1
MAM
en
un ti
!lit
qui peut
prendr~
divers
d.egr~s
de fenneté'
qui
s'allon~e
&
fe racourc1t,
&
qu1 ell extremement
fenfible
a
caufe des houpes nerveufes que M. Ruyfch y
a
obfervées .
Du confluent doot nous avons parlé, partent plufieurs
tuyaux
lefquels vont •'ouvrir
a
la furface du bout du
mamm~lon,
&
qui font réfcrrés
&
raccourcis par le pli
des méches du mammelon.
Aurour de la bafe du mammelon, on voit un plan
circulaire parfemé de p:tites gland<o dont les ouvertu–
res excrétoires font afT'ez vifibles; il efi certain que par
les ouvertures qui font répandues fur la furface de ce
plan circu laire, il fort une maticre fébacée
&
une ma–
tiere laiteufe; c'efi Morgagny qui a fait ceue découverte.
On demande,
l 0 .
quelle efi la narure da lait qui fort
des
mammelle1
des fe mmes.
]e
réponds qu'il ell de la
namre
m~
me du lait a'cs animaux: ce !ait
a
quelque rap–
port avec le chyle, te! qu'il eft dans les inteOins, mais
il en differe par plufieurs de fes propriétés; car t
0
•
le lait
a
moins de férofité, paree que la férofité qui fe trouve
dans le chyle, fe
parta~
e
~
toute la maífe du fang; il
ne doit done
y
en ovoir qu'une partie dans le lait.
l
0
•
Le lait a été plus trituré, puifqu'il a paífé par le cceur
&
par les vaiffeaut .
3°.
On en peut faire du fromage,
ce qu'on ne peut faire du ehyle' paree que l'huile n'ell
pas affez féparée du phlesme,
&
mc!lée avec la matiere
gélatineufe
&
terreufe qur ell mélée avec le f.1ng.
4°.
Le lait ne fe coagule pas comme la férofité du fang,
paree que
13
férofité du fang a plus fouvent paffé par les
filieres; dans ce
paífa~e
la partie la plus aqueufe, coule
dans les filtres
&
dans les vaiffeaux lymphatiques; alors
la partie huileufe fe ramaQe davamage, enfuite elle ne
fe méle plus fi bien avec l'eau .
s
0 .
Le lait devient krc
&
tend a s'alkalifer dans les tiévres,
il
change de cou–
leur; on l'a vO. quelquefois devenir ja11ne du foir au len–
demain; on donne cette couleur au lait en le faifant
bouilli r avec des alkalis; la chaleur qui s'excite daos le
fang par la tiévre, produit le méme effet, aul\i les nout–
rices qui ont la tiévre ou qui jcO.nent, donnent un lait
jaunatre
&
tres-nnifible aux enfans; on voit par-la que
les matieres animales font moins propres
a
former de boo
lait que les matieres végétales, car les panies des ani–
maut font plus difpofées
~
la pourriture.
La troifieme quefiion qu'on propofe, c'efi
ti
le lait
vient du fang daos les
mame/les,
ou fi
le ehyle peut
y
~tre
porté par les vaiffeaux fanguins. Nous répondoos ,
t
0 •
qu'on a des exemples qui prouvent que le lsit peut
fortir par plufieurs endroits du
~orps
oomain, comme
par la cuiffe,
&c.
or dans ces parties,
il
n'y a pas lieu
de douter, que ce ne foit le fang qui y porte le fue
laiteux.
2°.
Les injeaions démomrent, qu'il y a un
chemin cominu des arteres aux tuyam laiteux; or cene
continuation de canaux ne peut
~rre
que pour décharger
les arteres . On objeaera que le fang pourroit changer
le ehyle ; mais il fau t remarquer que le eh
y
le mc!lé au
fang ne quitte pas d'abord la blancheur,
&
qu'il circu–
le au comraire affez long·tems avec le fang, fans fe dé–
pouiller de fa couleur;
(j
on ouvre la veine d'un ani–
mal quatre ou
ci11t¡
heures apres qu'il a beaucoup man–
gé, on verra une grande quamité de ehyle femblable au
lait qui
na~
e avec [e fang coagulé. Lower a obfervé
qu'un hnmme qui avoit perdu beaucoup de faug par une
longue hémorrhagie, rendoit le chyle tout pur par le nez.
