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D 1F r ANTEs
tacher
de
grands cercles d'or
~
d'
argent
o
u
de cuivre; selon leurs facultés.
J
ugez quel
spectacle ce doit (hre pour un étranger. Je
vous avoue qu'on
s'y
fait diffieilement, et
que des usages si éloignés des notres nous
.deviendraient fort onéreux , si la Provi–
d~nc;
, qui nous soutieut, n'adoucissait nos
degouts.
J
e ne vous dirai rien
a
présent du Goú-–
~eruement
du Pays, qui est aujourd'liui sous
la puiss_ance d'un usurpateqr. Ce Nabab (1)
est fils d'un pion ou soldat. Etant jeune en–
core , il avait été donné au :fils du Roi
.Jé–
gitime , et fut ,élevé · avec ' lui. Ce traitre
s'insinua si .bien dans les bonnes grfrces du
jeune Prince
~
que c€lui-ci, devenu Nahab.
·apres la mort de son pere , en :fit son pré...
mier Ministre, et son homme de confiance;
-ce trait de bienfaisance et d'amitié lui a
•.couté cher; cat' ce perfide Ministre l'a fait
massacrer ets'est emparé
dú
Royaume,
qu~il
gouverne despotiquement. Cela seul suffit
pour vous donner une idée du Gouverne–
ment actud du Bengale.
J
e ·crois avoir ,satis.–
fait -aux dijJ'érentes questions que
VOl;J-S
m'avez
faites; pe-ut-etre un jour je vous
i~struirai
plus at:nplement de l'état de nos l\Jissions,
.,qpe je recommande
a
VO's
prieres.
,(
1)
On appelle Nabab
le
Roi
ele
Bengale.
LETTRE