So
S E R
évideot que
li
vou5 prenez d'abord-i-pié,
enfuire~~u
la moitié de ce qui relle,
c'ell-a-dire~de
pié;
&
puis
•
.;-., ou la moirié du relle, c'ell-a-.dire Tjepié,vous
p ouvez opérer fans fin, en prenaor roujours rle nou–
velles moiués décroi!lanres , qui, toares enfemble
ne fo nt qu'un pié. Q.uand on die
m~me
que routes
ces
p~rties
prifes enfemble font un pié, il nc f:tut pas
p rendre cette expre!lion a la rigueur, car elles ne fe–
r oient un pié que dans
la ruppoútion que l'on eílr
pris rous les termes de la
foite,
&
cela ne fe peut,
puifque
lafoite
ell infinie; mais on peut prendre
tant
d e termes de la
foite
qu'on veur, plus on en pren–
dra , plus on approchera de la valeur d' un pié,
&
quoiqu'on n'air jamais le pié exaétement, on pourra
en approcher aulli pres qu'ort voudra: ainli cecee
fi•it•
•1'a pas pro prement un pié pour la fomme, cJr
une
ji1ite
i11jinÜ11'a poim de fommc propremenr dite,
puifque la lomne varie fdon qu'on en prend plus ou
moins de termes,
&
qu'on ne peur
jam~1s
les
pre~tdre
tous; mais ce qu'on. appelle
ia.fomme
J'mu
Ji•ite,
c'ell
la limite d
ht
lomme de fes
aitfér~ns
termes, c'ell–
a-d¡re une quanrité done on approche auffi pres qu'on
vcur, en prenanr
r;~ujours
dans
b
jilite
un nombre
de termes de plus en plus grand. Nous croyons de–
voir fa ire cene remarque en pafl3nt, pour nxer l'i–
dée netre du mor r!e
.fommt d'tme foiu.
Revenons
a
préfen r
a
ñotrc
Ji•ite..!..
'
..!..
'
..!..
.
•
•
1
D ·ms cer -exem¡:>le n us ne prenóns pas feulem enr
les .P trues qui éroient dans le tour, dillinguées l'une
de l'aurre , mais nous prenons rour ce qui y étoir;
c'etl:
pourquoi J! arrive que leur fomme redonne pré–
cifémenr le rout ou la quantité emiere; mais fi nous
prenons la progreffion géométrique
..!..
,
..!..
,
~
&c.
~
9
•7.
•
1
c'ell-a-dire, que nous prenions d'abord -
de pié,
&
1
l
que du relle l'on en prenne-;,
&
que de ce dcrnier
r elle l'on prenne encore
~
de pié,
&c.
il
ell vrai
>7
q ue nous ne prendrions que les parries qui font dif:
tinétes l'une de l'autre dans le pié; m1is nous ne pren–
drions pas toute& les parries qui y {om contenues,
puifque nous n'y prenons que tous les tiers, qui font
plus petits que les moitiés ; plr conféquent, rous ces
tiers qui décroilrenr, quoiiJu'en nombre iufini , ne
pourroienr faire le tour;
&
il ell
m~me
démonrré
q u'ils ne feroienr que la 111·1Ítié
d'un
r ié; pareille–
U)
nt rous les quarts, qui décroiflent -a l'infini, ne
donneroienr qu' un riers pour fom tne ror-Jie,
&
rous
les cemiemcs ne feroient qu'un quarre-vingt dix-neu–
Tieme; ainfi, non-feulemenr la fomme des termes
d'une
foíte
gé.>m~rrique,
dont
l~s
termes décroJirent
a
l'inlini' n'ell pas toujou rs une quantité finie ; el le
p cut ml'me
~rre
plus perite qu'.one quamiré tinie
quelconque: car nous venons de voir commenr on
peur former une
j11ite
de quamités qui ne foienr éga-
les qu'a
..!..,
..!..
