SUP
SUPPARUM, (Litthat. )
mbe c!e femme tre!–
lég~re.
Les dames l'actachoienr avec une agraffe,
&
la ladloienr romber négligemmenr fur leurs épaules ,
Sidonius nous l'appreod,
C11M1.
11.
v.
31.l·
Ptrqtlt hrmuros tcrtUs , rtttilante.-q11e lflctrtos
Pendula gemmifer.c mordtúant
fuppara
bu/!~.
Lucain en parle aul!i Ü¡r le mCme ton,
livr. /[,
'11.
iól-
Humerifi¡tte !J<trentia prímis
Sup¡¡ara
1111dato> cingunt aug1!ft11 lt¡urto; .
C'éroir la robe des jeunes demoifelles, !i nous nous
en rapporrons
i\
Fefius, qui dit, fupparum
pttd{arum
vcflimentum linrwn;
voyez Ferrar-ius
d~
re veftiaria.
Je m'tmagine que cerre robe éroit forr
a
la mude. aar
elle
p:~re
plus d'u ne jolie filie dans los
pl~nciJes d'lier~.
culanum.
(
D:
'l·
1
•
•
SUPP1L01 ES,
(
H{f/..
11a1. )
01feau du
Me~ique
&
des aurres parries de la nouvelle Efpagne; ils fnnt
pe la gro(feur d'un courbeau . On
~n
difiingue deux
efpeces, les uns onr une
cr~re
de chair fur la tére,
les aurres onr une hupe do plumes. Ces oifeaux nq
vivenr que de charog nes
& .
d'immqndices ,
&
par
cecee rai l'on il efi déféndu de les ruer
a
la Veracruz,
d.a~s
1
idée ou l'on
eO:
qu'ils conrribuenr :\ pl!rilier
1
atr .
,
SUPPLANTER, v.
act. (
Grpm. l
e'ell par des voies
adrottes , i'ecrerres, ou par la force ouverre, écarter
q uelqu'un de fa place
&
s'en emparer ; cooduire rou.
jou r< deshonndre.
I1
ne
faurfi,ppla>1Ur
perfonne. On
.f¡pplante
aupres d'un minillré, i.l'un proreél-eur, d'uoe
femme.
SUPPLÉER, v. aél.
&
neut. (
Lang . fra•z.)
ce ver.
be gouvern<." le darif
&
l'accularif; mais
jupplhr
avec le darlf !ignifie d'ordinaire réparer une chofe
p ar une aurre. Son mérire
jitppUt
au défaut de fa
nailfJnce ; la valeur
{itppUe
au nombre . On ne diroit
pas
fl¡pp!ée
le défaur de la nailfance,
foppUt
le nom–
bre.
Sttpplhr avec
'l'acculitrif veur díre proprement
fournir ··e qui
manqt~e,
••emptir
t~n
vuide .
On
Jltp•
pt;e
dans une infcriprion les lerrres que le rems
a
man–
g ées .
( D .
J.)
SUPPLÉMENT, (
m.
tn
Gr11mmaire;
on appelle
fopplément
,
tes
rnors que la contlruaioa analyrique
ajoute, pour la plénirude du fens,
a
ce
u~
qui com–
poíent la phraíe ufuelle . Par
exemnle
,.
dans cerre
phraíe de Virgile, [
Ecct. xj.
1.)
Q!to
te, Mttri ,pt–
dur
il 'n'y a que quarre mors; mais l'analyfe ne peut
en dévelnp1Jer le lens, qu'en en ajourant plu!ieurs
a utres.
1°.
Peder
au nominarif pluriel, cKige un verbe
pluriel donr il foit le fujer;
&
te,
qui paroit ld fans
relarion en íera le rtigime objeélif: d'aurre parr ,
qtto
qui exprime un complémenr circonllanciel du lteu
de rendance, indique que ce verbe doir exprimer un
mouvemenr qui puH!e s'adapter
a
cerre remlance vers
un rerme : le concours de roures ees circon!lances
amgne
exclufiv~menr
a
l'analyíe le verbe
firunt
o
1.~>.
