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CER

cependant que j'ai fait prendre une greffe de

cerifler

fur prunier

~

mais elle

n'~

duré que deux

~ns

..

L'abricotter

&

le prumer fe greffent tres-b1en l'un

fur l'autre; maigré cetre fympathie, toute l'habitude

de ces arbres eft fi diffi' rente , le nom d'

abricotier

efi

tellement accrédité par l'ufage , qu'il réfulteroit de

1a réunion de ces deux genres plus d'inconvéniens

que d'avantages réels.

Les padus

&

lauriers·cerife fe greffent fur le

ceri–

(zer;

mais ces greffes que

j'ai

eífayées depuis long–

teros' fubíifient fans faire de progres : il fe forme

a

leur infertion un gros bourlet produit par un réíidu

d'une partíe de feve inappropriée que refufe la greffe,

&

qui demeure dans une forte de ftagnation; en un

mot, ce font deux caraéleres incompatibles qu'on

a forcés de vivre enfemble; auffi leur divorce n'efi–

il

que différé. Car ces greffes périífent fouvent apres

quelques années,

&

fe déracheot du fujet.

11

convient encore d'obferver que les padus

&

lauriers-cerife onc un caraélere aífez décidé pour etre

difiingués des

cerijiers

proprement dits. Leurs fleurs

naiífent réunies fur des filets communs,

&

forment

des efpeces de guirlandes: nous les traiterons done

a

part'

&

l'on trouvera fous ce genre les azareros

ou lauriers de Portugal qui font l'ornement des bof–

quets d'hiver par leur {uperbe feuillage,

&

dont les

fleurs embelliífent la couronne du printems.

Nous n'avions pas les memes raifons po

écarter

les mahalebs qui ont quelquefois été confondus avec

les padus. Ceux-la ne different pas eífentiellement

du

cuijier;

&

s'ils portent leurs fleurs raífemblées

en de petits bouquets' ces bouquets font droits

&

a

fleurs éparfes,

&

on en trouve fur certaines efpeces

de

ce:ifiers,

qui font grouppées a-p

pres de la meme

mame re.

Caraélere gtnérique.

Cinq pétales difpofés en rofe fortent d'entte les

cinq échancrures d'un calice campaniforme : du fond

du calice s'éleve un ftyle au-deífus d'un embryon

ovale qui devient un fruit fucculent

a

noyau,

Efpeces.

I.

Cerijier

a

feuilles pendantes.

Cerafus foliis pendentibus. Hort. Col.

2.

Ccrifier

a

feuilles droites.

Cerafas foliis ereélis. Hort. Col.

Cerijier

nain

a

feuilles ovales, étroites, alon–

gées

&

unies.

Cerifier

précoce.

Cerafus nana, foliis angujlis

1

ovato-oblongis, gla–

bris. Hort. Col.

Cerijier

a

rameaux pendans, a fleurs terminales ,

&

s'épanouiífant les unes apres les autres.

Cerijier

a

brindilles.

Cetijier

de la

Touíl~únt.

Cerafus ramis pendulis, jloribus terminalibus, aliis

alios trudentibus

,

&c.

Hort. Col.

5.

Ceri.fier

a

petites feuilles, larges par leur bafe,

&

a

fleurs réunies en grappes. Mahaleb. Sainte–

Lucie.

Cerafus foliis minoribus bajilatis, floribus corymbojis.

The mahaleb or perfum'd cherry.

6.

Cerijier

a

feuilles en lance , u ni

es~

entieres.

Ragouminier.

Cerafusfoliis lanceolatis, glabris, integerrimis. Hort.

Col.

Dwarfhird cherry-tree

La

premiere efpece comprend toutes les variétés

de merifiers, de guigniers

&

de bigarreautiers. La fe·

conde renferme toutes celles des

cerijiers

a

fruit ronJ

p~us

ou moins acides. Nous allons

a

préfent fubdi–

VIfer les efp ces principales dans leurs variétés.

Merijiers.

t.

Meriíier

a

petit fruit

rouge~

CER

2.

Meriíier

a

fmit noir.

S ous-variété.

