CER
violence afin que le fon des petits anne€mx produis!t
dans l'am'e un plaifir qui procudft un.agréable délaf–
femenr. Cette réflexion d'Oribafe nous apprend que
le jeu du
cerceau
étoit regardé comme un exercice ca–
pable de contribuer
a
~a
fanté du
corps~
n y
en avoit une autre efpece, dans laqueÍle,
au–
Jieu de fe fervir d'un -granél cercle , on en employoit
un beaucoup plus petit,
&
pareil
a
celui que
M.
le
ocomte de Caylus
a
fait graver:
il
paro'it que c'eft
proprement le
tro,hus
·des Grecs
&
des Romains.
Xénophon nous ·en apprend l>ufage, en parlant d'une
danfeufe ' qui prenoit
a
la main douze
d-e
ces
car–
ceaux,
les jettoit en l'air,
&
les recevoit en danfant
au fon d'une flute.
Il
n'eft point parlé dans ce paífage
-des petits anneaux inférés dans la circonférence du
trocbus; mais il en eft fait mention
ns plufietirs
-épigrammes ·cle Martial ,
&
entr'autres dans celle-ci :
Garrulu.s in laxo cur annuius orbe yb.gatur.,
Cedat ut argutis oby ia turba trochis
?
Les deux efpeces de
cerceaux
,
dont nous venons
'de parler, ne
d~ff~roient er1tr'e~x
que .par
1~
gran–
deur. On les difhngue avec pethe , quand 1ls font
limpleme?t repréfentés fur
le~ ba~-reli~fs. ~ercuria;
lis en a falt gravetun, dont Ltgonuslmavott envoye
le deífein , d.'apres un monument élevé en l'honneur
d'un com 'dien. La circonférence efr chargée de huit
'3nneaux , A l'un defquels efr attachée une fonnette,
&
outre cela, de neuf fiches ou chevilles, qni fort
la
ches dans leurs trous, augmentoieat le
bn~it
des
anneaux'
&
produifoient le meme fon que les ba–
uuettes qúi traverfoient les fiftres. Sur un tombeau
gravé, dans le
Recueit de .Pietr? Santi Bano:i,
o~
yoit un autre
cerceau,
a-peu-pres femblable a celm
'qUe nous venons de décrire._ Il a des. annea"ux, "des
·chevilles;
&
de plus, un 01feau qu1 paro1t
y
erre
-attaché : fingularité qtli ne donneroit
lieu qu'a
des
rconjeétures bien vagues. (
+)
. ,.
, ,
*
§
CERE.A:LIA,
(
Mytholog. )Jetes d-e Ceres.
Pourquoi ne pas dire CÉRÉALES, comme meffieurs
Banier Chompré,
&c.? On cétébroiz
a
Athenes deux
Jétes de
~ette
dée./Je, l'une nommée Eteujines.
Cette fete
íe -célébroit
a
Eleufis.
Lettresfur L' Encyclopédie.
C
É
RE S ,
(
Myth:olog.
)
étoit filie de Saturo.e
&
de Rhée. Elle apprit aux hommes l'art de cul–
rivet la terre
&
de femer le bled; ce qui l'a fait
regarder com·me
~a clé~ífe
de l'agriculture_. Elle inf–
pira de l'am_our a
J
uplter, fon frere , qu1, pour
~a
trotnper pnt la fiaure d un raureau,
&
la renda
mere de'
Proferpin~
ou d'Hécate. Lorfque Plmon
eut enlevé Ptoferpine ,
Céres
fe mit
a
-chercher fa
fille par mer
&
par terre ;
&
lorfqu'elle avoit
couru tout le jour , elle allumoit un flambeau pour
continue:r de la cheréher
a
e nuit. Pendant l'abfence
de la déeífe, la fiérilité fe faifant íentir fur la terre,
qui fe trouvoit privée des dons de
Céres,
les dieux
la firent chercher de tous cotés ' fans qu'·on en pftt
apprendre aucunes nouvelles , jufqu'a ce que Pan,
en gardant fes troupeaux la découvrit ,
&
en avehit
Jupiter. Ce dieu envoya les Parques, qui par leurs
príeres '
l'engag~rent
a
r~~e~ir
en
~icil~
'a
rendre
a
la terre fa prem1ere fernbte.
U
hu arnva , pendant
les courfes qu'elle fit pour chercher fa filie, des
aventures fingulieres. On repréfente
Céres
comme
llne femme ayant le fein fort gros, couronnée
d'épis'
&
tenant
a
·la main une
br~n.c~e
de
~a
vot'
qm eft une plante d'une gra.nde fertthte , o.u
~1en
on
met fur fon fein deux pettts enfans , qut t1ennent
chacun une corne d'abondance, pour marquer qu'elle
efi comme la nourrice du genre humain. On la met
fur un chariot tiré par des ferpens ott dragons ailés;
tenant tfne torche comme pour aller chercher fa filie
'<:lans les lieux les plus reculés
&
les plus obfcurs.
