
en
a
beauco\lp de perdus.
On met cremper ces boyaux dans de l'eau fraiche
pendant
2.4
heures , on Jes nenoie enfuite avec un
morceau de canoe de jonc , pour en acer
les excre.
mens, la
gr~ilfe
&
Jes membranes inuriles.
On les met dans une eau alkaline , qu'on appelle
dans ces atcelicrs
forte.
Pour compofer ce[[e eau , on
met
fur
environ
200
pintes d'cau,
20
livres de lie
~e
vin brulee , cela fait l'eau la plus forte; la plus foi–
ble par laquclle On CO(l1mence, doit etrc etendue ?ans
quatre fois plus d'eau ,
OU
a
raifon de quatre Jivres
de maticre alkaline pour
200
pintes d'eau. La pre.
1J1iere eau
~fl:
li
foible, qu'a peine y
apper~oit-on
le
oout de !'alkali en la mcttant fur la langue.
" On
met enfemble dix boyaux daos une terrine pleine
de cettc premiere eau ; on
la change quatre fois
le '
jour ;
it
chaque fois- on (l1anie ks boyaux d'un bout
a
l'aurrc ,
&
on Ies lailfe quelques momens
a
frc.
Tous
!es jours on augmente la force de l'eau ,
&
l'oo
met
Jes boyaux dans des eaux de pl us en plus fortes , en
:wgmenrant la <;lofe
Q<:
\'cal.I la
plus forte' qu'on melc
41Yec
la
p1us foible.