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CAL

prendre qua!re autres aL: commencement de janvier

de l'année fmvante,

favOJr,A,B,e,D,a6..n

que la lettre

D,

qui fe

tr~>Uve

la p;emiere

cl~ns

le mois

d~

janvie:,

foit la

neuv1eme apres le dermer

A

du mo1s de de–

cembre précédent ,

&

qu elle foit par conféquen la

Jertre nundinale , ou qui marque les jours de ces af–

fembl ées , auxquelles on peut auffi donner le nom de

'foires

Oll

marchés publics.

Ainíi 'par le meme calcul'

la

lettre nundinale de la troifieme année fera

G;

cellc de la quatrieme,

B,

&

ainíi des autres, a moins

qu'il n'arrive du changement par l'intercalation.

4°. Pour bien entendre ce qui efr marqué dans la

feconde colonne, il

fánt

favoir que l'on ne pouvoit

point agir en droit (ce que nous appellons

plaider

o u

rendre juílice,) tous les jours chez les Romains,

&

qu'il n'étoit point permis au préteur de prononcer

tous les jours ces trois mots folemn els, ou cette

formule de droit,

d(j, dico , addico.

Ainú, ils appel–

loient

faflos ,

en

fran<;o~s

f.ajles,

le~

jours

auxqL~els

on ponvoit rendre la JUÍhce ,

quzbus fas ej{et ;ure

agere;

&

n~{ajlos,

ceux auxquels cela n'ét it pas

permis,

quibus nefas ejfet,

comme nous l'apprenons

de ces deux vers d'Ovide :

llle nefajlus erit per qaem tria verba.filentur;

Fajlus erit per quemjure Licebit agi.

C'eíl-a--dire, que le jour efi néfaíl:e , dans lequel on

ne prononce point les trois mots ,

do, dico, addico

,

comme qui diroit chez nous qu'il efr fete en jufrice;

&

fafre,dans leqnel il efr permis d'agir en dro1t

&

de

plaider. 11 faut encere favoir qu'il

y

avoit de ·certains

jours qu 'on appelloit

comitiaux,

mar-qués par un

e,

dans lefquels le peuple s'affembloitau champ deMars,

pour élíre les magiíl::rats , on pour y traiter des affai–

res de la république , paree que ces aíremblées du

peuple étoient appellées

comitia,

comices; qu'il

y

avoit auffi des jours déterminés, auxquels un certain

pretre ou facrificateur, qui étoit

app~llé

rex

parmi

eux, fe

trouvoit

clans

ces comices; qu'enfin l'on

avoit coutume de nettoyer le temple de Vefra,

&

.d'en tranfporter le fumier un certain jour de l'année;

ce qui fe faifoit avec tant de cérémonie,qu'il n étoit

pas

permis de plaider pendant ce tems-la.

Cela fuppofé, íl n'efi pas difficile d'entendre le

reíl:e.

1°.

Par·tout oi1 la lettre

N

fe rencontre dans la

feconde colonne, laguelle lettre íignifie

mfajlttsdies ,

o u

jour néfa.fte,

cela íi.gnifie qu'on ne peut pas rendre la

juilice en ce jour. 2.

0 •

Par-tout oit 1l

y

a

F, oufajlus,

fafre, cela veut dire qu'on peut rendre la jufiice. 3°.

·Par-tout Otl il y a

F P

,

o u

faflus primd parte diei,

cela íignifie qu'on peut la rendre dans la premiere

partie dn jour. 4°. Par-tout oi1 il y a

N P,

ou

nefaftus

primd parte diei,

qu'on ne peta pas la rendre dans la

premie re partie du jour. )

0 •

Par-tout Otl il

y

a

E N,

ou

endotercifus

ou

intercifus,

c'efi-a-dire, entrec<;>Llpé,

qn'on le peut dans certaines heures,

&

qu'on ne le

peu t pas dans d'autres. 6°. Par-tout oú il y a

e'

Oll

comitialis,

cela veut dire que l'on tienten ce jour-Ia

les aifembl ' es qu'on appelle

comices.

7° .Par-tout oit il

y

a ces lettres

Q,

re.x

e,

F, ou

quando rex comitia–

vit , fas ,

qu'on le peut lorfque le facrificateur, ap–

pellé le

roi

a affiflé aux comices. 8°. Enfin par-tout

Otl il y a

ces

lettres

Q,

S T, D, F,

o u

quando flercus

de!atum fas,

qu'on le peut auffi-tot que le fumier a

éte tranfporté hors clu temple de la déeífe Vefia.

