e
oc
viteífe. De l'extremité po
ft
1
rieure de fon corps
s'alongent deux grandes foies ou poils quarre ou
cihq fois auffi longs que l'infeéte entier.
Il
porte deux
ailes plantées
fur
la partie fupérieure du thorax qui
s'abai[ent horizonta1ement comme celles des mou–
ches ordinaires , lorfqu'il marche ou fe repofe. Ces
ailes font de forme oblongne,
&
diminuent fubite–
ment de larocur
an
point de leur infertion au corps
de l'animal; de forre qu'elles font la comme étran–
glées. Elles font plus longues que le corps de !'ani–
mal,
&
en outre, fortifiées de deux longs nerfs,
dont l'un décourt tout autour de l'aile dont il forme
le bord extérieur, l'autre un pen
moins gros efi inté–
rieur
&
parallele au premier: il femb.l
e interrompu
vers la fommité des ailes. Le corps du ma.le efl: d'un
rouge plus clair que le <::orps de la femelle,
&
beau–
coup moins épais
».
Cetre defcription_du doéteur Garden efi tout-a–
fait conforme a ce que le mi
crofcope m'a fait voir
de cer infeéte' tant pour le ma.le que pour la fe–
melle. Je dois ajouter feulement que la femelle
a
fous
la
poitrine vers le milieu une efpece de trompe
alongée , fourchue, que Linnceus appelle fon bee
1
&
qu'il regarde comme fa bouche. Cette trompe ne
fert pas feulement a !'animal pour fe nourrir' c'eft
encare avec les deux filamens qui la terminent en
forme de fourche, qu'elle file le cocon blanc
&
dé–
licat, oti. elle refie dans fon érat d'engourdi[ement,
&
pendant le tems de fa portée ju{qu'a ce qu'clle
mette bas fes petits.
Dans fon état d'engourdiífement, elle efi telle–
rnem <inflée que fes pieds
&
fes antennes, ainfi que
fa tr0mpe qui ne croiífent plus, quoique fon corps
grofiiffe , font fi difproportionnés, fi petits,
fi
en–
foncés, qu'íl faut avoir de bons yeux pour les re–
connoitre
a
la fimple vue ' fans le fecours
~u
mi–
crofcope ; autrement elle a autant l'air d'une graine
que d'un animal.
C'efl: ce qui a fait fi long-tems douter fila
cochenlle
étoit un animal ou une produéHon végétale. Mais
fi
les cnrieux' au lieu de s'arrerer
a
difputer' avoient
pris la peine de cueillir enK-memes quelques pré–
tendues graines de
cochenille,
de les laiífer pendant
vingt-quatre jours dans de l'eau chancle,
&
les oh-
. ferver enfuite avec attef)tion , ils auroient reconnu
que l'enflure coníidérablement diminuée laíífoit voir
les pattes, les anteones
&
la trompe de l'animal. La
trompe efl: fur-tóut remarquable pour les deux poils
on filamens déliés qui la terminent,
&
doo t !'animal
fe fert pour liífer fon cocon a-peu-pres comme le
vers-a-foie , qui file toujours le fien avec deux fils
qui s'uniífent enfemble an fortir de fon corps, avec
une colle naturelle a !'animal.
Si.
la femelle, dans fon état de groífeur, un peu
humeétée d'eau, efi ouverte fur un morceau de
verre , avec une lancett.e tres-fine, on voir fortir de
fon corps un grand nombre d'ceufs, avec une four–
rnilliere de petits vivans q
lÍ
en fortent incontinent ,
ce qui femble indiquer que les ceufs de la
cochenille
éclofent en fortant du corps de l'animal.
Des que la femelle efi délivrée de fa nombreufe
ponte, elle meurt
&
n'efl: plus qu'une coífe ou pelli–
cule deíféchée : auffi on a grand foin au Mexique de
cueillir la
coc/zenille
avant la ponte , pour ne pas per–
dre cette fup erbe écarlate
fi
eftimée dans le q¡onde.
Je joindrai ici les caraéteres de cet infeéte, tant
du
ma.leque de la femelle' en latín' felon la méthode
.fyíl "matique de Linnceus qui l'a placé entre les in–
feétes hémipteres, commeje l'ai dit ci-deífus.
MAS
ALA T U S.
Corpu.s magniwdine pulicis, gla–
brum rubrum.
Caput glohofum.
Amennte moniliformes
,
thorace paulo longiores
,
decem articutauz.
1
e oc
Collum protraélum.
Th~rax
ovatus poflice t:runcatus.
