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Ile connue, quoique beaucoup de voyageurs
assurent que celle de Borneo_, vers la Chine,
est plus gra_nde encore.
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ous avions autrefois
a
J\'Iadagascar un ·étahlissement Franc;ais ,
qui
ne subsiste plus depuis quelques années.
Il
y
a
quelques années qu'un des Rois de cette
Ile mourut. Ses sujets voulurent reconnaitre
le Roi de France pour leur Souverain, a
condition que ce Monarque leur donnerait
pour vice-Roi un certain Fran<;ais qu'ils dé–
signerent , et qu'ils avaient vu dans leur
Pays. Ce Franc;ais devait épouser la filie
unique du Roi défunt, afin d'avoir des en–
fans de son sang.
Le
Fran<;ais accepta
la
proposition , quitta l'épouse légitime qu'il
avait
a
l'i1e de France ou .il était établi, et
se rendit dans son Royaume , accompngné
d'une vingtaine de ses compatriotes dont
il
avait formé sa Cour. Mais son regne ne fut
pas de longue
durée.
Les Fran<;ais s.e com–
porterent si
mal
a
l'égard de leurs bienfni–
teurs, que
ces
Insulaires fatigués des insultes_.
qu'eux et leurs femmes en recevaient , les ,
massacrerent
tous.enun
jour.
Je ne m'arreterai point
a
vous détailler
les dangers que nous avons courus jusqu'a
Chandernagor; ie vous
dirai
seulement que
nous
sommes arrivés dans cette
Ville,
apres
avoir essuyé tous les cap rices del'
air,
et les
fureurs d'une mer féconde en naufrages. ·
Mais je. ne vous laisserai pas ignorer·un
éve–
nement mémorahle qui a jeté l'épouvante
dans
tout
le Rnyaume
de
Beng,ale.
J
e ne
fus.