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CEL

que c'etJt été rétrecir fa

gran~eur,

c¡ue. de la b<;>rner

dans une enceinte. Les facnfices etment tóUJOurs

relatifs a la faveur qu'on.

foUicitoi~. V~uloit-on ~b­

tenir une abondante m01ífon, on

Je~tOit

des graws

dans l'eau dans des abimes , dans le feu ; c'efi-a–

clire

l'élém~nt

o

u

la diviniré étoit réputée réfider. Les

peuples du Gevaudan fe

rend.oie~t

tous

le~

ans,au–

pres d'un lac pour faire des hbat10ns. Ils JettOient

dans l'eau des alimens, des pieces de toile,

&

tout

ce qu'ils avoient de plus précieux. La

fo1emn~ré.étoit

prof~mée

par les exces de la tab}e pendant.tf

OlS JOUT

S

entiers. Lorfque le p

ays étoit

frappé. d,e

quel.qt~

e

fléau, on

~mmolo~t

un

hotp.me

: la

qu~hte

d

e

s

VI~I­

rnes humames vana, felon les tems. D abord on Im–

rnola des vieillards, enfuite les prifonniers de guerre;

&

enfin les étrangers que leur avidité a_ttiroit dans 1e

pays, ou ceux que la tempere

&

l'ignoran~e

de

l,a.

navigation jettoient fur)es.

cote~.

Dan.s

~es

tems

VOl~

fins du chrifiianifme on ne facnfia plus q_ue des ef–

claves ou des

crimin~ls.

Queiql.tefois il fe préfeñ.toit

des fanatiqnes . qui

dem~nqoient

a

~tre .

imm?lés

pour expier leur cüme .ou ceux de leur nauon.

L'honneur en réjailliífoit fur toute fa famille : enfin,

il ne fe tenoir aucune

~ífernblée,

foit civile, foit reli•

gieufe., qui n'offrit

e~

fpeétacle inhumain.

~es

drui–

des féroces prenoient les malheureux defhnés a pé–

rir,

&

les précipitoient fur des larices difpofées pour

les recevoir.

Quelque~ois

ils les

enf~rmoient ~a~s

des colonnes faites d'oz1et, avecde ammaux de ddfe–

rente e(pece;

& ,

apres leur avoir fait endurer les

plus cruelles tortures, ils les jettoient encore vivans

dans les flammes : plus le facrifice étoit douloureux

1

&

plus il éroit méritoire. Cette fureur religieufe n'é- .

elata que dans des cas extraordinai.res.

Lorfq~e

I.e

pays n'étoit affiigé d'aucnne calam1té '· on fa1f01t

expirer la viéüme fous le glaive. Le

dnu~e

I.a

fra~poit au coté;

&

tandis que le fang

c,oul

ort'

1!

~vo~t

l'reil attaché fur la plaie;

&

avant !

tu.eH:

exp1~at,

Il

lui arrachoit les entrailles, dont

1

ag

uat10n

hu

fer-

voit

a

prédire l'av,enir.

.

.

Les viétimes humaines n'étoient pas fes feules que

les

Celtes

ofhiífent

a

leur dieu ; ils lui immoloient

encore totite forre d'animaux _,

m-e~

e '

d~es

éhiens,

qu'épargnoient les autres pa!ens

a

caufe de leur

fi–

délité incorruptible ; de meme qu'ils n'immolóient

iamais de chevaux, par refpeél pour cette

intr~I?idité

~ve

e laquelle ils partagent dans la gu.erre les

penl~

d.

e

1

homme,

&

fes fatigues dans la pa1x. Au contratre,

les

Celtes

attachoient plus d'efficacité au facrifice de

ces animaux' a caufe meme de leur excellence ;

&

.c'étoit la viétime la plus expiatoire, apres la viétime

hurnaine. Les vieillards que le fort deílinoit

a

pédr

fous la hache du facrificateur, les fanatiques qui

s'empreífoient volontairemenr

a

folliciter

1~

qualité

de viétime, auroient cru en détruire l'efficaciré, s'ils

avoient verfé des larmes, ou rnontré quelque foi–

bleífe. Le momenr de leur facrifice étoit le commen–

cement de leur félicité; c'étoit une vi'étoire qui leur

ouvroit les portes de l'immortalité. lis invitoient

leurs parens

&

leurs amis

a

un fefiin;

&

apres avoir

dan!é

&

chanté des hyrnnes d'ailégreífe, ils rnon–

toient avec une joie infenfée fur un rocher d'ott ils

fe précipitoient fur des piques ou des épées.

~ette

fureur facrée ne leur étojt pas particuliere.

L~s

Getes

facrifioient auffi des hom.mes qu'ils envoyoient com...

me des meífagers

a

l.eur dieu Zamolfis. On les tiroit

au fort pour prévenir les défordres que ponvoit oc–

cafionner l'ambition de remplir un

fi

glorieux mi–

nifiere.

