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LETTRES ÉDIFJANTES
allurné contr'elle la plus vive persécutJOn ;
que
le
Roi, qui commen<;:ait
a
favori ser les
Chrétiens, s'est laissé intimide r p ar les
me–
·naces de leut'S ennemis ,
et
qu'il poursuit
.actuellement les premiers, avec toute
la
fu–
I'eur que peut Ínspirer la haine trnie
a
l'in–
téret.
J
e ne crois pas devoi r
fin
ir
cet.telettre ,
qui n'est p eut- etre déja que trop longue'
sans vous dire un mot
du
P::lys ou je suis.
Chandernagor n'est point cnvironné de mu–
railles comme Pondichery. Cette Ville est
ouverte de tous cotés , et exposée aux in–
cursions des ennemis. Les 1\iarattes vinrent,
il
y
a
douze ans, jusqu'aux environs d e
la
place, avec une armée de pres de cent mille
hommes.
A
la vérité , ils
n'
o'serent appro–
cher
a
cause du canon de notre Fort ,
c¡ui
n'rt
que de tres-mauv·aises murrtilles, flan–
quées de
quat.rebastions sans aucun ouvrage
extériear. Ce.pendant il y
~ut
quelques déta–
chemens de ces
harbares~
qu i
~
plus hardis
que
les autres
J
voulurent s'·avancei' pour
piller ; mais le feu con tinu el qu'on fit sur
eux l es épouvanta , et ils retournerent sur
leu rs pas.
En général ,
le~
P,engalis, excepté ceux
des grandes Villes
qui
paraissent assez
poli–
éées, sont. sauvages et peu propres
a
forrner •
d es sociétés . Leurs ma1 sons, qui son t cou–
vertes de
p;:~ille,
ne sont composées que de
nattes
entrehcées,
ou de quatre petites mt:i–
raille-s de boue. Ils
~·
ont ni tables, ni
lits,;