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4;2

A N T

. &

chaque particulier !'honora d'un culte qui étoit un

témoignage de fes bienfaits. •On n'a point gravé le

furnom de dieu fur fes médailles,

&

on ne le dinin–

gue des ·autres princes de fon nom, qu'a fon ncz court

&

recourbé.

ANTJOcHus III, fut de fon vivant furnommé le

p-a11d,

&

ce titre lui a été confirmé par la poftérité,

qui feule a droit de le déférer aux rois. Il étoit fils

de Séleucus fecond

&

de Laodice.

ll

fuccéda

a

fon

frere Séleucus III, qui ne fit que paroitre for

le

tró–

ne. L'empire des Séleucides étoit alors en proie

a

la

rebellion; chaque province

fourniífoit un ambitieux

qui afpiroit au pouvoir fouverain. C'étoit fur-tout

clans les pays fimés au-&la du mont Taurus , que

l'efprit de révolte étoit le plus répandu.

Antiochtu

eut

fes propres fujets

a

conquérir ;

&

ce fut ceux qu'il

honora de fa confiance qui furent fes ph;1s dangereux

ennemis. Deux freres, dont l'un nommé

Molon

&

l'autre

Altxandre,

avoient obtenu les gouvernemens de

Ja

Perfe

&

de la Médie, des qu'ils furent armés du

pouvoir_, ils s'en

f~rvirent

pour fe rendre indépendans

<l'un pnnce dont ils méprifoient la jeunejfe.

Anliocbus

foftruit de leur rév.QJte , envoya contr'eux Hérodote

&

Xénon,

&

ne voulant point avoir des fujets

a

com–

battre_, il fe mit

a

la

tete d'une autre armée pour

faire la conquéte de la Célé-Syrie, dent Théedate,

qui en étoit gouverneur, avoit promis de Je mettre

en poJfeffien. Le monarque Syrien fut

re~u

dans Tyr

&

Ptolemalde comme un libérateur.

11

fut arreté daos

le

~ours.

de fes profpérités par l'inondatien du Nil

q_u1 ferv1t de barriere

a

l'Egypte.

11

fe retira

a

Séleu–

c1e , fur l'Oronte, ou

iJ

accepta la paix qui lui fut

offerte par Ptolomée,

&

qui lui écoit néceffaire pour,

réunir toutes fes forces contre fes fujets rebelles. Ses

Jieutenans avoient été taillés en pieces. Zenatc q1,1i lcur

fut• fubftitué daos Je commandement , effuya d'humi–

Jians revers qui laillerent Molan maitre de pluficurs

provinces.

Antioch11s

fentit alers Ja nécelfüé de fe mon–

trer lui-meme aux rebelles.

11

les joignit daos les plai–

ncs d'Apollonie. Sa préfence impofante pénétra de reí–

peél: les foldats de Molon qui pafferent daos fon camp,

&

ce chef

fe

vit abandonné. Le monarque, vainqueur

fans effufion de fang, tourna fes armes contre plu–

.fieurs peuples barbares qui faifoient des invafions dans

fes états. Ses premiers coups tomberent fur Artaba–

zane, vieillard décréplt, dont l'empire fubtiltoit depuis

plulieurs liecles,

&

dont Alexandre aveit dédaigné la

conquete. Ce prince trap foible pour rélilter aux for–

ces de J'Afie, foufcrivit

a

tOlltCS

les conditions qui

lui furent prefcrites.

Tandis

qu'.llntiochur

étoit occupé

a

·cette guerre ,

'Acheus, fon parent, qu'il avoit écabli gouverneur des

provinces fituées au-dela du Taurus, s'en fit precia.

mer roi dans la ville de Laodice en Phrygie.

/lntio–

~hus

différa de le punir pour marcher conm: le roi

d'Egypte, qu'il regardoit conime l'artifan de cette ré–

volte. Ces deux princes formoient des précentions Íllr

la

Célé-Syrie, la Phénicie , Ja

J

udée

&

la Samarie ;

&

comme ils n'appuyoient leur demande fur aucun

titre, il n'y avoit que la force qui put en a!furer

la peffeffion.

./Í11tiochus

fe mit

a

la tete de fon armée'

ks Egyptiens

l'atcendirent dans une

ch~ine

de mon–

tagnes du Liban. Ce fut-la que s'cngagea une frene

meurtriere, ou les Syriens eurent tout l'avantage. On

livra daos Je meme jeur fur mer un íecend combar,

dont

le

fucces fut indécis. Les Egyptiens vaincus fur

terre, choifirent une polition li avancageufe, que

le

vainqueur ne put profiter de fes avantages. La cam–

pagne foiv ante fut mémorable par la bataille de Ga·

za.

A111iocb11s

vaincu , abandonna fes conquéces,

&

fe

retira dans .fes états avec les débris de fon armée,

qu'il employa centre Acheus. Ce rebelle vivement

peurfuivi , fe réfogia dans Sardes, ville extrememen.t

fortifi ée , d'oli il fe

flattoit de défier les vengeances

d'un ma1tre irrité. Il y fu t trahi par un CréLOis qui

:te Jivra

a

Antio&bru.

Les droits du fang ne p urent le

ANT

fouftraire au fupplice, fes membres furent ·mutilés;

&

fa

tete fut attachée

a

une creix pour fervir d'exem.

ple

a

ceu:i: qui auroient la tentation de l'imiter.