Merifier

a

gros fruit noir.

I1

y a dans les bois prefqu'autant de merifes diffi'.

rentes que d'individus; cependant je ne puis omettre

une variété excellente que j'ai trouvée, qu'on peu

appeller:

3. Merifier

a

gros fruit rouge

&

fucré, ou belle

fauvage.

Guigniers.

Les guignes tienn·ent le milieu entre les merifes

&

les bigarreaux. Elles ont un filloo plus marqu '

que les premieres,

&

moins profond que les fe–

conds : leur chair eft un peu moins aqueu{e

que

c7lle des merifes,

&

moins ferme que celle des

btgarreaux. On n'en cultive

a

Paris que quatre ef·

peces.

1.

Guignier

a

petit fruit noir.C'efl: ce qu,on appelle

a

Metz

trempée.

2.

Guignier a gros fruit blanc.

A

Metz.;

blanche

douce.

3.

~uignier ~gros

fruit_ noir

&

luifant.

J

e fuis porté

a

cro1re que e eft une gmgne connue

a

Metz fous le

nom

d'a:úl de bceuf;

mais je n'ai pu encore en faire la

comparaifon.

Guigne de fer ou de Saint-Giiles. Guignier

a

fruit rouge tardif.

Nous avons dans le Pay.s-Meffin une

~uigné

excel–

lente appellée

páquis,

qui mt1rit en aoftt

&

feptem–

bre. Son eau la rend tres-agréable; elle efi alongée

&

portée par une queue tres-longne

&

tres-.menue :

on en difiingue meme une variété qu'on appelle

pá–

quis'

a

la feuille

~

paree que la queue du fruit porte

une perite feuille. Cette guigne ne fe trouve pas dans

la plupart des pépinieres du Pays-Meffin; mais elle

ell conpue dans les villages pres de la montaane :

il

eft vrai qu'elle vient dans une faifon féconde

0

en ex–

cellens fruits; .mais ,les fruits rouges font déja fort

rares alors;

&

fi leur faveur le eede

a

celle des bon–

nes peches

&

des bonnes p01res,du moivs peuvent-ils

plaire au goftt par la yariété.

11

fe pourroit que cette

_guigne fut la meme que l'efpece

n°.

4,mais je ne puÍ$

le décider.

·

On cultive encore bien des e(peces de guignes daos

certaines provinces, fur-tout en Normandie; mais

dans le grand nombre de ces variétés, il faut fe

bor~

ner aux meilleures.

On trouve fur les catalogues des pépiniérifies du

Pays-Meffin pluíieurs cerifes qui appartiennent les

unes aux guigniers, les autres aux bigarreautiers. J e

ne doute pas que plufieurs ne foient les memes que

certaines efpeces du nombre de celles que nous al–

lons nommer; mais pour s'aífurer de la fynonimie,

il faudroit avoir fait venir ces fruitiers fous tous

leurs différens noms,

&

avoir comparé leurs fruits :

cette dkhe eft longue, difpendieufe

&

difficile; mais

tant qu'elle ne fera pas remplie, il efi certain qu'il

régnera dans les arbres fruitiers une confufion ex·

treme ; que perfonne ne pourra etre aífuré de poífé–

der les meilleurs de chaque genre;

&

qu'a l'abri de

l'obfcurité que jette fur la nomenclature des fruits

cette foule de noms différens donnés en différens

lieux

a

la meme efpece ' · les pépiniérifies continue–

ront de tromper les acheteurs,

&

feront le plus fou–

vent trompés eux·memes.

En comparant les catalogues de

cerifiers

des

pépi~

nieres de Metz

&

de

celles

de París, on feroit tenté

de penfer qu'aucune des efpeces de Metz ne font

a

París, ni aucune de celles de Paris

a

Metz. On

ne

cultive

a

la vérité daos cette derniere ville que deux

ou trois

cerijiers

a fruit rond' tandis que dans la pre–

miere,

il

s'en trouve un grand nombre : ce font ce•

pendant les meilleurs cerifes'

&

on leur donne

me·

me

a

Paris ce nom exdufivement.