S O I
cene qualité qu'en mettaor en pratique
les
moyens
énoocés ci-deffus .
Au mayeo de certe
p~écautio~
aulli _néceffairc qu'
urile
le pnrticulier qut crotrott avotr été trompé
daos 't•achat de
foies
grezes , n'auroir befoin que de
recourir
~
celui qui auroit re<.;u la déclararion de Con
vendeur. pollr en erre parfaitement inftruit; d'atl–
leurs l'obligarion impofée de la faire,
tienurotr en
q ud.que fac;on rous _les fraudeurs. en regl_e;
&
ceux
q ui ne s'y rrouverotenr pas, ferotent ol:iltgés <;le
fu·
o ír la peine qui leur feroit impofée
a
cer égard; con–
·féquemment les prévaricareurs [eroient retenus par
la
crainte <!u chatimenr ou par ce!le des exemples,
&
oe feroienr plus de faufies déclararions.
.
Comme cer article eft le plus délicar de ceux qut
pourroient c!rre interés daos le régle!'llenr
préren~u,
aufli bien c¡ue celui de la croifade, ti eft néanmoms
évident qu'•l oe feroir
~
charge
qu'~ux
perfonnes de
mauvaife foi. D es fe mbl ables art1cles fonr obf:rvés
dans le réglcment de P iémont concernanr les tílaru–
res ou
ii-p~u-pres
de
m~me.
A l'égard des autres,
t els' que ceux qui
concerneroie~t l'~galité
du devi–
doir
raot pour les rirages define que ¡>our les mou–
lins
i;.
la préparer, le falaire des tireut'es
&
des ou–
vriers qui rravai llenr aux moulins, les raifons qu'on
donoeroir de
la nécefliré de leurs
exécu~ions
,
&
!'examen qui en feroir fair, t'utfiroienr pour les aug–
menrer ou diminuer, felon que le cas l'exigeroit.
Des que les mouliniers qui préparenr la
.foie
au
fortir dn tirage . feroient surs de la qualité de celles
qu'ils employeroiem, il eft cerrain qú'ils s'applique–
roienr
a
mieux rravailler; aucune
raifon oe pour–
roir les difculper des reproches qu'on feroir en droir
de leur faire fu r les défa urs qui
li!
rrouveroienr dans
leurs ouvrages; les organúns donr l'égalité eft
fi
re–
chcrchée,
&
qui ne fe
rrouv~
que dans les fabriques
aux~uel l~s
le rirage des
foia
eft alfeété, fe rrouve–
roit'nr pour lors également beaux
par-ro~lt
. Le prlx
excellif de ces
m~-mes
or_ganlins appellés comrr¡uné–
ment
orgallji11J dll tirllge.
qui ord•nairemenr en de
3
a
4
l.
par Jivre plus cher
qu~
les autres, feroit cel–
fer, eo diminuanr, celui des érolfes, qui
~
faurqienr
erre parfaires fans le fecours de ces mames organ–
fins, conféquemmenr la diminurion de la mariere né–
cefiaire
a
la perfeétion de l'érolfe
fe
trouv~nr
daos
l'érolfe
m<!
me, pourroi' donner lieu
a
une confom–
marion
&
a
l'établ iifement de la fabrique de ce!les
qui ne fauroient fubliller en
Fral)~e ,
que paree que
la mariere donr elles lonr compolées, eft inlinlmenr
rnoins- parfaire,
&
plus chere que celle dont les
~rranr
gers fe fervenr.
D11
moiiiÍI•age
da foin .
Le moulinage ou lilage des
foia
éranr la ·prépararion au moyen de laqueiTe on
peut employer ou
rrav~ill~r
la
¡oú,
[oir pour les é–
toffes, bas,
&c.
il eft néceffait·e, pour
facilit~r
aux
curieux
l'inrellige~ce
de cene
pr~parariofl,
de leuv
fai re remarquer que roures les
fi~e~
en général qui
fonr
~irées
limplemenr du cocoti, [onr
app~lléesfpie
~r?u.