Abao.men thorace P.aulo longius, pofl.ice augujl,uum ;
Jeg_mentts decem, ultzmo appmdice
J
ubuJato brc:vi cer–
mznato.
S
~tte
caudales
du.te,
capillares
,
corpore quadruplo
longtores.
.ALce ohlongce, abdomine longiores, apice rotundaue,
baji augujl_atce
,
thoracis ante medium infi rtce.
Pedes Jex fubmquales.
.
.
F'_EMIN A A.PTERA.
Corpus magnimdine Jeminis
vzdtm, ovatum, rubrum;rugofum.
Antennte breves articulatte.
P edes fex in
j
unioribus inferti, fed in adultis inera
rugas conditi, uti
&
artus reliqui.
Thorax glaber
,
fupra convexus, rugofus
,
jitbtus
planiufculus
,
abdomine duplo Longior.
Roflrum vel ospunaum fubulatum
e
medio peCloris
,
fegmenta
abdomitJ.isin junioribus margine pilofá.
Voyez.
la figure du male
&
celle de la femelle
vues dans différens états, de grandeur naturelle,
&
groffies au microfeo pe ,
a
la
pLanche 111 d' Hijloire
naturelle,
dans ce
SuppLément.
CocHENILLE DE POLOGNE,
f. f. (
Hifl. nat.
fn..
flClolog.
)
appellée
z.chinbitt
par Cernar fur Diof–
coride,
livre 1
V,
chap. xxxjx.
C'efi la progallin–
feéte de la graine d'écarlate, décrite par Réaumur, '
Yolume
f
V, mémoire 11
,
page
1 11 :
le kermes des
raci~
nes, de Geoffroy,
infla. vol.
1;
page .So4;
&
le
coccus
17
Polonicus radicis fcLeranthi perennis,
de
M. Linné,fyft.
nat."édit.
12
de
1766,
page
74'·
Breyn, en
173
1,
en a donné l'hiftoire dans les
Ephé–
mérides des curieux de la nature,
ainfi que le doc..
teur Bernhard de Bernitz:
obferv.
104.
Le
mal
e de cet animal, qu'on peut appeller comme
les Polonois,
zschinbttz.
o u
z.chinbitz.,
differe beau–
coup de fa
femell~.
ll eft vingt fois plus petit,
&
a
fur le dos deux ailes blanches, relevées verticale..
ment ,
&
marquées chacune d'un petit trait roug
vermillon. La femelle a le corps fphéro1de, fans
ai–
les, de deux lignes environ de diametre : tous deux:
ont le corps mou, comme ridé ou
ni
arqué de onze
anneaux, üx pattes, deux yeux, deux antennes féta–
cées; la tete terminée par une trompe tres-fine, cou–
chée entre les pattes le long du ven.tre,
&
L'anus
bordé de nombre de filets blancs; fernblables
a
une
laine, qui fe multiplie au tems de la ponte , au point
que la femelle en eft totlte couverte; ce qui n'arrive
point au
m~He,
Le fernelle eft ovipare, quoique
M.
de Réaumur l'ait cru vivipare.
Mreurs.
Le zchinbitz fe trouve fous terre aux ra–
cines de la . plante, appellée
knaweL
par les Alle–
mands;
&
par nous ,
alchimiLLa gramíneo folio majort:
flore;
par Tournefort,
&
fcleranthus
2
pe.renni.s, ca–
!ycibus fruélus claujis,
par M. Linné.
Syfl. nat. édit.
12,
page 3 oG.
Il fe nourrit du fue qu'il pdmpe des racines de
ce rte.plante avee fa trompe : on l'a obfervé aufii:.
ma.isen petit nombre fur d'autres plantes, fur le
knawel annuel,
&
fur ·la potentille;
&
je le décou–
vris il y a nombre d'ann ' es
at~
pied du
gnaphalium?
pied de chat, en juillet au haut des collines íituées
au nord-ouefi de Montmorenci. Mais cet animal ne fe
trouve pas dans tous les lieux o1& croilfent ces plan–
tes : il affeéte particuliérement le knawel vivace;
&
les feuls pays o!1 il foit abondant, font le palatinat
de Kiovie, l'Ukraine , la Podolie, la Volhinie
&
la
Lithuanie en Pologne, dans les ter
res
dé(ertes
&
fa–
blonneufes. Je fuis, au moins queje fache, le pre–
mier
&
le feul qui l'ait tronvé aux environs de París,
&
cela fur le pied de chat des collines fablonneufes,
graveleufes
&
filiceufes de Montmorenci;
&
il n'a
poiAt encore été appers:u fur le knawel vivace, qui
ne fe trouve au plus pres de Paris , que dans
le~