,
~,
&
on peur de
m~me
en former
•
j
4
<]UÍ
ne foienc
~gales
qu'.t.!.,
~,
&c.
...!_,
..!
,
~-
,.
6
lO
100
IOJO
'
&c.
&
ainli
a
l'infini.
Si nne luire infinie décrniflanre exprime des par–
ties qui ne puilr.,nt pas fublil1er dans un rout fepare–
mcnt les unes des .aurres, mais qui (oient relles que
pou_r
e~primer
leur valeur,
i!
fo tt néceflaire de fup–
p oler la
m~me
quantlté prJ!e plu{¡eurs foi& dans le
mt!me tour; alors la.
lb
mme de ces panies
fer~
plus
fiírañde qoe le rout luppofé,
&
m~me
pou(ra t!tre in–
finimen~
plus grande, c
'ell:-.a-dire, q"!e la
fomm~
fe–
ra
m
lime,
li
la
m~
me q
uanmé ell pnle une
infinit~
de
fois. Ainli dans la progreffion harmonique..!..,
--!.,-'-
•
¡
J
4
,
'fic.
li
nous
Pr~nons
1
pié ou
6
pouces, enfuire..;..de
pié ou _. pouces,
il
el1 évidenr que nous ne pouvons
1
plus prendre-¡- de piá ou rrois pouces, fans prendre
J
ppuce au-delrus de ee qui refie dans le pié. Puls
do~c
que !e tour ell déja épuilé par la fomme des
trOIS prenuers termes' l'Ot) ne fauroit plus ajourer
a
ces troi6 termes. les r.ermes
f~1ivans,
fans prendre
quelque chofe qm a dé¡a éré
pros ;
&
puifque
ces
ter–
mes
font infinis en nombre, if ell tres-poliible que
la
m~IT)e
quantité finie pqilre étre répétée un nom–
bre intini de tois ; ce 9ui rendra intinie
la
fomme de la
fuite.
S E
R
1
ous dl(ons
pq{/iblt;
car, quoique de dcnx
foitrr
infiniu,
l'une pu1lle faire une lomme finie,
&
l'autre
une fomme in6nie , il peur fe
rrouv~r
une
foJu
o
u .
les termes finis ayant épuifé le tour, les termes _fui–
vans, quoiqu'infinis en nombre> ne feront qu'une Iom–
me fin1e.
De plus il el1 nécelraire de faire deux remarques
fur les
f.riu
en génér31.
1°.
Il y a quelques
(ititu
daos ter,,uelles, apres un certain nombre de ·terme>,
rous les
~u
tres termes, quoiqu'infinis en nombre, de–
viennenr chacun é"'aux
a
zéro .
ll
etl évident que
1.1
fomme de ces
foi'tu
eft une fomme finie ,
&
qu'on
peur aif.!ment la trouver . Soit par exemplc, la fu ire
a+
m••
+m.m-IaJ
+m . m-t.m-~64
+
m.m-I.m-~.m-¡.ar
, &e
il ellévi.lent que
fi
011
fait, par e•emple,
m=l'
cene
foit~ r~ r~rmine
ra au
4<.
rerme . Car rous les amres dcvant
~tre
mul–
pliés par
m
-3
qui ell
=
o
a
caufe de
m
=
3,
ces
termes feront
n~celrJirement
chacun égaux
a
zéro ,
ces
.frtitu
n'ayant qu'une app1rence d'mfinité.
2 11 •
Q ue la
m~me
grandeur peut
~trc
exprimée par
ditférenres
Jititu,
qu'elle peut l'erre par une
foiu
donr la fomme el1 déterminable,
&
par une autre,
dont on ne fauroir trouver la fomme.
La géométrie n'eft pas fuj_etre, dans l'exprellion des
grandeurs, a auranr de ditliculn's que l'arirhmétique:
on
y-
exprime cxaaement en lignes les nombres irra–
tionnels,
&
l'on n'a poinr befoin d'y recourir aux
Jitites inji1litr.