On ne fe fervoit point
dans
f~s
facrifices
d~
'oucon-
Tome 11.
-
tER
nes de fleurs , mais de myrthe ou de narciffe , .pou
marquer le deuil qu'·eHe avoit porté depuis l'enléve–
ment de . Proferpine. Son aventure avec Neptune,
quand etle cons;ut le cheval Arion , porta les 'Phila–
giens, au rapport ·de Paufanias,
a
lui drelfer une
ítatue , dont la tete étoit celle d'une jument avec fa
criniere,
&
de cette tete fortoient des dragons
&
d'autres betes ; on ·J'appelloit
Cé/cs la noire.
Cette
ftatue ayant
~té
brUlée par accident , car elle étoit
de bois , les Philagiens oublieremle culte de
Oéres
&
négligerent fes fetes. La déeífe irritée les punit d'une
·gran~e
féchereífe: on eut recours
a
l'oracle, qui ré–
ponda que
-fi
les Philagiens ne rétabliífoient pas le
culte de la
dé~íft ~
la difette 'feroit fi grande , qu'ils
feroient obligés de manger leurs própres enfans. (
+)
·
CE~F,
f.
m.
cervus,
i.
(terme de Blafon.)
Le
cerf
efi tou¡ours de
pró~l
dans les armoiries ; il paroit
·paífant , quelquefots courant: qmind il eft debout,
on le nomme
élancé -;
s'il efi couché fur fes jambes ,
le ventre
a
terre , il eíl: dit
en repos.
.'
Ramé,
fe dit du bois du
clrf,
loifqu'il eft d'émaii
différent.
:Rencontre
de la tete, lorfqü'elle eft detacbée
da
corp~
.
Le renconúe
eft toujoars de front; i1 y ·en a que1queo
fois plufieurs dans un écn.
Maf!acre
,
eft une rarimre entiere du
cerf,
attachée
a
une partie du 'Cdine.
Un
ceif
qui de fon fOtrffie chaífe un ferpent
&
le
met en fuite , eft, felon les naturaliftes, Femb1etne
d'un guerrier devant qui les ennemis ne fauroient
tenir.
Frafans ele Tu!cey, en Bourgogne,
d'or au
ceif
paf!ant de gueules.
Froiífard de Broiffia, en ·Franche-Comté d'
a7UT
f
'l
1
)
:>
"\.
au cer
,
e ance
d
or.
Somm.iere d'Ampilly
de
Lignon , en Bourgogne .·
d '
\
~
a'{ur, a deux rencomres de cerft d'or.
(G. D. L. T.)
.
CERF-VOLA~T,
(
Méch.
&
Phyjiq.)
on fl'ommé
aurú une :figure fa1te a,vec du papier
&
des ofiers .
qui ne fer.voit autrefois que de jouer aux en fans; il;
y atta-cho1ent une ficelle, a u moyen de laquelle ils
l'élevoient en l'air, lorfque
le
vent étoit aífez fort
.pou-r cela. Mais les phyficiens modernes s'en font
{ervi pour tirer le feu éleétrique des. nuées, enforte
que ce jouet eft devenu entre leurs mains un inílru–
ment de phyfique;
&
c'efi: par cette raifon qut! nous
en parlons ici.
Comme il importe beaucollp, dans tes expérien.:.:
·ces, d'élever tres-haut le
cer.f-volant,
nous avons cru
devoir rapporter le réfultat des calculs de M. Euler
le fils, qui a fait
Ufl
Mémoire
fur ce fujet, que l'on
trouve parmi ceux de l'académie des Sciences de
Berlín pour l'année 1756, afin qu'on réuffiífe d'abord
a
le faire tel qu'il le faut ' pour que le vent le faífe
monter le plus haut qu'il eft poffible.
La
figure
.2 ,
des pLanches
11
de
P
hyfique
, ·
dans ce
Suppt.
repréfente le plan d'un de ces
cerft-volans;
on arrondit quelquefois la partie
E A F,
qu'on ap–
pe!le la
tete,
ou on 1-a laiífe comme elle eft ici
au
r efi:e cela n'importe guere. La ligne
A B
qui le
par~
tage en deux parties égales , repréfente une bac
guette
a
laquelle on attache la ficelle en
D,
com–
me oÓ va le dire; on met une aun·e baguette
E
F
qui croife la premiere au milieu ou aux deux tiers
en viron de fa longueur,
&
on attache aux extrémi–
tés de ces haguettes d'autres tres-légeres qui font le
tour de la figure ; ou feulement de la ficelle. C'eft
la·
deífus que l'on colle le papier, ou que l'on artache
quelque légere étoffe de foie, ce qui vaut encore
mieux;
pan~e ~u'elle
eft plus propre a r éfifi€r au
vcnt
&
a
la phne d'un orage fans fe déchirer·'
&
que
l'on efr fouvent dans le cas d'élever le
cerfyolant
dans de pareils
tems. On
r€marque trois points fur
o
o
ij
1