~"·La

troifieme colonne eíl: pour les dix- neuf ca-

CAL

I

I7

raé1eres des nombres du cycle lunaire, autrement

appellé le

nombre d'or,

pour marquer 1

s

nouvelles

lun~s d~ns

toute. l'a?née , fuivant 1ordre auquel on

cro1t qu elles arnvotent du rems de Jules-Céfar que

ces caraél:eres fnrent ainú difpo{¡' s dans fon

c~!en­

drier.

6°. La quatrieme colonne marque la fuite des

jours des mois, pur les nombres de chiffres ou ca–

raél:eres arabiques: mais il ne faut pas s'imaginer

qu íls fuffent ainfi difpofés dans les tables de fafies,

c'eft~a-dire ,

dans le

calendrier

dont les anciens fe

fervoient, puifqu'ils n en avoient aucune connoif–

fance. Nous avons jugé

a

propos de les

y

placer,

afin que l'on püt mienx connoitre

le

rapport qu'il

y

~

entre la maniere de nommer

&

de compter les

JOUrS des Romains

&

la notre '

&

quels fonr

les

jours,

felon notre fa<;<>n de compter, auxquels les fetes

&

les jours de ce peupl e peuvent répondre.

7°. La cinqui me colonne contient cette diviúon

fi célebre des jours des mois en calendes , nones

&

ides, qui étoient en uíage parmi le Romains. Elle

n'eíl: point en parties égales, comme les calendes

des Grecs, mais en portions fort diffi' rentes , dont

¡a_

yarí 'té efr néanmoins renfermée dans ces deux

vers latins :

Sex maius nonas, oélober ,julius

&

mars;

Quatuor at reliqui. Dabit idus quiLibet oc1o.

C'efi-a-dire, que ces quatre

mois,

mars, mai, juillet

&

otl:obre, ont fix jours de nones,

&

que tous les

autres n'en ont que quatre; mais qu'il

y

a dans tous

huit jours d'ides; ce qu'il faut entendre ainíi, favoir:

que le premier jonr de chaque mois

s~appelle

toujours

calenda!.

o u.

ka~e~da!.,

les calenéles;

qu~aux

quatre mois,.

mars ,

ma1,

Jlllllet

&

oél:obre , le ieptieme du mois

s'appelle

non:e

,

les nones,

&

le tre izieme

idus

,

les

ides. Les atares jours fe comptent

a

rebours du mois

fuivant, comme le

28,

le 2.9,

&c.

avant les calendes

du mois fuivant. Les jours qui font depuis les calen–

des jufqu'aux nones, prennent le nom des nones du

mois courant : les autres jours qui font entre les

nones

&

les ides, prennent auffi le nom des ides du

meme mois. Mais tous les autres jours depuis les ides

jufqu'a la fin, prennenr le nom des calendes du•mois

fuivant. On voit au refie que les tables des faftes, fur

lefquelles les Romains plac;oient leurs mois

&

leurs

jou'rs par année, prirent dans la fuite le nom de

ca–

lendrier,

paree que ce

nom.de

calend~s

étoit écrit en

gros caraéteres

a

la tet

e de cha

que m ois.

8°. Enfin la derniere colonne comprend les che–

fes qui appartiennent principalement a la religion des

Romains, comme font les fetes, les facrifices, les

jeux, les cerémonies, les jours heureux ou malheu–

reux; auffi bien que les commencemens des úgnes

~

les quatre points cardinaux de

l~nnée,

qui font les

quatre faifons, le lever

&

le coucher des étoiles,

&c.

Cela étoit d'un grand ufage parmi les anciens,

-qui s'en font long-tems fervi pour marquer la diffi'–

r ence des faifons, au lieu de

ca!endrier ,

au moins

jnfqu'a ce qu'il e{it été rédigé dans une forme plus

réguliere par la correétion de Jules· Céfar. Nous

voyons dans la plupart des li vres anciens,que l'on fe

gouvernoit entiérement par l'obfervation du lever

&

du coucher eles étoiles dans la Navigation, dans

1'Agriculture , dans la Médecine

&

dans la plus.

gt·ande partie des affaires publiques

&

particulieres.