J)uo
cll
un ddverbe conjonélif, qui íuppole un
antéCédenr;
&
la íuppreffion de cer antécédenr in–
d tque aum que
la
phraíe efi interr!Jgacive : ainli l'ana –
l:yíc doir
fi¡ppUer,
&
le verbe inrerrogarif
~
1'411-
técédenr
a
e
quo
qui fervira de complément
a
ce
v~r
be,
(voytz
hHERROGATIF, RELA"flF) : le verbe in-·
t errogar•f
ett
die,
auqoel on peuc ajourer
mihi,
ain!i
que Virgile lut·m!"!e
l'~ ~ ic
au com.nen.cement dé ra
troifieme éclogue,
d1c nul:t, Dama:ta,
C~f""'
pu11s;
le
c:omplémeor ob¡eatf de
dtc
(era
eurn /oci11n,
extgé par
)e fens de
qt~;
par
conféq~•enr_ l~jitpp16ment
rotal qui
doit précéder
qtiO,
c'ell
dtc mtht
•mn
locttm
.
La con–
flruélion analyrique pleine efl done;:'
Ma:ri
(
d1c mibi
oeum locum )
quu peá•s
(
ferunr)
te;
ou l'ton' voit un
ji1pptémmt
d' un íeul mor
forunt,
&
un
~urre
de
qu~-
trc,
die mihi eum loGtJnt .
,
Quoique la penlée (oír
elfenr_iellemen~
une
&
indi–
vifiole; la parole ne peur en fatre la pemture , qu'au
rnoyen de la dillinélion des
pa~ries
que l'analyfe
y
e~,
vl í~ge
dans un ordre fucceíl¡f. Mais cerre décom,
pofirion
m~me
oppoíe
a
l'aéliviré de l'eíprir qui
pen~
fe, des embarras qui le renouvellent fans celfe,
&
donn.e
a
la curiofiré agiílaore de
ceu~
qui écourenr
ou qui lifenc un dil'cours , des entraves íans fin .
De–
Ja
la nécemr.! générale de ne merrre daos chaque
phraíe que les mots qui
y
font les plus néceílaires,
&
de fupprimer les aueres, cant pour aid¡!r l'aíl:ivité
de
l'efp_r¡,if, que pour fe rap¡trocher le plus
~u'i~
cft
Tpme XV,
SUP
poffible , de !'uniré indivifible .de la pen!'ée , done· la
parole faic la. p¡:inture ,
E/1
brevitate opru, tJt
CIIYr.ttflntelltÍil, 11ttl je
Jmpediat Vtrbu laiJa> oner11ntiú1u aures.
Ce que dir iri Horace,
/.
St~t.
x .
9
ro. pollr ca–
rall:éri[er le llyle de la Íatyre, nous
po~vons
done en
faire un pr.inclpe général de l'élocution;
&
ce prín–
cipe ell d'une nécemré
(i
grande
&
(i
univeríellement
fenrie' qu'll a
infl~é
íur la rynraxe de touces les lan–
gues: poinr de lal)gues fan$ ellipfes,
&
m~me
fans
de fréquenres elliptes .
11
ne faue pourranc pas s'imaginer, que le choix
&
la mal]iere en· foient abaadonnés au
c~price
des par–
ticuliers, ni méme que quelques exemples auroriíés
par l'uíage d•une langue puilfenr
y
fonder une loi gé–
nérale d'analogiet l'ellipfe efi
elle-m~me
une
excep–
rion a un pr.incipe &énéral,, qui ne doir
&
qui ne
peur erre
ané~r¡ti ;
& il
le íeroir oar le fa ir,
fi
l'ex–
ceprion devenoit générale. L'ulage, par exemple, de
la lang-ue larine, permec de dire <;llipriquemenr,
vi–
wre
Rom~.
I,ugt/tmi
( vivre aRome, a Lyon J au licu
de la phrafe pleine,
-:;ivN'e
in
t¡¡•be Rom;,
/11
11rbe
Lugdrmi;
mais on feroir un íolécHine , !i on alloit
tlire par une fuulfe analogie,
vivert> Athen•run1 ,
pour.
in urbe Athmtlrtlln
ou oour
Athe11i> (
vivre
A
Arhc.
nes )
ire Rom-e, L11gt{u11i,
pour
ire
Í'l
urbtm Rom-e,
in u¡•betn Lugdmli
ou pour
in Romam,
Lttgdunum
( aller
4
Rome,
a
Lyon) > o'efique
viwr~
ll,ow-f ,
lt~átmi,
e(]: une phrafe que l'uíage n'aurorile 'lue pour
les noms propres de villes qui font finguliers
&
de
l'un<: des
"e~K
premieres déclinaiíons, quand oes vil.
les loor
le
lteu de la ícene, o u comme diíeor les ru–
dimens,
~
la quefiion
ubi;
daos , d'aurres circonfian.
ces, l'u{age veur que l'on fuive l'analogit; g<'nérale,
ou n'eo permer que des écarvs d'une aurre
elp~ce.