Ou demande commem le lait fe fi ltre,
&
comment
il
eO fucé par l'enfant. Yoici le méchanique de cette
tiltration. Le fang rempli de chy!e, étant porté dans
les arteres mam1ires, fe trouve trap grollier pour paffer
par les filrres, tandis que le lait dont les molécu les fon t
plus déliées s'y infinue; panni les organes qui féparent
le lait, il y a des vaiffeaux lymphatiques; la partie aqueu–
fe paffe dans ces vaiffeaux, ce lait porté dans les foffi–
cules
&
dans les tuyaux, efi pouffó par le fang qui fe
trouve dans
le ¡'(fu
fpongieux dont le¡ canaux laiteux
fom env ironnées ,
&
dont le mameIon efl for mé , Les
tu yaux qui repivent le lait filtré, s'élargiffent vers leur
partie moyenn.e,
&.
par-l:i
peuve~r
cnntenir une grande
quantité de la1t qur coulera de lu1-méme, lorfque la déo
tenfion de ces vaiffeaux furmnn¡era
le reíferrement du
mamelon; pour ce qur regarde l'aaion de
l'enfant qui
fuce .
1/oya:.
en la méchanique, au
mot
SuenaN ou
au
mot
TETTER .
La cinquieme queftion qu'on fait ici, c'erl pourquoi
les hommes ont des
ma>nellu?
On peut répondre qu'on
en ignnre l'ufage,
&
qne
p~ut·étre
les
mame/les
o'en
ont aucun dJns les hommes. La naturc a d'abord for–
mé les parries qui étoicn(
néc~ffaircs
a
la confervation
de l'ofpece; mais quoique
c~s
parties foient inutiles dans
un
fe1c, elle ne les retranche pas,
a,
moins que ce
MAM
retranchement ne foit une fuire néceífaire de la C!ruélu–
re qui différencie les fexcs .
11
ell certain
qu~
les
ma–
me/les
font les meme¡ dans les hommes
&
daos
les
fe mmes; car dans les deux fex es elles filtrem quel que–
fois de vrai lait, de Corte que les menllrues
&
la ma–
trice ne
font que des cauCes occalionnelles qui déter–
minent l'écoulement du fue laiteux . Les enfans des
deu~
fexes qui om fou vcnt du !ait fuintant de leurs
mamellu,
en font une nouvelle preu ve.
Mais , dira- t- on, pourquoi les hommes en general
n'ont-ils pas du lait comme les fe mmes,
&
pourquoi
leurs
mamellu
font-elles p!Orl\t feches? T achons d'ex–
pliqucr ce phénomene.
1°.
Dans les enfans de
1
'un
&
de l'autre fexe, les
mamd l•s
font fort gontlée<,
&
con–
tiennent ordinairement du lait; cela doit étre ainfi, puif–
que les organes font les
m~mes,
&
qu'il n'y a pas plus
de tranfpiration d'un cóté que d'autre, dura
m
que
1~
fcetus efi dans le fein de la mere,
&
dura
m
l'enfance.
2
°.