·
. Cerrc
foie
greze
re~oit
enfuire di/férenres pr<'pa–
rations, on en fait du poi!, de la
~r~me,
&
de l'or–
g anfin .
Le poi! eft compof
é <!'un feul brin de
foie
greze,
tordu foiblemenr fur
lui-mé.nc;cene prépararion eft
nécefl:tire pour donn
er plus de confillance
a
cene
qualiré
defoie,
&
alin qu'elle ne bourre pasen rein–
ture; le poil eft défenuu dans toures
l~s
éroffes de
foie,
&
n'ell employé que daos la bol)netet·ie .
La
t~·ame
cll aompoli:'e de deux bvms de
fiie
gre–
ze, rordus légcremenr comme le poi l.
11
y en a
quelqu'une
a
rrois l>rins, mais elle
fl'~ft
NS com.
n1une .
On donne encare le. nom de
:ra111r
~
Ul]e
~erraine
quanrité de bnns de
flu
greze , rordus enfemble fur
une rr¡achine di(poi'ée pour eerre
opér~non , ~ppellée
()".Jale ;
mais comme <'erre qualité de
fgir
p'ell pro–
pre que pour les bol)neriers , oq ne la déqil lera qu'
apres avoir donné l'explicarión de la
m~•¡iere
donr
on fabri!JUC l'organliq ,
L'organ!in
~ft compof~
de deux
brin~
de
foie
gr~ze , il y en a de rro1s
&
de quarre, mais les plus
or~
dioaircs fonr
~e
deux •brins .
L~ pr~paration
de cerre
gualité de
flu,
eft bien différente de celle des au–
fres ; l'organlin ay;JIJt
- b~fou1
d'une ferce exrraordi:
naire. pour 9u'il puifle réfiller
a
l'errenfion
&
aux
fatigues du rravail
d~
1'
éroffe donr il corr¡poíe la
chaine , ou roile, daiJS !dquelle la trame
~ft
palfée,
JI
faut done pour la compof¡rjop de
!'
or¡¡¡anfin
1
S
O I
que chaque brin de
.foie
greze done il eA: compofé,
[o
ir rordu féparémenr fur
Jui-m~me,
d'une force ex–
traClrdinaire, avec l'aide du moulin d1fpofé pour cet–
te opérarion. Ce tors , auquel on donne le nom de
p_remier
apprlt.
&
qui fe
fait
a
droirc. eft
G
COII·
Gdérable, que íelon
la [uppurarion la plus exaéte ,
rrois pouces de longueur du brin, préparé comme
i1
faur, auronr rec;u plus de
Seo
rours . Le reg lement
de
1737·
donné
ad hoc,
ordoone,
art.
roS. de don–
ner au moins
aux
organfins, au /ilage, ou premier
apprc1r, foixante poinrs
d~ffous
,
&
quinze de!tus;
c'eft-~-dire
que le pignon qui conduir celui
de
la bo–
bine fur laquelle la
(oie [e
roulc,
a
mefu re qu'elle fe
rravaille, n' ayanr que quinze denrs,
&
la bobine
11n pignon de foixanre, il faur que le pignon conduc–
teur taffe quarre rours pour en faire faire un
ii
la bo–
bine, qui par conféquenr rournant tres douccmenr ,
clonoe le tems au brin de
flie
greze de recevoir le
tors ou appret qui tui en né¡·effaire ;
de
fac;on que
fi
le pignon de quinze dcnrs en avoir creme,
&
celui
de la bobine toixante
a
l'ordinaire le brin n'auroir
pas ranr de rors ou
appr~r,
paree qu'elle ramafleroir
la
foie
plus vire, le moulin ne donndnt que le rors
ordm~ire,
lequel n'augm.nre ni ne diminue qu'ou pro–
rara du mouvemenr lent ou prompt qu'on donne
~
la
bobine.
.