Or, s'i l efi vrai, comme on ne peur pas en dourer,
qu'une ellipfe ufirée ne peut pas fonder une analogics
~énérale;
c'ell une coníéquenco néceílaire au
(Ji,
<¡u
e
ae l'analogie uénérale on ne peur pas concluFe con–
ere la rédlicé
~e
l'ellipíe parriculiere . .C'efl pourrant
ce que fa ir, daos
l'a
préface, l'au veur d'uo
rudinml~
moderne. ,,
!1.
ne renconrre pas plus julle, t!i r-il,
, en parlanr de Sanélius, quand .il dir que cetre phra–
" fe,,
natus Romtt,
ell l'abrégé de
~lle-ci,
natus
¡,
,
urbe
Ro111tt;
puiíqu'a vec íon princ;ipe on d troir éga–
" lemem ,
tlfltlls Athenarmn,
qui feroi c aulli
l'abrég~
" de celle-ci'
liO(UI
in llrbe
Athtii,OYt/111
" o
Il
en évi–
dent que cer aureur prendaél
e
de
l'analo~ie
générale
qui ne permer pas de dtre
a
la faveur ae l'ellipíe.
natll> Athmarum,
pour en conclure que <¡uoiqu'on
dif'e
natu> Rom-e,
ce
n:en poinr ut\C expremon ellip–
tique . Mais cerre conlequence,
com.meon vit:ot
o
e
le dire, n'ell {>oinr légirime , paree q_u'elle l'uppoíe
qu'une e•ceprion une fois
conA~rée,
peur fonder une
loi géuérale
&
dellruélive de l'analogie done _elle n,'eft>
qu'une exception.
S'il falloir admertre cerre confé'queoce, qui empe–
cheroit qu'on ne dlr
a
cec aureur qu'il ell cerrain quo
11atus Romo$
ell une phraíe rres-bonne
&
tres-larine,
&
que par conféquenr on peur dire pa·r
an~logie,
natus Athenarum, natur Avenionir
fl
S'il donne
a
cerre
objeétion quelque réponle plaulible , je l'adopre pour
dérruire l'objeél:ÍOII qu'il fait
lui-m~e
a
S~Bél:ius
•'
&!
je roviens
a
ce que j'ai d'abord avancé, que le choix
&
la maniere dc1 ellipfes ne font poinr abond'onnées
au
caprice des parriculiers, paree que ce fom
de~
rranfgrerlions d'une loi générale
a
laq_uelle ¡¡. be peue
~rre
<Jérogé q•te (ous l'auroriré incommunicable du
législateur, de l'uíage en un mot .
a.u•m pmu arú#rium
.¡1,
&
jut-,
&-
n.arm11- lo'{Uellái.
Mais !i la plénirude grammaricale ell nét:elfaire
a
l' inrégri ré cie l'exprellion
&
~
l'inrelli{
(en.cede la
penfée, l'uíage lui-mllme peur-il érend>e
(es,
droira
¡uíqu'a compromerrre la clarré de l'énonciation, en
i'upprimanr des -mors nécelfJires
a
la nerreré,,
&
lll~tne
a
la vériré de l'image que la parole- d•>ir rracer ?
Non fans do ure,
&
l'aurorité de ce législareur íupre–
me de la parole' loin -de pouvoir
y
erablir des lois
oppolées a IJ communicarion claire des pen.fée.s des
hommes, qui en ell la fln, n'ell au conrra ire.
íans
bornes, que pour en perfe&ionner l'exercice . C'ect
porquoi , s'il autoriíe un rour elliptique. pour drm–
ner
a
la phraíe le mérire de la briéveré-ou
de¡·~ er~
gie,
il
~
to,in
\f'y
coníerver.·q\lelque mar qu·i· mdtque
·
Cccc
par