E G I
pour
la
premiere fois de
(a
vie ,
a
fuir devant les
ennemis. Cependant les Danois, qui n'a oient point
formé des projets de conqueces, ni d' ' rabliffemen ,
contens d'avoir ravagé la campagne
&
d'avoir fa it
un immenfe butin , remonterenr fur Jeurs vaiífeaux.
Animés par l'éclat de ce {ucces, les Danois, deux
ans apres, inforlllés que les habirans
d~
Cornouaille
bruloient d'impatience de fecouer le ¡oug des An–
glois, revinrent en plus grand nombre encore que
la premiere fois : ils de fcendire nt fur les cotes Bri–
tanniques,
&
allerent dans la province de Cor–
nouaille, ou ils furent res;us comme des libératenrs.
Apres s'etre fortifiés par le nombre confidérable des
rebelles qui fe joigcirent
a
lenr armée' ils fe mirent
en marche pour aller combattre
Eghert,
qu'ils crai–
gnoienr d'autant moins, qu'tls fe reífouveJloie nt de
la viaoire qu'ils avoient remportée fur luí. Mais la
célérité du monarque Anglots qu'ils croyoient fur–
prendre, affo iblit leur confiance ;
Eghert
vint an–
devant d'eux avec toutes fes force.>, les rencontra,
&
leur livrant bataille aupres de Hengifi-Dun ,
dans le pays de Cornouaille , il effas:a, par une
viétoire complette la honte de la d ' faite qn'il avoit
éprouvée
a
Charmouth, deux ans
a upt~ ra va nt.
Ce
fucces termi.1anr les exploits héroiques
d'Egbert,
dé–
livra pendam le refte de fon regne fes états
&
l'
An–
gleterre entiere des invafions des Danois. Coro–
m e
fi
Eghert,
en ceífant de comb;tttre, el'1t ceífé
d'exifter , les hifioriens ne rapporrent plus ríen de
ce prince: quelques-uns difent feulement que ce fut
peu de tems apres la retraite des Danois,
qu'Egbert,
par un édit approuvé par l'alfemblée générale de la
nation"' voul ut qu'a l'avenir, on donnat le nom
d'An–
gleterre
a
certe partie de la Grande-Bretagne qui
avoit jadis été conquife par les Anglo-Saxons,
&
aont ils avoient formé fept royaumes. Rapin- Thoi–
ras foutient,
& ,
je penfe, avec rai(on, que ce fait
n'efi ni vraifemblable, ni vrai: ille croit invraifem–
blable , paree qu
'il
luí paroit hors de tome appa–
rence,
1°.
qu'Egbert ,
Saxon lui-meme,
&
poífef–
feur d'un royaume dont toutes les provinces étoient
hahitées par d
S
Saxons' ait donné
a
ces fept royau–
mes le nom d'
ArzgLeterre:
2
°.
paree que les roya u–
m es d'Efianglie, de Mercie
&
de Northumberland
habités par les Anglois, étant fes tributaires, on ne
peut fuppofer
qu'Egbert,
vainqueur de ces royan–
mes' air fongé a contraindre fes íujets viél:orieux
a
prendre le nom des peuples qu'ils veooient de fub–
juguer. D'ailleurs , il eft prouvé que long-tems
avant ce conquérant, on appelloit indiffé remment
les trois peuples qui s'étoient établis dans la Grande–
Bretagne, du nom
d'.AngLois,
comme l'a fait Bede ,
dans fon
Hifloire Eccléjiajliqut?. de La nation Angloift ,
écrite fort long-tems avant la diffolution de l'hep·
tarchie. Mais c'efi le fu jet d'une dilfertation,
&
ce
n'efi point ici le lieu de diíferter.
Eghert
couvert de gloire, mourut apres
37
ans
de regne ,
20
ans comme roi de
W
effex ,
7
revetu
de
la
dignité de chef fupreme,
&
10
comme fou–
verain de toute
1'
Anglcterre: il ne laiífa de Redburge
fon époufe, qu'un fils, Ethelwolph qui lui fuccéda ,
rnais qui n'eut aucune de fes grandes qualit
's,
&
qui,
par cela meme fut moins funefie
a
fes contempo–
rains.
(L. C.)
EGERSIS, (
Mujiq.
des anc.)
chanfon des Grecs
pour le lever des nouveaux mariés.
(F. D. C.
)
*
§
EGIALÉ, (
Myehol.)
une des trois Graces. ..•
Il efi vrai que quelques auteurs donnent ce nom
a
l'une des Graces.
P'oye{
le
D iRionnaire de La FahLe,
par Chompré ; mais on nomme plus communément
&
avec plus de fondement les trois Graces ,
Aglaia
o u
E
glé,
Thalil}
&
E
uphrójine.
