COD
fait amortir fes feuilles au feu , & on fes applique
communément ainfi fur les bleífures de peu de con–
féquence, mais pour les bleffures coníidérables, fur–
tout celles des pieds , on exprime de fes racines le
fue que l'on fait couler dans les plaies, qu'on recou–
vre enfuite avec une feuille. On fait manger auíli
ces feuilles pilées
ave~
les feuilles d'une douzaine
d'autres plantes, acres, acides
&
ameres, telles que
le
langafa,
le
fonboug,
le
boaya
,
le
bajilic fltlajji,
le
micka,
&c. Le fue exprimé de fes feuilles fe coule
dans les oreiUes purulentes
:
il fe donne aux enfans
P.our les coliques contre les vers : avec le lait aigri,
11
arrete la dy.ífenterie: fa décoétion fe boit dans les
douleurs néphrétiques, les fievres ardentes, l'hydro–
pifie
&
la mígraine.
R emarque.
ll
ne paroit pas qu'il y ait la rpoindre
\ différence entre le
codagen
du Malabar, & le
pan–
caga
de Ceylan ;
&
c'efi peut-etre par oub1i que
Rumphe n'a pas fait mention des poils que Van–
Rheede a obfervés fur cette plante.
A
u refie, le
co–
dagen
efr certainement une efpece
d'hydrocotile,
&
vient dans la cinqui6'me fetlion de la famille des om–
b elliferes,
Otl
nous l'avons p1acée.
Voye{
nos
Familles
des platues, volume
JI,
page
100.
(M.
ADANSON.)
CODDAM
PULLI,
f.
m. (
Hijl. nat. B otaniq .)
nom que les Malabares donnent
a
un grand arbre,
tres-bien gravé, par Van-Rheede, dans fon
Hortus
Malabaricus, yolume
I,
page
41
,
planclze
XXIV.
Les
Malabares l'appellent eneore
ota pulli,
&
les Brames
áarambo.
'C'eft le
ghoraka glzokatu
de Ceylan ; le
car–
capuli
d'Acofta,
&
le
cambogia
1
gutta
de
M.
Linné ,
Sy flema 1uztura3,
édition
I 2,
page 3
6'1.
Cet arbre s'éleve
a
la hauteur de
6o
a
70
pieds;
fon tronc e!l: droit' cylindrique' élevé de douze
a
quinze pieds, fur trois
a
quatre pieds de diametre'
&
couronné par une címe fph éro!de épailfe, compofée
. de branches oppofées' deux
a
deux, en croix, cylin–
driques, écarrées d'abord fous un angle de trente
d égrés' enfuite horizontalement'
a
bois
blanc' re–
cou vert d'une écorce
noir~rre
e'xtérieurement, rou–
ge au-deífous ,
&
blanc-jaune au-dedans.
Sa racine eft groífe, piquant droit fous terre ,
&
ramifiée en nombre de groífes branches qui s'éten–
(3ent horizonralement
a
une gran e diítance.
Les feuiUes font au nombre de deux
a
quatre fut
chaqne branche, oppofées , en croix, elliptiques,
pointue[) aux deux extrémités' longues de quatre
a
:fix pauces' une fois
a
une fois
&
demie moins lar–
ges , entieres , épaiífes, fermes ,
luifantes , verd-
- brunes deífus,
el
aires deífous , relev ées en-deífous
d'une cote fans nervures' & portées horizontalement
fur un pédicule cylindrique' íix
a
huit fo is plus court
qu'elles.
Les branches 'font terminées
e
ha cune par une fleur
incarnate' fe1Iile, ouverte en étoile' de quatre
a
cinq lignes de diametre.
·
Chaque fleur efi hermaphrodite, polipétale com–
pletté, pofée au-deífous de l'ovaire
&
caduque;
lle coníifte en un calice
a
quatre feuill es elliptiques'
concaves , une fois plus longues que larges , épaiífes,
verd-jaunes; en une corolle
a
quatre pétales fembla–
hles' rouge-jaunatres '
&
en huit
a
dix étamines
blanches
a
antheres rouges; placées au- deífous d'u n
difque' fur leqüel eft élevé
t~n
ovaire
fph¿ro!d~
a
.huir ou aix angles' couronne par qt;atre ou
c~nq
ftiomates ·en rayons rampans, ou plutot par un íbg–
m~te
hémifphérique ' marqué de quatre
a
cinq
íillons.
L'ovaire en múriífant devient une baie fphéro1de
'de trois pouces de diametre d'abord, verte, enfuite
jaune plus
blanch ~h re
' relevée de huit
a
dix co tes
arrondies
&
marquées d'autant de fillons corref–
pondans
a
autant de loges
&
de cloifons membraneu–
íes
~ ~ cha~r
blanche
~ conte,na~t ,hacun~
une
graine
COD
en feve elliptique , comprimée bleu-noire
longue
d '
e
.
