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,.38

LETTRES ÉDIFJANTES

allurné contr'elle la plus vive persécutJOn ;

que

le

Roi, qui commen<;:ait

a

favori ser les

Chrétiens, s'est laissé intimide r p ar les

me–

·naces de leut'S ennemis ,

et

qu'il poursuit

.actuellement les premiers, avec toute

la

fu–

I'eur que peut Ínspirer la haine trnie

a

l'in–

téret.

J

e ne crois pas devoi r

fin

ir

cet.te

lettre ,

qui n'est p eut- etre déja que trop longue'

sans vous dire un mot

du

P::lys ou je suis.

Chandernagor n'est point cnvironné de mu–

railles comme Pondichery. Cette Ville est

ouverte de tous cotés , et exposée aux in–

cursions des ennemis. Les 1\iarattes vinrent,

il

y

a

douze ans, jusqu'aux environs d e

la

place, avec une armée de pres de cent mille

hommes.

A

la vérité , ils

n'

o'serent appro–

cher

a

cause du canon de notre Fort ,

c¡ui

n'rt

que de tres-mauv·aises murrtilles, flan–

quées de

quat.re

bastions sans aucun ouvrage

extériear. Ce.pendant il y

~ut

quelques déta–

chemens de ces

harbares~

qu i

~

plus hardis

que

les autres

J

voulurent s'·avancei' pour

piller ; mais le feu con tinu el qu'on fit sur

eux l es épouvanta , et ils retournerent sur

leu rs pas.

En général ,

le~

P,engalis, excepté ceux

des grandes Villes

qui

paraissent assez

poli–

éées, sont. sauvages et peu propres

a

forrner •

d es sociétés . Leurs ma1 sons, qui son t cou–

vertes de

p;:~ille,

ne sont composées que de

nattes

entrehcées,

ou de quatre petites mt:i–

raille-s de boue. Ils

ont ni tables, ni

lits,;