Des que les tilles fom venues
a
un certain ige,
&
que la plénitude arrive dans l'utérus, alors les
ma~trellu
fe gonflent, le fang dilate
les vaiffeaux
art~riel s,
qui
font encare fort fléxibles
a
cet age, ou coulent leo
menOrues pour la premiere fois; le gonflement done
nous venons de parler' arrive
a
proporri..m que les fil–
Ies approchent de l'age de treize ou quatorze ans; mais
il
fe fait fur-tout fentir quel ques jours avant que les
menfirues coulent;
&
il eO
fi vrai qu'il fe
fait feotir
d'aunce, que fi. l'oo examine attentivement le pouls,
on trouvera qu'il s'éleve cinq ou fix jours avant l'écou–
lement des menOrues; le fang qui remplit extraordinai–
rement les u iffeaux utérins,
e
mpeche celui qui vient
apri:s, d'y entrer; ce fang qui vient apres entre en
plus grande quantité daos les arteres, qui de !'abdomen
vont communiqner avec les mamaires; par·l:\
les
ma–
m.tleJ
fe gonflent, des que les myaux excrétoires de
l'utérus viennent
~
s'ouvrir, le fang ne paffe plus en
auffi grande qu ntité par les arteres comrnuniquantes
avec les mamaires:
&
alors le fang qui
~onfl oit
les
ma–
m•lles,
s'écoule
peu-~-peu;
voili. done deux caufes qui
produifent le gonflement des
ma>nelles;
la premiere etl
la préparation de la nature au flu¡ menftruel,
&
cene
préparation dure atfez long-tems: ainfi on ne doit pas
etre furpris' fi
les
ma•tuii~J
fe gonflent long-tems avan t
cet écoulcment :
3°.
le gonflement eft encare caufé par
les efforrs que fait la natur.e dans
les premiers écoule–
mens.
Ajoutez
a
tout cela les aiguillons de l'amour, qui fou–
vent ne font pas tardifs dans les
ti lles; les imprellións
de .cene paffi oo s'attachent
a
trois organes qui agiffcn t
tOUJOms de concert, la tete, les parries de la généra–
tion
&
les
mame//
u;
le fcu de la pallion fe porte de
!'une
a
l'amre; alors les
mame/le¡
fo gonflent.
le fang
fait des etfons contre les couloirs qui doivent filtrer du
lait,
&
les difpoíe par-U
a
le recevoir un jour; or ce
que nous venons de dire au fujet de l'accord de ces
troj¡ parties, quand elles font agitées par les imprellions
de l'amour, doit nous rappeller u11e troifieme cauíe qui
agit dans le sonfiement d<s
mam.!lu,
c'eO l'aaion des
nerfs fympatJq ues; quand l'utérus fe prépare
a
l'écou–
lement
~e~Oruel,
il eO. agité par les eflons du faog;
ceue agJtatlou met en Jeu
les nerfs fympathiques
qui
agiffent d'abord fur ks
mame/les;
ces nerfs par
le~r
a–
aion. rétréciffent les vaiffeaux qu i rappollent le fang
des
mam•llu;
il
di
done obl igé de féjourner dans leur
tiffu !'pongieu t,
&
de le gonRer; tous ces
mouvemen~
dilatent les couloirs des
mame/les
&
favorifem !'ufaae
auquel la oature les
a
deflinées. On voit par-la, que
l a
raifon qui momre qu'il ne doit pas y avoir un écoule–
ment _reglé dans les hommes , nous apprend que le h it
ne do11 pas fe tiltrer dans leurs
mam•/1•1
·
comm~
ils
n'éprouvent pas de plénitude
aio~
que les'fe rnmes
le¡
v~iC!eaui ~a
maires qui ?e font jamais gonflés, o'e
fe
drlatent pornt; au comra1re, comme ils
fe
fortifiem
&
fe dmciffent, les follicules
&
tuyaux
laiteux acqqlerent
de la dureté, paree qu'ils font
membraneu~
· ainfi
le
fang a de la peine
a
y féparer le bit, quand 'méme il
arrive.roit daos la
fu ite quelque plénitude, comme on
le
vo11
fouyent par les écoulemens périod iques qui
fe
font par les vaiffeaux hémorrho'r'daux .
11
peut cependant
fe
tre~uver
des hommes en qui la plénitude, les canaux
élargrs dans
les
mame//
u,
la prellion ou le fucement
prod'uiront du hit; tom cela dépend <le la dilatation des
canaux .
~a fi~i~me
.queOion qu'on peut former, c'efi pour–
quOI le la1t y1ent aux femmes apri:s qu'elles ont ac–
couché. Pour bien répondre
~
cette qnefiion
&
com–
prendre clairement la caufe quj pou ffe
le lair dans les
mame/fu
apres l'accouchement,
i1
faut fe rappeller ,
1°.
que