'
'
un pouce, une
IOIS
&
demie moins large
&
atra-
chée
vertica~en;~nr
par le milieu de fa longaeur au
placenta qLu s eleve comme un axe au centre du
fruir.
Culture.
Le
coddam pulli
croit au Malabar dans les
terres fablonneufes ;
il
fleurit
&
frutlifie une fois
l'an en mars.
Q ualités.
Toutes fes parti es ont une faveur acide
aífez douce; fes fleurs font fans odeur. Lorfqu'on
fait une incifion
a
l'écorce de fes racines
&
de fon
tt·onc,
il
en coule une liqueur blanche tres-vifqueu–
fe, fans odeur, qui en{¡' chant forme cette gomme
réíinc, appellée
gomme-gutte,
jaune-fafran, opa–
que ' fans odeur., laiífant une
lé
gere acr té dans le
gofier.
U{ages .
So n fruit fe mange crud,
&
les Malabares
l'emploient fec en poudre dans lenrs alimen.s, com–
me un aílringent favorable dans les flux
d
ventre
bilieux.
La gomme-gutte efi un purgarif que les Indiens
prennent diífous dans l'huile de lin ,
en buvant
l'eau dans laquelle ils en ont fait infufer élix a feize
grains pendant un e nuit.
Cette gomme-réíine leur fert encore plus pour
la:
peinture en miniatu re
&
pour les lavis .
Remarques.
Si l'on
en
croit
J.
Commelin dans fes
notes, il ne faut pas confondre la gomme-gutte du
coddam pulli,
avec la gomme-gutte commune, que
Bontius,
chapitre .58
de fon
Hijloire des lndes,
dit
que l'on retire d'une plante, appellée par les Indiens
lonam cambodja,
paree , qu'elle croit dans
la
pro..,
vince de
Cambodja,
oifine de la Chine, plante que
le meme Bontius dit etre tres-approchante du tithy–
male. En effet, la qualité purgative que l'on attri–
bue
a
la gomme-gutte' doit appartenir
a
un tithy–
male,
&
conféquemment
au
lonam cambodja;
&
il
efi probable que le
coddam pulLi
n'eft pas une efpece
de gomme-gutte, ou an mo·ns la craie gomme-gmte
>
puifque Van-Rheed e n'en dit mot,
&
que Hermann ,
en écrivant en
1677
de Columbo , dans l'líle de
.Ceylan,
a
J.
Commelin , lui mande que le
glwraka.
de Ceylan, qui-efi le
coddam pulli
du Malabar , ou
le
carcapu!i
d'Acofia,
&
le
canna glzoraka,
c'cfi-a–
dire , le ghoraka doux
&
non
acide , qui efi le car–
capuli de Linfcot ,
font deux plantes tres différen–
t es , quoique Cafpar Bauhin les ait confondues.,
&
que routes deux rendent une gomme-gutte, mais
que celle
dtt
hanna-ghoraka
efi íupérieure
a
celle
rlu
ghoraka
ou du
coddam pulli.
Voici comment cet au–
teur
&
Grimm décrivent cette feconcie efpece.
Deuxieme efpece.
KANNA-GHORAKA.
~e
kanna-ghoraka,
appellé er.1core par les habitans
de Ceylan
kanna-koralca,
&
kanna-kurka, kanna–
wakoraka , ka3pnaykoraka
&
gouhagoraka,
c'efi-a-dire,.
goraka d0ux, differé du ghoraka ou du
coddam pulli
p ar les caraél:e res fuivans ;
1°.
c'eft un arbre de
moyenne grandeur, d'un afpetl: tres-agréable;
2
°.
fes
feuilles font rondes
orbiculaires, vertes
&
graf–
fes;
3
°.
fes fleurs n'ont que quatre étamines;
4
°.
fes
fruits font fphériques, de la forme
&
groífeur d'une
cerife '
a
quatre loges
&
quatre graines'
&
a
chair
do uce non acide .
Cet arbre croit communément autour de la ville
de
Columbo ' d<.mS
1
ile de
e y
lan.
Il
rend' par les bleífures qu 'on fait
a
fon écorce
:ll
un fue jaune qui fe condenfe en une gomme d'une
qualité fupérieure
a
C~lle
de
la
\)Cerniere efpece.
Remarques.
Van -Rh eede efi le feul aureur qui ait
décrit en bo tanifie
&
de.ffmé le
coddam pulli,
&
on
ne voit pas trop fur quelle autorité
M.
Linné attri–
bae
a
cette plante plus de douze étamines' des fleurs
verti<;illé
s,
&
par confér¡uent pourquoi illa place