Chaque brin éranr prépar.! de la fac;on qu'on vient
de le démonrrer , il_ell queftion de donner
a
l'organ–
fin le rerors, ou Jecond
appr~t ,
pour
le
fin ir;
il
fau r, pour parvenir
a
cene feconde opérarion. dou–
bler, ou joindre enfemble deux brins de la
.foie
pré–
parée comme il a éré die ci-def!us,
&
lorfqu'qn
a
le
nombre de bobines néceffaires, on les remee fi1r
le
moulio, pour leur donoe•·le rors nécefiaire, c'ell ce
qu'on
~ppelle
c!Jargu
le
moiJiin ;
avec cene difléren–
ce, que le fecond rors n'emporre que la dixieme par–
ríe du premier, puifque l'arricle du reglemenr <¡u'on
a
déja cité, ordonne -que les organ fin s gros [eronr
rerqrdus ranr [ur ranr, ou point fur poinr: ce qui
fa ir un
qu~rr
de dilférence pour le mouvemenr,
&
que daos cene fecondc opérarion, au-lieu d'une bo–
bil¡e pour ramaffer le lil, done la circonférencc eft or–
diOairemenr de fix pouces feulemenr,
ici c'eft uo
dcvidoir, auquel les artiftes onr donné le nom
d'bn{–
ple,
tiré de l'allemand,
qjplen,
dont la circonférence
el~
de !JUinze pouces enviran ; ce qui faifanr ramaffer
ou devider la
foie
plus vire, ne donne qu'un rors rres–
!eger dans cerre feconde prépararion.
(
Arr. Io.
du
rfglement de Pihnont,
fOilctrl)llnt
/t
moulina¡e
,¡,,
fo~es,
du
S
"'-vril
172-4. )
ji
fJut obferver que les bobines pour le íecond ap–
pr~t' to~rnent
a
gauche' paree que fi on les faifoit
rourner comme dans le premier, la
.foú
rordue une
feconde fols dans le
m~me
feos, ayant
re~u
un tort
confidérable, fe friferoir d'une relle fac;on , qu'il fe–
roir impoflil)le de
l'~mployer;
de
f
0
r~e
que les deux
brins rordus
&
préparés comme il viene d'i!rre dé–
monrré, ces deux brins
p~roi{fant
n'en ¡:o[Jlpofer
qu'un, formen e le lil d'organfin .
Les organfins
a
rrois ou quarre brins, rec;oivent
IJ
meme
prép~rarion
que ceux
a
deux brins. pour le
pren¡ier
&
feco1¡d appret; avec certe dijférence,
que pour faire un organfin·a rrois brins, il faur dou–
bler o u joindre en femble rrois brins , fur une
m~
me
bobinej pour un organlin
a
quarre brins, on en joinr
. quarrc, enfuire chargea nr le rr¡oulin, on leur donne
le fecond
appr~t,
comrr¡e aux premiers.
11
refte
a
ob[erver qqe quoiqne le moulin ne rourne
que d'un mc!me d\té, qm eft
a
gauche,
~t~!~Qrnoins
un feul moulin peur fa ir!! tQute. ces qualirés de
foies
qui viennent
d'~rre
décri¡es
1
4uoique
les bobines
loienr de nécelliré de rourner
a
droire
&
~
gauche, la
difpofir•on des m¡¡ulíns éranr de fac;on que les parries
qu i frorrenr conrre les fufeaux qui
rouriennenr les
bob;nes , ont leu r mouvement en de<bns pour le pre–
mier appri!r,
~
en dehors pour le re,ond¡ c'eft une
des plus grandes perfeélions
d~s
moulins.
a
laquelle
les Piémontois onr donné beaucoup de luflre . On ex–
pliquera ces di/férens llJOIIYemens, e1¡ détaillanr rou–
res les parries du OJOulio.
La
.foie
ovalée re'ioir une prépararion femblable
l–
peu-pn!s.
a
celle de la trame. avec cene di/férence
qu'au l1eu de drux ou rrois brins de
.foie
greze feule–
m~nr,
qui cqmpoíent cene derniere quaf1ré, la pre.
m1ere eft compofée de hlllt, douze,
&
quelquefois
feize brins; mais comme cene qualité de foie n'eft
propre qu'aux bonneriers, anendu qu' une érotle ne
· poir recevoir dans fa confefrion, qu'une certa ine
quan-