Les facrifices n'étoient que la

féc~nde

partie du

c_ulte religieux : la priere étoit la partie

~a

plus eífen-

11elle. Les

Celtes

en la faifant, fe ten01ent debout,

le boudier a la main gauche '

&

la lance

a

la droite:

ils tournoient le dos au

fan~uaire,

par refpea pour

Tom' 1/._

CEL

fa divinité 9ui

y

réfido~t d~une f'a~on

particuiiere,

Tous les

mo~umens

hlÍlonques attefrent ·que les

Celtes

admetto1ent une atttre v ie : c'étoit de-la que

naiífoit ce mépris de la mott,

&

cet em

preífernent de

f~rvir

de vitl:irne. Ils croyo!ent enco.re

a

la réfurrec–

uon des corps,

&

leurs pretres avo1ent foin de ré•

pandre ce dogme

fi

confolant pour les in fortunés

qni r

ampent dans cetre vallée de lattnes. C'étoit

po.ur

le rrtieux graver

~ans

leur creur qu'ils le répé–

tO

ieót fans teífe dans leurs cantiques facr 's. Il paroit

que les druides formoient différentes feétes ·

&

que

quelques-ur1s admetroient le dogme de la mlrempfi–

co~e.

Jules-Céfar prétend que cette perfuafion éle–

V?It l,eur courage au-deífus

d~s

périls. Les Gaulois ;

d1t

pwdore,

adoptent le fyileme de Pythagore : ils

cr01ertt que l'ame de l'homme eft immortelle

qu'elle doit ret?urner

a

!a vie'

&

rentrer darts

u~

autre c?rps apr s un certam nombre d'années; quel–

ques-uns dans les obfeques jertent für le bucher des

l~.ttres. qu'.il~

écriventa leurs parens

&

amis décédés;

s

Imagmant que les morts lifent ces lettres.

Les

Celtes

pla~oient

le féjour des manes dahs la

G~ande-Breragrre

'· ou dans quelques-unes des iles

a.dJaC~n~es

•.

ll

y

avo~t

des nochers dont l'unique fonc.:.

tlon etOlt de rransferer les ames dans les iles

fortu...~.

nées. La célebre

c~verne

que

le~

Irlandois appellent

encore le purgatotre de S. Patnce, paífoit autrefois

pour

~'enr~é~

de l'enfer. Voici ce qu'en dit Procope..•

Je vats,' d1t-1l.,

tapport~r

ce que ces Infulaires m'ont

raconte, qumque Je

f~ts. P,erú~adé

que ce qu'ils at-–

teile?t

co.m~e

une reahte, n e:fi qu'une erreur de

leur Imagmahon. Le long de la cote il

y

a plufieurs

villages habités par

des pecheu

rs d;s laboureurs

&

d~s ma~chan~s,

qui,

quojque.fu~

e{s,

ne payent aucun

tr1but; tls pretendent en avotr ete exemprés parce–

qu'ils

fo?t

o~li&és d~

co?duire les ames tour'

a

tour.

Ceux qm dotvent fatre

1

office de la n'uit fe retit ent

dans leurs maifons,

d~s

que •les

ténebr~

commerl.:.

cent

a

fe répandre. Ils fe

cóu~hent ~ranquillement

en.

attendan~

'les

.orqre~ ·d~ :ceJt-t~

qu

r a. la furinten:

dance

tra;et. Vers

1~

mllxeu de

-.la

'nuit ils ehfeñ–

dent

quelqu't~!_l

qui

frappe~

leur

po~

.fe·;

'&

cjui ·~~~s

appell~

a

VOlX baífe.. Sur le chámp; lls·fe levent

&

courent

a

la coté' fans connoitré la 'é:aufe fecrene

qni les

y

entra!ne. La ils trouvent des barques \tui-•

des,

&

cependant fi chargées, qu'a peine elles s'é-.

levenr au-de1fus de l'eau. En rnoins d'une heure il(!

con~uifent ce~

bar'Jues

~an~

la Grande-Bretagne:

quolqt~e

le

tra¡et

f?tt

ordm~Irement

de vingt-quatre

heures,,

1

pour un vatífeau qm force de tames. Arrivés

a

l'lle' ils fe retiren! auffi-tot que les ames font de{:.

cendues du vaiífeau, qui devient alors fi léger qu'il

n~

fait aucune

tra~e

fur _I'eau. I1s ne

voient

pe;fonne

m ~e

?dant

le traJet, m

pe?.dan~

le débarquement,

ma.IS

lls entendent,

a

Ce

qu 1ls dxfent, une voix qui

ar

ticule les noms des perfonne5 de Ieurs familles

&

des emplois dont ces morts étoient revetus pen=

dant leur vie. S'il

y

avoit des femmes Glans la bar–

que, la voix déclaroir les nóms des maris qu'elles

avoient eus. Le récit de Plutarque efi: conforme

a

éelui de Procope,

&

il aífure que

les

iles défertes

de la Grande-Bretagne n'étoiertt peuplées que de

génies

&

de héros;

&

que c'étoit-Ia que le géant

Briarée gardoit Saturne plongé dans un érernel fom

meil. Les différentes fables que les Irlandois débitent

encote a9jourd'h'ui fur ces retns antiques

font ut\

tefre

de

ces

anciennes fuperftirions.

Les

Ce/tes

~e·

Cordoient aux génies le pOtJvoir de viííter Ieuts

~mis ~endant

leur fommeil_,

&

de jetter l'épouvante

Clans 1

~me

de leurs ennenus, en leur fufcitant d'ef...

froyables fonges.

- Les fav

ans bnt rech

eréhé la caufe pour Iaquelié

les

Celtes

célébroie.ót

leurs cérémonies pendant la

nuit.

n

efi: vraifemblable que cet 1.l(age s'étoit introduit

N

n

ij

·