ALE
-non
J"'Ur jouir du ípeél:acle de fa gloire, mais pour
les ccinfoler de leur infortune.
11
cut pour St!igambis,
mere de Darius, ks mémes égards qu'il
da
cu pour
Ja
fienne.
11
entra dans la ccnce de cecee prince!le avec
.Ephdlion, fils de
fa
nourrice, qu'il avoic toCtj ours
bcaucoup aimé.
Alexandre
avoit des graces naturellcs ,
mais il étoit d'une peticc caille,
&
fon cxtéricur écoit
négligé. La reine
le prenant pour le favori , ¡¡drdTu
le falut
a
Epheftion : un cunuqut: l'avenilfant de fou
c:rreur, elle fe
jccte
a
fes
pieds'
&
s'excufe fur ce
qu'c:lle ne l'avoit jamais vu.
,-J/exandre
la rdevanc auffi–
tót :
O,
ma mere!
luí dit-il avrc bon té ,
vow
ne
vous
ítts
poinl
lromple
,
ctlui-ci" eft
tJtr./fi
Alexand'l't.
,,
Certes ,
,. die Quintc-Curce , s'il cut gardé cecee
rnodéracion
,. jufqu'a la fin de fes jours, s'il eí1t vaincu
l'orgucil
,. &
h
colere dont il ne put fe
rendre maltre,
&
,, qu'au milieu des feftins il
o'da
pas
treropé íes mains
,, dans le fang de fes mcilleurs amii, ni été
Ii
prompt
,, lí
fairc mourir ces grands hommes auxquels il de–
" voit une partie de fes viél:oires, je l'aurois efrimé
,, plus heureux qu'il oc s'imaginoit l'ém:, quand il
,, imicoit les criomphcs de Bacchus , qu'i l rcmpli!foit
,, de fes viéloires les rivages
de
l'Helleíponc
&
de
1'0-
,. céan : ma is la fortune n'avoit point encare égaré
,, fa raiíon;
&
comme elle ne faiíoic que commencer
,, a
lui prodiguer fes faveurs, il
les rec;;ut avec mo–
,, dération ; mais
a
la fin il n 'cut pas la force de la
,, foucenir,
&
fue llccablé fous
le
poids de
fa
gran–
,, dcur.
11
clt
cercain qu'en fes premieres aonées il
,, íurpalfa en boncé
&
en continence tous
les
rois
,, qui l'avoient précédé.
11
vécut avec
les
filies de
u
Darius , princeífas de la plus rare beauoé , comme
,. fi
elles euffcnc écé fes fceurs;
&
pour la reine , qui
,, paífoit pour la plus bdle perfonne de fon
liede ,
,, il eut l'accention d'empt chcr q u'il
nt:
íe pa!Thc ricn
,, qui pClc lui déplaire
:
enf:in il
ti:
comporrn avec tant
,, d' humnnicé, mvers les princclfes
Ces
captives, que
,, ricn ne
leur manqua que cecee confiance qu'il eít
., impoffible au vainqueur d'inipirer ,, . Suivant Plu–
turquc:,
Alexa111irt
ne fe pern1ic pas meme de voi r
la
ft:mcne de D-1rius. Ce prince avoit coueume d'appel–
Jc:r les dames Per!Cs ,
lt mal des
)'et/K..
U
n'eu ufa pas
de mem
o avec la vellve <le: Memnon , cec excellent ca–
pitainc:
e.Je:D arius; mais ce
fue
a
la follicitation de
l'arménion, qui cut la baífeíre d'licre
le: mini!he de
fon impudique maitre.
L e
fu
ces de cette bacaille ,
livréc aux environs
<l' llfus, ouvrit cous ks paífages aux Macédooic:ns.
Ale–
;<a11dre
nvoya un déeachemem
a
Damas en Syrie, fe
fa1fir du créfor royal de Perfe ,
&
alla en períonoe s'af–
for~ r
de
ports
&
des villes maritimes le long de la–
M édi1
rranée. Plufi.:urs rois vinrcoe lui jur-er obéilfan–
ce ,
&
lu i rcull'ctre l'!lc: de
hypre
&
la Phénicie,
ll
l'c:xc~pcion
de Tyr qui, fiere de
fa
Iituacion au mi–
lieu de In mer, forma la réfolueion de
íc
défc:ndre.
.dlexandre
employa fept mois enciers au ficgc de ' c:cte
v ille, <lonc
la prifr:
forme une époque mnarquablc
dan
la vie de ce conquérant.
11
eue
a
combactre tous
le él1'mens ,
&
il ne s'en rend ir maitre qu'apres l'avoir
joinu: au cootincnt , dont elle étoie féparée par une mer
or.igeufe.
La priíe de Tyr fue fuivie de celle de Gaza , capi–
t
le de la
yrie.
cm: nouvdle conqueec lui couta plu–
licur
blelfures. Dans toutcs fes cxpédicions, il em la
i
:me faoelfc , In mcme intrépidilé
&
la meme fortu-
11e.
11
fo uilla ccpen<lnnt la gloire qu'il s'écoit acq_uife
cv nt
.1·u ,
par fon inbumaoité enven ce Bctis q ui
•n étoit OUYerneur.
11
ne pOUVOÍe
pruchcr
a
Ce gucr–
ricr que
1
r ' filln nce généreu e,
&
fa
fi
élit .
a
fon mai.
~re
.
•
flt.Yt11 lrt
,
oubliant dans ce momeot le égards dus
:1
la v lc;ur, le fic mourir de
la
rnort des coupables ;
tind1s _qu'il refpiroit cncorc, il lui
6t
paífer des
, ourrl)1crs
.i.
tr;¡ crs les t:iloos,
&
l'ayant
f
ir acta her
"' un cham e , on le traína autour de
1
vilk: il ula
\le. c
t
.e bMb.trie
a
l'c:xcmple d' chille , done il fe di–
(!
ll
l
J u.