An.

tiocbus

eut une nouvel!e guerre

a

foatcnir centre Ar–

face, fils de celui qui avoit fondé l'empirc des Par.

thes.

ll

trouva alors un ennemi véricablement digne

de lui. Arface mentra tant de grandeur

&

de capaci.

té,

qu'An1iochr1s

aima mieux l'aveir. pour ami que

d'ecre dans la néceffité de le traiter en .rebelle. Leurs

armées réunies

march~rent

contre Euthy_derr.e qui avoit

env:ithi la Baél:riane. Cette guerre tira en

longueur;

&

quoiqu'

Anriocbtts

la

flt

en grand capitaine, il trou–

va par-tout un ennemi formidable. Rebuté de com–

battre fans fruit, il laiffa Euthydeme pelfeffeur de fes

ufurpations. Cette ctffion lui-parut avantageltfe, parce

qu'clle mettoit une batriere entre fes états

&

les Scy.

thes Nomades qui fans ceffe infeftoient fos frontieres.

Ce prince incapable de foutenir Je repos , ne fe plai–

foit que dans

Je

tumulte des armes;

&

quand le calme

regnoit dans fes états, il porteit Ja

tempete chez les

voilins. L'Egypte affoiblie par fes divili9ns, excita

fon ambition.

11

rechercha l'atliance de Philippe de

Mar.édoine , également avide de partager une li riche

proie.

Antiocb11s

entra daos la Célé-Syrie , dont il

lit

la conquete , candis que Ph·iJippe qui s'étoit avancé

daos la Cherfonefe de Thrace, en impofoit

a

l'Egypte.

Les Romains flattés du titre de proteéteurs des peu–

ples,

&

d'arbitres des rois, écouterent les plaintes des

habitans d'Alexandrie, qui craignant de tombcr fous

une domination étrangere, implorerent leur affiftance.

Le fénat envoya des ambalTadeurs aux dcux monar–

ques pour Jeur offrir l'alternative ou de les avoir pour

ennemis , ou de mettre bas les armes.

A11tioclnu

affe–

él:a une aveugle déférence pour un ordre qui humi–

lioit en fecret fa fierté.

11

s'éloigna de l'Egypte avei:

fon armée qu'il conduilit contre Attale, roí de:

Pcr~

game

&

allié des Romains. Le fénat lui cnvoya un

amba!fadeur pour Jui fianifier qu'ayant

befo.in

des

troupes

&

de 1a 11one d'Ana1e, i1 eut

a

s'abcten

ir de

teutes hoftilités centre ce prince-,

&

cet ordre fut exé–

cuté fans réplique. Tandis qu'il étoit.occupé a cettC

guerre, Ptolomée lui enleva la Célé-Syrie

&

la

J•t•

déc.

Antiocbus

arma pour les reprendre. Les .Egyp–

tiens furent 1défaits fur les bords dli

J

eurdain ,

&

le

vainqueur entra triemphant dans les villes de:. Sidon

&

de Gaza, dont

les

riche!fes furent la proie dºú

foldat.

/Í.nlioch11s

ambitionnoit de rendre

a

fon cmpirc

l'éclat qu'il avoit jetté fous les premiers Séleucidcs,

par la réunion des provinces fituécs au-deJa du Tau

rus : mais Ja guerre d'Egyp(e l'empechoit ·dt: porter

fes forces vers l'orient. Ce

fot

pour la terminer qu'il

donna fa filie en mariagl!

a

Ptolomée done il cjefiroit

fe faire un allié. Cette princeffe devenue reine d'Egyp–

te , en embraffa les

intérets. Ce fot elle qui follicita

les Romains·

a

faire la guerre

a

fon pere.

.l1111iochu~

trop fier pour fiéchir fous l'ergueil d'un peuple qui

fouleit aux picds Ja pourpre des rois , aima

mieu~

etre leur ennemi que de ramper leur efclave. A¡rn1-

bal _, fugitif de Carthagc, que lui feul pouvoit dé–

fendre , fut le joindre

a

Ephefe pour l'affermir dans

le deffein de faire Ja guerre aux Romains.

ll

fut

re~u

avec magnificence ;

il

propofa de tranfporter le théi:–

tre de la g.uerre daos l'Jtalie, comme le: feul pays

o~

ce peuple conquérant étoit facile

a

vaincre. 11 ne lut

demanda que cent vaiffeaux avec dix mille hommes

de pied

&

mille chevaux qu'il Jdevoit joindre aux

forces de Carthage. Ses confeils furent

écout~s

&

ne

furenc point fuivis. Les courtifans jaloux de Ja

fave~r

de cet

illultre fugitif, le calomniercnt dans

l'ufprit

du monarq ue,

&

le plus grand général de: fon fiecle

fot traité comme un banni.

A111iochu1,

indecilc:

a

fes

confti ls, fut vaincu p(es des Termopiles,. par AIIi·

ríus , qui le forfa d'abandenner la Grece

&

dt:

fe

~e­

tirer en Afie. Sa puiffance ébranlée par ce prcm1er

-coup , pencha vers la ruine par une nouvellt défaite.;

&

apres une g.uem: ou

il

.avoit

.:u:

l'aggrdfeur, 11

¡¡cccpta