Ainli l'on fait que la diagonale d' un
quJrré, done le curé ell
1 ,
exprime la racine quarrée
de
2 .
Mais en quelques aurres cas, la géométrie el–
l e-m~me
n'eft-pas exempte de ces inconvénicns, paree
qu'il y
u
quelques lignes droires que l'on ne peuc
e~primer
aurremeur que par une
foiu
infi nie de li–
gnes plus perites, dom
la
fomme
nc
peur
~rre
dé–
rerminée: de cette efpece fonr les lignes droircs éga–
les a
d~s
courbes non reélifiables; en cherchunt, par
exemple' une ligne droite égalc
a
la
circonfércn~e
d'un
cercl~ ;
on trouve que le diamerre éranr fuppofé
1,
la
lig~e
cherchéc
fera..!._,!.~_.!_+..!.,
&.-.
1
3
J
7
,
Voy~z
RE<:TJ FICA TION .
l~unnt
it
l'inveunon d'une
Ji•ite
inftni~,
qui expri–
me des quanrités cherchées, Mercaror, le premier
invemeur de cette méthode, fe fert
i>Our cet etfet
de la divilion. Mais M.
N~wron
&
M Léibnirz onr
porté cette théorie plus loin ; ·le premíer, en trou–
vant fes
foites
par l'enraétion des racines;
&
le fe–
cond, par une autre
.foite
préf'uppofée.
Pour trouver, par le moyen de la divilion, une
f!•it~
qui loit l'expremon d'une quanrité cherchée .
Suppolons qu'on demande une
foite
qui exprime le
quorient de
b
divifé par
a+ e,
d1vifez le divrdende
par le· divifeur, comme dans f'a lgebre ordínarre,
Pll
cominuant la divilion ,
juf'qu'a ce que le quotient
fafle voir l'ordre de 13 progreffion, ou la loi fuivant
laquelle les
termes vonr
~
l'ínfini; obfervanr tou–
jours les
regl~s
de la fou11raétion, de la multiplica–
rion, de la divifion, par rapporr au changement des
fignes. Quaml vous aurez pou(Jé cene opératio11 juf'qu'a
un cerram point, vous trouverez que le quouent cft
'
''
''
J
•
,J
'
,.
.
-;--...-+--¡
---¡-·
fic.
a
lmfim . Ces quatre ou
.
.
.
cinq termes érant ainú r.rouvés, vous reconn?itrez
fa–
cilemem que le quonenr confille en une
jiJitt
mfime
de fra
ions. Les numérateurs de ces fraét rons lunt
les puiífances de
e,
dont les expofans fonr moindres
d'une uniré que le nombre qui marque la place que
ces termes occupent,
&
les dénominateurs fonr les
puilrances de
4 ,
done les expof.1ns fonr égaux au rtom–
bre qui m3rque la place de ces termes: par exemple,
daos le rrolieme terme, la puif!Jnce de
e
efi do fe–
con¡! degré daos le numérareur;
&
la .puiflance de "
ell du croifieme de[ré dans le dénomrnareur.
Par
conféqu~n¡
i
0 .
li
b
=
1
&
"=
1,
en fublliruant
ces valeurs, r¡ous aurons
le quotrent ci-deflus =
1
-e+?-c
3 ,
&e.
a
l'infini: c'ell pourquoi
,..±-;
=
I
-e+c'-cj '
&e.
a
i'infini.
2
°.
Done li les termes qui fonr au quotient
dé–
croilrent continuellement, la fuíte donnera un quo–
¡ieqt auffi pres du vrai qu'il ell poffible. Par exem–
ple,
fi
b=l,
c=t ,
a=~•
ces
val~urs
étant
[ub~i¡uées daos la
foite
générale,
&
la dtVIÍIOn érant
fiure
comme dans l'exemple général ci-deflus, on rrouvera
t
t
1
1
1
1
r
r
1
&
--~----+-, -~6+---+-.-,
c.
J-a•a-a.
4
.
1
31
6 ..4
u
Sup-