';!\
' n 1 qu'Homcrc
fic
le
m~lhe
r <le
ALE
Iktis ,
en louant fo n héros
f:'
roce
daos
(es vengeances.
Alexandre fe rendit en Egypte , don e les pcupks ,
fatig ués de la domin cion des Perícs qui les trai toient
en maicres ambicieux
&
avares ,
l'atcendoie!li' comme
' lcur libéraccur.
JI
s'avan~a
vers Memphis q ui ,
a
la pre–
tniere fummacion , ou vric fes pones , candis que fes
licuccnans marchoient vers Pelufe , qui lui ma nera la
plus prompce obéiffimce.
La
révolut ion
fue
rapide. Les
Períc:s , épouvancés. de cctce défeél:ion générale, ahan–
donnerent un pays qu'ils écoicnc dans l'impoilfance de
défrndrc. M azaze , lieucrnant de Darius , ne íauva fa
vie
&
fa
liberté qu'en livrant au héros Macédonien
1
s ·
tréfors de fon maitre.
Altxandre,
auffi policiquc que guerrier, écudi:i le ca–
raélere de
r~s
nouveaux fujecs ,
&
profica de kur foi–
blelfe pour affcm1ir fa domination nailfance.
U
réca–
blit les aociennes coucumcs
&
les cérémonies religieu–
fes abolies par les Períes. Les Egyptiens, gouvernés
par leurs propres loix,
&
libres
daos l'cxercicc de
kur culee,_oublierenc qu'ils avoienc un maicre. Cecee
narion, nacurdlement indoeik, devine fnum iti:
&
fi–
delle , des qu'1dle fervit fes dii:ux fuivanc fes pcnch.111s.
Cecee conqueu: fe
fit
fans effufion de fan g.
Alexandre–
paroic vraimcnt grand dans les moyens qu'il prir pour
la conferver.
11
favoit qu'un conquérane peut déva–
fier avec impunité tout un royaumc , mais qu'il ni:
pouvoit abaccre un aucel ou un bois íacré fa ns exci–
ter un bouleverfcmenc géneral. Pour plaire
a
fc
s nou–
vc:aux fujets
~
il affcfta pour
J
upiter Ammon le ref–
pe.étdone ils étoienc pénécrés; mais av anc d'allor con–
fulter l'oracle de ce dieu,
il
s'aílura d'une répohfe
fa–
vorable par des largeíres prod iguées aux prtcres men–
cénaires. Ce voyage entrepris
a
la cece d' une armée ..
offroit les plus grands pfols dans un pays ou le ciel
avare de fes ea•Jx, faie du fo) une malfe de poufficre
&
de fable.
A/exa11dre
ne fut point arreté par l'cxem–
ple de Cambiíc qui, daos ce voyage, avoir pet:du une
armée de cinquance mille bommes , qui fue eníével ie
fous éles montagnes de {able. Les M acédoni1:os prets
a
périr d ans ces contrées brúlances ' éeoirnt tounncncés.
de la foif done cous alloient cxpirer, fan s un nuage qui
modc!ra la chalcur,
&
leur fournit une ploic abon
lan~
te. Cecee pluie fue regardéc comme un miracle opéré
·p ar
J
up iter , en faveur du prince qu i venoic vifüer fon
oracle. Ce premier bicnfait fut fuivi d'un fecond vrai–
menc. merveilleux. Les vencs avoieat couverc de fable
les bornes qui íervoient de ·guides aux voyageurs ,
&
k s Macédonicns erroienc fans cenir de roure cercai ne ,
loríqu'uri effi im de corbeaux .fe préfenta devane
leurs
enfeigoes,
s'arr~tanc
de di!tance en dillance pour les
aetendre ,
&
les appd l:me par leurs croalfemens pen–
danc la nuic.
.dlexandre
qui avoit regardé comme faux
les preroic:rs miracles, adopta ceux- c1, q u' il précendoit
donner pour marque de fon origine célellt: qui com–
men~oit
a
fiacter fon ambition.
Le caraél:ere de la di vinicé
imp rimé
a
ce conqué–
ranc , étoit
le
triomphe de la pol itique pour aff ..rmir
fon pouvoir fur un peuple íupc:r!tilieux, accomomé
a
adorer ce qu'il
y
avoic de pl us vil : mais ccc orgueil
le rcndit méprifable aux yeux des fages d'entrc les M a–
cédoniens : lc:ur voix fue écoulfée par les clameurs de
la mulcicude ; ils furenc obligés d'obéi r
&
de íe cai–
re. A fon recour du temple d' Ammon , il voulur laif–
fcr dans l' gypce un rnonumcnt d urable de
fa
puiffan-
e.
11
choific un efpace de quatre- vingts llades entre
la mer
&
les P alus Aaréotidcs , pour
y
fo nder une
ville qui de fon nom fo t appclléc
Alexandrit.
L a com–
modité de fon pon. les prcvilegc:s done il la grarifia,,
les édifices done il l'cmbcllic, en firenc une villt: céle–
b re qui devine dans la fu ice la capi cale de touc le:
ro·
yaume. T andis qu'il en
era~oit
l'enccinte avcc de la
fari ne
&
de l'orge , fuivant l'uíage des
acédoniens,
une mulcirnde d'oili:aux de toucc lfpcce en fic
fa
pl–
ture.
AJ.
xa"drl
qui
.iifoir cout Ícrvir
a
fc:s delTcins ,
emprunca
l'organe des prétres pou r
déclar~r
au peu–
ple crédule , que
phé omcne écoic un
figoe
ue
touccs les n tions
s'y
r
r
i~nt
ca
f.
k.