On connoit deux
Egiali,
l une fceur de Phaeton ,
qui
fut
changée
en peuplier ave
e
fes
{c:eurs ;
l'autre
EGO
filie d'Adrafie
roí d Argos " fe
mm
e
de Diomo
e;
v1
ime malheureule
d~
la
' n
ance d
V
nus •
bleífee par
i
mede au fiege de
roye.
EGOUTTER
1
s
a rres,
(
.Agri
. )
pour
deffi~
her
les terre ,
qui
ranr d ns d s ba .fond
ru;oivent
l'eau de terre
oitine. , ou celle qm
r
tenant
1
eau,
fonr pr fque toujours
fi
humid s, qu
·ll
s
ne pt
u–
vent rre labour ' es , illl.tffit
d
pra iqu r .a
u
tour de
chaque piece de rerre tm bon
fo{f~;
pour arr\!t r le
ea u · qui viennent de terres voiíines &
a
fin
'.
rro:
r–
t er
1
ea
u
de la piece
m ~.
me, pour
p
u qu' He a
ir
de
pente, fur-rout fi on
la
laboure en
pl
nche ou par
fillons. Dans le cas
Ott
il y auroit un fond
au
milictl
de la piece, il fera n ' ceffaire de
la
r efe ndre par
un
bon fofii ' qui conduife l'eau dans le foíli' du pour–
tour, meme de fa.ire de
p
rit es rigole
en patte
d oie qui about tífent au fecond foífé. Ainfi
l'art
con–
íifie uniquement
a
donner a ces foffi
S
la dircétion
1
plus avanrageufe pour
1
' cou\ement de
I'
au
rela–
tivement
a
la pente
du
terrein.
uand l'in ,galit
1
dn
terrein eft peu confidérable , il
fuffir
de former de
profonds ftllons) qu'on pourroit comparer
a
de pe–
tits foffés : on fe fervira pour cela d'une force char–
rue qui ait deux écu!Ions ou grand verfoirs fort
évafés , avec un long foc pointu
&
fait en dos d'ane
a
fa partie f..tpérieure. Ces charrues n'ont pas befoin
de cotare , paree qu'il ne s'agit point de couper une
terre endurcie, mais feulement d'onvrir dans celle
qui eft déja labourée , un large
&
profond fillon qui
puiífe tenir lieu de foífé. Ces profonds fillons fe nom–
ment en quelques endroits des
maítres.
On a coutume de former dans les terres argilleufes
des fillons ou l'eau fe ramaífe
& s' ' coule comme par
des ruiifeaux. Mais on doit
obferv.erde ne pas les
faire pres les uns des autre
s , tant pour éviter
la
perte inuti le du terrein, que paree qu'il n'efr pas
avantageux de trop faciliter l'écoulement des eaux.
Car il
y
a plufieurs circonfiances o!1 les grains fouf–
frent de la féchereífe, fur-tout en été
&
dans les
pays chauds.
Quand les terres ne font pas extremement fujettes
a etre inondées' on fait les tranchées difiantes les
unes des a utres, quelqnefois de cinq roifes, de qua–
tre ou de deux ' larges de quatre
a
cinq pieds' fur
deux ou trois de profondeur;
&
les terres ai nfi
la–
bourées fe nomment
urres lahoudes en planches.
La
terre qu'on tire des tranchées fe répand fur les
efpa~
ces intermédiaires,
&
y forme une élévation en
dos-d'ane. On rabat la crete des folfés, puis on
la–
boure
a
la charrue. Lorfque les terres fon
plus
fujettes aux inondarions, on ne laiífe d'un fillon
a
l'autre que trois ou meme deux pieds de difiance
i
c'eil ce qu'on nomme
Lahourer en billons.
Quelques auteurs con feillent de ga rnir le fond
des tranchées a vee des pierres,
&
de les recouvrir
avec un pe
de terre des foífés.
Il
efi vrai que les
vuides qui fubúfient entre ces pierrailles pourroient
favorifer l'exreníion des racines d'herbcs uriles pour
le bétail , ce qui feroit que ces e?droits ne feroient
pas abfolument perdus pour le laboureu r; mais ce
travail efi co fireu x. La terre la plus fine, emportée
par l'eau , venant
a
fermer les petits Ínterfric
S
dea
pierres, l'eau ne
s'y
coulera que difficilement.
D'ai lleurs , les pierres s'enfonceront dans
la
vale~
quand le terrem fera fort mou. Ainíi du fafcinage
feroit préf' rable
a
tous égards : en le couvrant de
terre on
y
recueilleroit de l'herbe, done les racine>
auroient encore plus de liberté pour s'érendre. On
peut employer des épines ' du bois d'aune'
&c.
a
ces
fagot · o u fafcines.
Les pierr ·es font plus praticab es d ns des pota–
gers; encore eft-on obligé de les r l ver de tems
en tems.
11 faut auffi ,urer tous les
trois
ans les foffi '
s
qui